Depuis la réforme des retraites, la météo politique s’est assombrie, autrefois claire, elle est maintenant dominée par des nuages de défiance, menaçants l’équipage de quarante-deux ministres sous la houlette d’Elisabeth Borne. Une question parcourt la population: qui pourrait succéder à madame le Premier ministre ?

Depuis son arri­vée au pou­voir en 2017, le par­ti “La Répu­blique En Marche” a connu une série de hauts et de bas, allant de vic­toires élec­to­rales déci­sives à une oppo­si­tion crois­sante en pas­sant par des crises poli­tiques majeures. En juin 2023, le vent du chan­ge­ment semble prêt à souf­fler, du moins si l’on en croit le son­dage Odoxa-Back­bone publié par Le Figa­ro. Plus des deux tiers (63%) de la popu­la­tion fran­çaise estiment qu’E­li­sa­beth Borne devrait démis­sion­ner, seule­ment treize mois après sa nomi­na­tion en mai 2022.

Ce mécon­ten­te­ment contraste for­te­ment avec l’o­pi­nion publique qui pré­va­lait lors du départ de pré­cé­dents Pre­miers ministres. Par exemple, en 2020, le pré­sident Macron avait écar­té Édouard Phi­lippe mal­gré une popu­la­ri­té de 50%. Quant à Fran­çois Fillon son départ s’est fait alors que la sienne était de 51%. Eli­sa­beth Borne avec ses 35% fait figure de mau­vais élèves se pré­sen­tant comme le Pre­mier Ministre la moins popu­laire des deux quin­quen­nats Macron.

Borne paie pour la Macronie en général

Que madame Borne se ras­sure ! C’est La Répu­blique En Marche dans son ensemble qui sus­cite la frus­tra­tion du public, pas seule­ment elle. Après la réforme des retraites qui a enflam­mé le pays, les scan­dales d’É­tat de Mc Kin­sey, l’af­faire des Fonds Marianne, Alexandre Benal­la, la période Gilets Jaunes, le scan­dale Uber, Sibeth Ndiaye et les masques, la polé­mique des homards de Fran­çois de Rugy, les pho­tos d’Em­ma­nuel Macron en soi­rée alors que la France mani­feste en métro­pole, l’af­faire Gri­veaux, l’af­faire Buzyn pen­dant la période Covid, les affaires Dar­ma­nin, le stade de France etc etc.…  on com­prend que la popu­la­tion ait glo­ba­le­ment une mau­vaise image du gouvernement .

Le son­dage révèle que la plu­part des ministres sont reje­tés par au moins 35% de la popu­la­tion, à l’ex­cep­tion de Sébas­tien Lecor­nu, qui pro­fite en fait lar­ge­ment de la popu­la­ri­té de l’Armée Fran­çaise, 86% tou­jours selon Odoxa-Back­bone dans un son­dage de novembre 2022. D’autres font figure d’é­lèves pas­sables aux yeux des Fran­çais, comme Gabriel Attal qui a autant de détrac­teurs que de sou­tiens. De leur côté, Éric Dupond-Moret­ti, Pap Ndiaye et Mar­lène Schiap­pa sont par­ti­cu­liè­re­ment détes­tés avec à peine 20% de sou­tiens pour plus de 50% de détrac­teurs, comme par hasard, l’aile gauche du gouvernement.

Selon les chiffres du son­dage, les Fran­çais ne se contentent pas de vou­loir un rema­nie­ment, ils aspirent à un chan­ge­ment plus pro­fond : 56% d’entre eux se disent favo­rables à un accord de gou­ver­ne­ment avec Les Répu­bli­cains, signe qu’ils sont tou­jours per­çus comme un par­ti poli­tique influent mal­gré leur défaite cui­sante aux élec­tions pré­si­den­tielles. Cela ne convient pas à Fran­çois Bay­rou dont le par­ti, le MoDem, fait entendre sa voix pour évi­ter “une res­tau­ra­tion RPR”.

Face à l’impopularité d’Elisabeth Borne, qui sera le prochain Premier ministre ?

Bru­no Le Maire, bien que fai­sant face à un taux de rejet de 50%, est vu favo­ra­ble­ment par 30% de la popu­la­tion. Il devance lar­ge­ment Xavier Ber­trand, avec un taux de rejet de 52% contre 24% d’ap­pro­ba­tion. Mais parier sur eux serait très présomptueux.

Il sem­ble­rait que la stra­té­gie la plus effi­cace que pour­rait appli­quer le pré­sident soit celle de nom­mer une figure peu connue des Fran­çais, et qui par consé­quent ne souffre pas d’une impo­pu­la­ri­té par­ti­cu­lière. après tout c’est ce qu’il avait fait en nom­mant Éli­sa­beth Borne, le 16 mai 2022.  Ain­si des ministres comme Julien Denor­man­die et Sébas­tien Lecor­nu, ou même la pré­si­dente de l’Assemblée Natio­nale, Yaël Braun-Pivet, peuvent être des can­di­dats cré­dibles, puisque pour cha­cun d’entre eux, plus de 45% des fran­çais déclarent ne pas les connaître suf­fi­sam­ment pour se prononcer.

Un nou­veau Pre­mier ministre arri­ve­ra-t-il à redo­rer le bla­son macro­niste ? On dit qu’im­pos­sible n’est pas fran­çais, il fau­dra être sacré­ment fran­çais pour y arriver…