L’ekiden de Paris, marathon en relais inventé au Japon, a rassemblé dimanche 18 juin 3000 participants. À cette occasion, nous avons demandé aux coureurs pourquoi ils enfilaient leurs baskets avec autant de plaisir.
Qui a dit que le goût de l’effort était mort ? En France, selon Le Parisien, 13 à 14 millions de personnes pratiquent régulièrement la course à pied. Que l’on soit coureur du dimanche ou athlète dans l’âme, il faut de la volonté pour se lever tôt et avaler les kilomètres.
Pour la course ekiden, les équipes de six devaient parcourir les 42,195 kilomètres en six relais dans l’ordre suivant : 5 kms, 10 kms, 5 kms, 10 kms, 5 kms, 7,195 kms. Pour certains, c’est un défi entre amis sur un coup de tête, pour d’autres c’est une épreuve préparée depuis longtemps où on va scruter le chronomètre : en tout cas l’esprit d’équipe propre au format de l’ekiden, contribue au dépassement de chacun des courageux.
Où la course devient un sport collectif
Anne-Laure s’est inscrite avec ses collègues de travail, sans avoir forcément une expérience de la course à pied : « Je me suis inscrite il y a deux mois en me disant que j’allais pouvoir préparer cette course et je n’ai pas pu la préparer, mais je me suis quand même levé pour mes camarades ce matin ! ». L’esprit d’équipe est en effet central dans cette épreuve, où les relayeurs encouragent leur coéquipier pendant son relais : « Allez Mathieu, c’est bientôt fini ! », s’égosillent deux supportrices en applaudissant.
Guillaume*, venu avec son équipe du Ministère des Affaires étrangères souligne aussi l’aspect social du running : « C’est sympa de partager ça avec les collègues ou amis ». « On partage presque une passion, une activité commune », ajoute le trentenaire qui a couru 10 kilomètres aujourd’hui.
« Une sensation de méditation »
Élise, qui fait « trois-quatre sorties par semaine en moyenne », voit de nombreuses raisons de courir : « Ça procure un sentiment de bien-être, de dépassement de soi ». D’ordinaire adepte du trail, la course sur des chemins en nature, la jeune femme venue avec des amies apprécie aussi « la proximité avec la nature ». « C’est un peu une sensation de méditation quant on court, c’est agréable » philosophe-t-elle.
Philippe*, venu de Marseille, est lui aussi un coureur aguerri : « Depuis 40 ans, j’ai toujours été dans un club d’athlétisme ». Satisfait de sa prestation sur 5 kilomètres, il a maintenant pris de l’expérience dans le milieu de la course : « Pourquoi est-ce que je cours ? Je ne me pose plus la question ! » répond-il en souriant. « Avec mon club je fais partie d’une grande famille, où on se fixe des challenges, et on se retrouve pour courir ».
Pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, un « Marathon pour tous », destiné aux amateurs, sera proposé en parallèle de la compétition olympique. A quand le marathon ekiden, compétition officielle ?