42% c’est la proportion de Français qui ont voté pour le Rassemblement national au cours de leur vie. Derrière ces chiffres surprenants, qui sont les électeurs de ce parti, et pourquoi ont-ils voté pour le Rassemblement national ?
Un électorat qui se « normalise »
Une étude publiée ce dimanche 18 juin, dans le Journal du dimanche (JDD), en partenariat avec les instituts de sondage IFOP et Fiducial, permet de découvrir la sociologie des électeurs du parti de Marine Le Pen.
Il est indéniable que les idées du parti nationaliste progressent. En passant de 33% au second tour des présidentielles de 2017, à 41,7% en 2022, et en envoyant 88 députés à l’Assemblée nationale, le RN se présente comme un véritable candidat à l’Élysée.
« C’est la structure électorale d’un parti de gouvernement », constate Frédérique Dabi, directeur général de l’IFOP. Le RN (Rassemblement national) est en nette progression dans toutes les couches sociales de la société : chez les 25–34 ans, les salariés du secteur privé, les retraités, les cadres supérieurs.…
Oui, mais ! Le RN peut-il conquérir l’Elysée ?
Derrière cette large progression se cache en réalité un vote de protestation. Seul 39% des électeurs du Rassemblement national ont voté pour Marine Le Pen : « Par adhésion ». Et cela se décline aussi sur le programme politique, seulement 48% des électeurs ont voté par ce critère. Enfin, la figure de Marine Le Pen arrive en dernière position des critères décisifs de vote, avec 12% de personnes ayant voté pour la « personnalité » de l’héritière du parti.
En revanche, les thèmes qui tiennent à cœur aux adhérents du Rassemblement national sont toujours les mêmes que du temps de Jean-Marie Le Pen : déclin national, justice trop laxiste, perte de souveraineté, insécurité…
Pourtant, les Français interrogés par les sondeurs s’inquiètent d’une potentielle élection d’un candidat du Rassemblement national en 2027. Pour 72% d’entre eux, cela signifierait des émeutes dans les banlieues, 69% pensent que cela engendrerait des manifestations massives en France. Enfin, 64% des personnes interrogés pensent que si l’extrême droite arrive à la tête du pays, il y aurait une augmentation importante des actes à caractères racistes en France.
Rien n’est acquis pour le Rassemblement national
Il est indéniable que la « dédiabolisation » opérée depuis 2011 par Marine Le Pen a fonctionné. Beaucoup plus de Français sont enclins à voter pour le Rassemblement national. Mais comme le rapporte l’étude publiée, cet électorat pourrait facilement se tourner vers un autre candidat que celui du Rassemblement national.