La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a quitté la ville de Tessalit le 21 octobre, malgré l’intensification des tensions. 

“Notre der­nier convoi a quit­té same­di après-midi notre base de Tes­sa­lit”, relate à l’AFP un res­pon­sable de la Minus­ma. A la demande de la junte au pou­voir, les troupes doivent avoir quit­té défi­ni­ti­ve­ment le ter­ri­toire malien avant le 31 décembre. Depuis le 1er sep­tembre, les Casques bleus, en majo­ri­té de natio­na­li­té tcha­dienne, se retirent pro­gres­si­ve­ment de la région. Déjà, les com­bat­tants du groupe Wag­ner s’apprêtent à occu­per la base délais­sée non sans l’approbation des forces armées maliennes. Ce départ se heurte à des dif­fi­cul­tés logis­tiques pour que le trans­port du maté­riel comme des hommes s’o­père en toute sécu­ri­té. Aguel­hok, Tes­sa­lit et bien­tôt Kidal (ville bas­tion des sépa­ra­tistes) voient les troupes se reti­rer, et il ne res­te­ra bien­tôt plus aucun sol­dat de l’ONU sur place.

Désengagement et déliquescence

Si la mis­sion de main­tien de la paix n’est plus d’actualité au Mali, la paix n’est pas pour autant acquise. Bien au contraire. Les Groupes Armés Ter­ro­ristes (GAT), com­po­sés de Toua­regs sépa­ra­tistes en rébel­lion contre le gou­ver­ne­ment ou de tri­bus affi­liées à Al Qaï­da, conti­nuent de sévir dans ce pays instable. Le départ des forces de l’ONU est loin d’apaiser les ten­sions, car se pose la ques­tion de savoir quelles fac­tions gagne­ront les bases mili­taires. Les mois d’août et de sep­tembre ont déjà été mar­qués par une esca­lade de vio­lence au Mali, non loin de la région dite “des trois fron­tières” et les com­bats entre les rebelles et la junte risquent de s’aggraver après le désen­ga­ge­ment des casques bleus, au détri­ment de la popu­la­tion locale.