Le film Sacer­doce, dont les der­nières séances se jouent au ciné­ma cette semaine, met en lumière le quo­ti­dien de cinq prêtres, figure lar­ge­ment incom­prise sous nos latitudes.

Voi­ci l’autre côté du prêtre, non pas sa face visible mais sa face intime, cachée. Ici, les clercs parlent natu­rel­le­ment, sans fard ni arti­fice, comme des hommes qui ont choi­si de suivre « une per­sonne » et non un ensemble de dogmes. Le céli­bat et la soli­tude sont abor­dés, ain­si que la richesse des ren­contres qu’ils font par­tout où leur minis­tère les conduit. Men­tion spé­ciale au père Antoine. Avec sa four­gon­nette, il par­court les vil­lages où son sou­rire, sa bon­ho­mie et sa foi réjouit les plus désespérés.

Les cinq prêtres sélec­tion­nés ne sont pas dans des paroisses clas­siques. L’un gra­vit une mon­tagne avec un groupe de jeunes, l’autre fait le Tour de France du cler­gé et un autre se bat pour les enfants des rues à Manille. Le quo­ti­dien du bon vieux curé paroisse n’est presque pas trai­té, de même que la vie com­mune dans les pres­by­tères. Cette lacune est dom­ma­geable. De même que celle du mys­tère de l’eucharistie, à peine abor­dé. Sans doute le doit-on au réa­li­sa­teur de culture évangélique.

Si Sacer­doce montre un visage sin­cère de la prê­trise, le film manque de pro­fon­deur théo­lo­gique et ne répond guère à la ques­tion que se posent nos contem­po­rains : mais au fait, qu’est-ce qu’un prêtre ?