L’exposition du Musée d’Orsay, consacrée à Louis Janmot (jusqu’au 7 janvier) met en scène la vie d’une âme, de sa conception à son entrée au paradis.
L’âme, représentée par les traits d’un jeune garçon à la tunique rose, rencontre son âme sœur féminine. Tous deux s’échappent pour vivre une union platonique. La première partie de l’exposition est solaire, tout en couleur, elle célèbre l’union des deux âmes. L’un des tableaux représente notamment la chaleur du foyer familial qui abrite les jeunes enfants par rapport à la tempête extérieure qui est une allégorie du mal.
La deuxième partie est plus sombre. Les tableaux sont peints au fusain. Elle figure la perte de l’âme sœur. Désespéré, le garçon se met à fréquenter différents vices. Mais finalement, il finit par atteindre le paradis où l’être aimé, qui y est déjà, l’accueille.
Un style préraphaélite
Le style de l’auteur est inspiré des préraphaélites, eux-mêmes descendants de la Renaissance italienne, selon un mode plus stylisé. Les traits sont très fins, et la figure du jeune garçon est presque féminine. L’auteur ne révolutionne pas l’art de son époque, mais reproduit avec beauté et sûreté du trait l’école de peinture britannique. L’amour qu’il célèbre oscille entre une vision chrétienne et platonicienne. L’amour physique est dévalorisé et les deux âmes sœurs ne donnent pas naissance à une famille au cours de leur vie terrestre.