Déjà compromis dans plusieurs affaires amplement médiatisées, le fils de Joe Biden vient d’être inculpé pour fraude fiscale. Une nouvelle dont le chef d’État démocrate, candidat à sa réélection, se serait bien passé, à moins d’un an de la prochaine présidentielle américaine.

Addic­tion à l’alcool, au crack, à la cocaïne, fré­quen­ta­tion de pros­ti­tuées, vidéos pornographiques…les vices d’Hunter Biden, 53 ans, homme d’af­faires et avo­cat, sont désor­mais bien connus des citoyens amé­ri­cains. À ces passe-temps mora­le­ment contes­tables s’ajoutent main­te­nant des déboires judi­ciaires sérieux. Jeu­di 7 décembre, un tri­bu­nal fédé­ral a incul­pé l’enfant ter­rible de la famille pré­si­den­tielle pour 9 chefs d’accusation, com­pre­nant de la fraude fis­cale et de fausses décla­ra­tions d’impôts. Selon l’acte d’accusation, il aurait « été impli­qué dans un stra­ta­gème pour ne pas payer au moins 1,4 mil­lion de dol­lars », et « dépen­sé des mil­lions de dol­lars dans un style de vie extra­va­gant au lieu de payer ses impôts ».

Une nou­velle affaire dans un agen­da judi­ciaire déjà bien char­gé : Hun­ter Biden est déjà pour­sui­vi dans des affaires de fraude à l’impôt fédé­ral, et de déten­tion d’armes illé­gales, alors qu’il était toxi­co­mane, en 2018. Des pro­cès dans les­quels il compte plai­der cou­pable afin d’alléger sa peine, alors qu’il risque jusqu’à 25 ans de pri­son. Il est éga­le­ment soup­çon­né d’avoir mené des affaires louches en Chine et en Ukraine, lorsque Joe Biden était vice-pré­sident. Le père a tou­jours publi­que­ment sou­te­nu son fils, qui a offi­ciel­le­ment rom­pu avec ses démons. Il s’est même dit « fier » de lui, au cours d’un débat télé­vi­sé ten­du avec Donald Trump en 2020. 

Une aubaine pour les par­ti­sans de Donald Trump

Ce nou­vel épi­sode relance la saga judi­ciaire de la famille, alors que les pro­chaines élec­tions pour la pré­si­dence des Etats-Unis se tien­dront dans moins d’un an, en novembre 2024. L’occasion de nou­velles attaques du Par­ti Répu­bli­cain, et en par­ti­cu­lier de Donald Trump, grand favo­ri des pri­maires de jan­vier pro­chain qui dési­gne­ront le can­di­dat du Grand Old Par­ty. N’hésitant pas à accu­ser toute la famille Biden de cor­rup­tion, les Répu­bli­cains ont lan­cé sans suc­cès une pro­cé­dure de des­ti­tu­tion de Joe Biden en sep­tembre der­nier, en l’accusant d’avoir uti­li­sé son influence pour aider Hun­ter à s’enrichir illé­ga­le­ment en Ukraine et en Chine. Le camp conser­va­teur a éga­le­ment fait ses choux gras pen­dant plu­sieurs années d’un ordi­na­teur appar­te­nant au fils, oublié chez un répa­ra­teur, et conte­nant de nom­breux docu­ments compromettants.

Sans sur­prise, Joe Biden a annon­cé dès avril der­nier qu’il bri­gue­rait un second man­dat. Mais sa popu­la­ri­té stagne à 40% d’opinions favo­rables, et nom­breux sont ceux, même au sein du camp démo­crate, qui sou­hai­te­raient un can­di­dat plus jeune. Élu à 78 ans — il en a désor­mais 81 -, il est de loin le plus vieux pré­sident de l’histoire des Etats-Unis, devant un certain…Donald Trump, arri­vé au pou­voir à 70 ans en 2017. Les mésa­ven­tures judi­ciaires de Hun­ter, ample­ment média­ti­sées, arrivent au pire moment pour son père, à la veille d’une année élec­to­rale cru­ciale. Car contrai­re­ment à son rival Donald Trump, qui dénonce l’a­char­ne­ment à son encontre d’une jus­tice poli­tique, Joe Biden ne semble pas pos­sé­der la facul­té de trans­for­mer les pro­cès en sou­tien électoral.