Une professeure de français du collège Jacques-Cartier à Issou est dans le viseur d’élèves et de parents d’élèves, pour avoir exposé un tableau montrant des femmes nues à des élèves de 6e, jeudi 7 décembre 2023. À moins de 25km de Conflans-Sainte-Honorine, où enseignait Samuel Paty, la peur gagne les enseignants.

Un vent de contro­verse souffle sur le col­lège Jacques-Car­tier à Issou. Une pro­fes­seure de fran­çais est au cœur de la tour­mente après avoir expo­sé un tableau du XVIIe siècle, Diane et Actéon du peintre Giu­seppe Cesa­ri, à des élèves de 6e. L’œuvre repré­sente un pas­sage des Méta­mor­phoses d’Ovide dans lequel le per­son­nage d’Ac­téon est puni pour avoir sur­pris Diane et ses nymphes nues. Cer­tains élèves s’of­fusquent et accusent leur pro­fes­seure d’at­teinte à leurs convic­tions reli­gieuses, assu­rant être «cho­qués» par cette vision de femmes nues en pein­ture. À la sor­tie de ce cours, ils col­portent la rumeur selon laquelle l’enseignante aurait éga­le­ment tenu des pro­pos racistes, avant de se rétrac­ter le jour même après un échange orga­ni­sé avec leur pro­fes­seur principal.

Mais les parents d’é­lèves ont déjà été mis au cou­rant par leurs enfants, et réagissent à leur tour, s’in­sur­geant, deman­dant des expli­ca­tions. Rapi­de­ment, le drame de l’af­faire Samuel Paty, sur­ve­nue à 25km de là, est dans toutes les têtes.

Certains enseignants en grèves craignent pour leur sécurité

Les pro­fes­seurs de ce col­lège des Yve­lines ont exer­cé leur droit de retrait ces ven­dre­di 8 et lun­di 11 décembre. Depuis ce mal­heu­reux cours, ces ensei­gnants vivent dans l’angoisse d’un nou­veau drame comme celui qu’a vécu Samuel Paty. “Le mal est fait. Nous avons affaire à quelques parents vin­di­ca­tifs, qui pré­fèrent croire la parole de leurs enfants plu­tôt que la nôtre. Notre col­lègue a besoin d’être pro­té­gé. Il faut la pro­té­ger”, déclare une ensei­gnante à 78Actu.

Espé­rons que cette fois-ci, le rec­to­rat et les pou­voirs publics pren­dront la mesure des risques et ne lais­se­ront pas d’autres drames se pro­duire dans cette com­mune de moins de 4 000 habitants.