Ce samedi 20 février se tenait une manifestation contre la dissolution de Génération identitaire à Paris. Quelques centaines de personnes manifestaient pour manifester leur soutien à l’association et à la liberté d’expression.
« On est chez nous », le slogan de GI résonne sur toute la place Denfert-Rochereau dans le 14è arrondissement de Paris. Après la décision du ministre de l’Intérieur de dissoudre Génération identitaire le 14 février, environ 1500 militants ont rappliqué de toute la France pour contester cette décision.
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur a engagé la procédure de dissolution de Génération identitaire à la suite de l’action menée par le mouvement le 19 janvier. Ce jour-là, un groupe de militants protestait dans les Pyrénées contre l’absence de contrôles aux frontières. « Scandalisé», Gérald Darmanin avait annoncé qu’il envisageait la dissolution de ce mouvement dans la foulée.
Un condensé des angoisses actuelles
Si de nombreuses personnes soutiennent Génération identitaire, beaucoup viennent aussi exprimer leurs craintes et leurs inquiétudes. « Je pense que le peuple français va suivre Génération identitaire. La masse des Français dormants commence à comprendre que la situation est grave », confie Georges, 58 ans. Un constat que partage aussi Thierry : « Je suis ici parce que je suis un patriote, un ultra-nationaliste, si on dissout Génération identitaire, demain toute association pourra être dissoute pour n’importe quel motif », déplore-t-il.
Parmi les manifestants, on retrouve de nombreux jeunes, comme Elisabeth : « Les valeurs qu’ils promeuvent me sont chères. Thaïs d’Escufon, [porte-parole de Génération identitaire, NDLR] est courageuse de militer pour l’identité française. » D’autres viennent avec des raisons encore plus larges : « Je suis ici, principalement pour soutenir la France », affirme Martin, 18 ans. « La culture française est gravement mise en danger par l’immigration », nous souffle Géraldine, mécanicienne de 19 ans.
De nombreuses personnalités politiques mais aucune du RN
Dans le cortège, de nombreuses personnalités politiques apportent leur soutien à Génération identitaire. « La seule dissolution qu’on aimerait prononcer aujourd’hui, ça serait celle de l’Assemblée nationale », s’est indigné Florian Philippot, ancien cadre du RN et actuel président du parti Les Patriotes. « Je suis venu d’ailleurs mais je suis devenu d’ici. Génération identitaire, comme tous les mouvements nationaux et patriotes français, accueille en son sein tous ceux qui ont la France chevillée au corps », a déclaré Jean Messiha, lui aussi, ancien membre du RN.
Hormis les anciens piliers du RN, Jean-Frédéric Poisson, candidat à la primaire de la droite en 2016, et président du parti VIA, la voie du peuple, était présent. « Les Etats musulmans ont décidé d’engager une action commune visant à installer la charria en Europe », a alerté l’homme politique. Le milieu associatif s’est aussi mobilisé durant cette manifestation, comme l’organisation Résistance Républicaine. « Une association qui se bat contre l’islam », selon Christine Tasin, sa présidente. Interrogée par L’Info Déchainée, elle confesse : « Je soutiens des gens qui, comme moi, se battent pour que l’identité de notre pays ne soit pas changée. »
Un combat que mène aussi le Rassemblement national. Malgré l’indignation suscitée par la dissolution de Génération identitaire, aucun membre éminent du parti de Marine Le Pen n’était présent. Comme l’a révélé le journaliste Charles Sapin du Figaro, la direction du RN estimait que la présence du parti « n’est pas vraiment utile ». « Les manifestations c’est pas notre truc », selon un cadre du RN. Un absentéisme qui n’a pas laissé indifférent certains participants : « Je regrette que certaines personnalités brillent par leur absence », a souligné Jean Messiha. « Ceux qui ne se lèvent pas pour dénoncer cette dissolution, s’en mordront les doigts », a asséné Florian Philippot visant le RN sans le citer.
Des échauffourées en marge de la manifestation
A quelques centaines de mètres de la place Denfert-Rochereau, se tenait une contre-manifestation interdite par la Préfecture de police qui rassemblait une centaine de militants d’extrême-gauche. Aux alentours de 16 heures, des rixes ont éclaté entre militants des deux bords. Dans la cohue, un membre du service d’ordre est tombé au sol, puis a été tabassé par les opposants à Génération identitaire. Toutefois, ces accrochages se sont vite estompés. Les gendarmes et les policiers, venus en nombre, ont rapidement rétabli le calme au sein des manifestants.
Des combats qu’avaient anticipé certains comme Gaetan, 26 ans, arrivé avec deux paires de chaussures : des baskets aux pieds, et des rangers ( des bottes notamment utilisées dans l’armée) dans le sac « au cas où ça dérape », nous confie le jeune homme. Certains avaient opté pour des gants coqués, « pour casser de la gueule d’antifas », selon un autre, goguenard.
« Il y a une forte chance que Génération identitaire soit dissous »
Malgré un optimisme de circonstance, la confiance dans la justice française ne règne pas. Sollicitée au cours de la manifestation par L’Info Déchainée, Thaïs d’Escufon, porte-parole de Génération identitaire se désole : « Il peut exister une justice politique. De ce fait, nous avons conscience qu’il y a une forte chance que Génération identitaire soit dissous. Néanmoins, le combat que nous menons ne s’arrête pas à notre organisation. Tant qu’il y aura de l’immigration massive, nous continuerons à nous interposer. »
Une position qui se lisait sur de nombreuses pancartes. A l’effigie d’un roi de France, d’un poilu, de Jeanne d’Arc ou d’un gaulois, on y lisait : « Et moi vous allez me dissoudre ? » En d’autres termes : « On peut dissoudre une association qui porte des valeurs, mais pas les gens qui les défendent », selon Christine Tasin. Chez de nombreux manifestants, l’ardeur anti-immigration ne se limite pas au militantisme de Génération identitaire, et continuera que l’association soit dissoute ou non. Dans le domaine de la droite nationaliste, il existe un précédent. Le mouvement Bastion social avait été dissous le 24 avril 2019 en Conseil des ministres. La même année, il réapparaissait sous la forme d’antennes locales décentralisées. Un exemple que Génération identitaire pourrait suivre.