À partir du 21 juin, la France ne connait plus le couvre-feu. Entré en application mi-octobre pour huit grandes métropoles, il s’était étendu à tout le territoire national début novembre.
Huit mois. Presque le temps nécessaire pour une grossesse. Voici le temps qui aura été nécessaire à la France pour accoucher de la liberté et sortir du couvre-feu. Prévue le 30 juin, la fin de cette mesure exceptionnelle a été avancée au 20 juin par Jean Castex. Après le Conseil des ministres le 16 juin, le Premier ministre annonçait simultanément la fin du port du masque en extérieur, le 17 juin, et du couvre-feu, trois jours plus tard.
Pendant 245 jours, cette privation de liberté inédite a connu plusieurs ajustements. Le 17 octobre, Emmanuel Macron décrétait un couvre-feu pour les huit plus grandes métropoles du pays de 21 heures à 6 heures du matin. Le 15 décembre après six semaines de confinement, la mesure est étendue à tout le pays avec un passage à 20 heures. Un seul soir a échappé à cette restriction, la nuit du 24 décembre pour que les Français fêtent Noël.
Après les fêtes de fin d’année, le gouvernement décide de restreindre encore plus les déplacements. Le 16 janvier, le couvre-feu est ramené à 18 heures. Pendant douze heures par jour, les autorités interdisent aux Français de sortir de chez eux. Le 20 mars l’heure fatale est ramenée à 19 heures, 21 heures le 19 mai et 23 heures le 9 juin.
En Europe, la France est le pays qui a imposé les plus fortes restrictions sans que leur efficacité soit avérée. Dans l’histoire récente, le couvre-feu avait été utilisée uniquement dans le cadre de conflits pour la guerre d’Algérie, la Seconde Guerre mondiale ou bien encore les émeutes en 2005. Pour la première fois, le motif sanitaire a justifié un couvre-feu. Espérons pour la dernière fois…