Nuit de chaos vendredi à Vaulx-en-Velin dans la banlieue lyonnaise. Dix personnes dont cinq mineurs sont mortes dans l’incendie d’un immeuble HLM de sept étages. La population traumatisée pointe du doigt l’insalubrité de l’édifice, le trafic de stupéfiant et les responsabilités politiques locales.
Vendredi 16 décembre, 3 heures du matin. Au quartier du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin (nord-est de Lyon), la population dort tranquillement. Soudain, elle est réveillée par des flammes et une épaisse fumée âcre parties du rez-de-chaussée du 12, chemin des Barques. Le feu gagne les escaliers, puis saute deux étages, ce qui rend impossible l’évacuation rapide de cet immeuble. En dix minutes, les sapeurs-pompiers arrivent sur place. Au cours de la nuit, 170 pompiers et près de 65 engins seront mobilisés tant pour éteindre l’incendie que pour évacuer les habitants sinistrés et paniqués.
« C’est un choc, le bilan est extrêmement grave »
Le bilan est lourd. « Dix personnes seraient mortes, dont cinq enfants entre 3 et 15 ans » annonce Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur venu sur les lieux. On déplore aussi quinze blessés dont « quatre en urgence vital ». Deux pompiers sont blessés légèrement. Parmi les familles délogées et regroupées dans la salle municipale Victor-Jara, la colère se mêle à l’angoisse du lendemain. Pour Hélène Geoffroy, la maire PS de Vaulx-en-Velin, il faut « pouvoir pleurer les morts et accompagner les vivants, viendra ensuite le temps des explications ». Si les origines de l’incendie sont pour l’heure inconnue, des explications sont attendues de la part de l’édile socialiste. « Il y a de la haine. Les immeubles ne sont pas réhabilités », s’exclame Salima, une riveraine de la cité sur BFMTV. D’autres riverains parlent d’un hall d’immeuble « indigne » occupé par « les squatteurs et les dealeurs ». Et même de fils électriques dénudés dans les parties communes.
En effet, comme le précise Renaud Payre, vice-président de la métropole lyonnaise, « ce quartier regroupe un ensemble de treize copropriétés, parmi les plus dégradées en France ». L’insalubrité pourrait être à l’origine du drame ou du moins en être l’un des accélérateurs, combiné au squat. Une enquête est ouverte pour « dégradation volontaire par incendie ayant entraîasné la mort ».