Visiter Marseille sans visiter la France, c’est possible avec le pape François. Après Strasbourg en 2014, le souverain pontife montre une nouvelle fois que la France n’est pas sa priorité.
« J’irai à Marseille, pas en France », confirme le pape François, après des semaines de suspens. Par cette formule, le Saint-Père précise que son voyage dans la cité phocéenne le 23 septembre ne constitue pas une visite officielle dans l’hexagone. Il répond en effet à l’invitation de l’archevêque du lieu, Mgr Jean-Marc Aveline, à participer aux Rencontres méditerranéennes. Cet événement rassemble des évêques, des jeunes, des maires de toutes les rives de la Mare Nostrum, dans le dessein d’échanger sur les crises politiques, les inégalités économiques, les migrations humaines et le changement climatique. Il s’agira de la troisième édition, après Bari en 2020 et Florence en 2022.
Le programme expéditif du souverain pontife devrait se rapprocher de celui à Strasbourg le 25 novembre 2014 : une demi-journée pour prononcer un discours au Parlement européen, puis un autre au conseil de l’Europe, sans même faire une étape dans la cathédrale de Strasbourg, qui fêtait pourtant son millénaire. De Marseille, le pape s’envolera pour Oulan-Bator (Mongolie). Improbable, non ?
La France hors des priorités du pape François
Ce qui l’intéresse le saint père, ce sont les pays « les plus petits pour connaître l’Europe cachée », explique-t-il dans l’avion qui le ramène à Rome le 5 février 2023, après une visite au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo. Ainsi, l’Albanie l’accueille-t-elle en septembre 2014 pour son premier voyage en Europe. Les 40 voyages officiels du chef de l’Eglise catholique appartiennent majoritairement aux périphéries, qu’il s’agisse de pays pauvres, en guerre ou à majorité musulmane, où les catholiques sont en minorité. Il y parle souvent de dialogue interreligieux et d’œcuménisme.
Une visite du pape François à Paris en 2024 ?
Marseille n’a pas reçu de visite pontificale depuis 1533, lorsque Clément VII y était venu pour le mariage de sa nièce Catherine de Médicis avec le fils cadet du roi François Ier, le futur roi Henri II. Quant à la France, le dernier voyage pastoral remonte à 2008 avec Benoît XVI. Jean-Paul II s’est montré le plus généreux avec huit voyages entre 1980 et 2004 (dont un à la Réunion). La fin des travaux de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2024 donnera peut-être une autre occasion au pape François.