Nouveau rebondissement dans l’affaire McKinsey. Le parquet national financier (PNF) a annoncé que des perquisitions ont été menées ce mardi 13 décembre au siège parisien du cabinet de conseil, au parti Renaissance et dans certaines associations de financement du parti présidentiel. 

Tout remonte au mois de mars 2022 lorsque le rap­port séna­to­rial révèle que l’administration du pré­sident a uti­li­sé de l’argent public pour payer le cabi­net de conseil McKin­sey. Cette annonce pro­voque de vives polé­miques à l’Assemblée. L’opposition par­le­men­taire demande l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels délits de favoritismes.

15 jours après la publi­ca­tion de ce rap­port, le par­quet natio­nal finan­cier ouvre une enquête pré­li­mi­naire pour « blan­chi­ment d’argent aggra­vé » et pour « fraude fis­cale aggra­vée ». Il est repro­ché à l’entreprise amé­ri­caine d’avoir mon­té des dos­siers pour que ses branches fran­çaises ne paient aucun impôt en France. Ce qui abou­tit à une pre­mière per­qui­si­tion dans les locaux pari­siens de McKinsey.

Une enquête qui dure et s’élargit :

La jus­tice décide d’élargir ses inves­ti­ga­tions puisque ce sont deux infor­ma­tions judi­ciaires qui sont désor­mais ouvertes par des juges d’instruction. Mais cette fois-ci le par­ti d’Emmanuel Macron, Renais­sance, est lui aus­si dans le viseur du par­quet financier.

La pre­mière infor­ma­tion judi­ciaire porte sur une « tenue non conforme des comptes de cam­pagnes de 2017 et 2022 ». Les magis­trats vont enquê­ter pour savoir si le cabi­net Mc Kin­sey a fait béné­fi­cier au can­di­dat Emma­nuel Macron de tra­vaux qui aurait dû être comp­ta­bi­li­sé dans les comptes de campagnes.

La seconde infor­ma­tion judi­ciaire porte sur des soup­çons de « favo­ri­tisme et de recel ». Les juges d’instruction vont se pen­cher sur de pos­sibles attri­bu­tions illé­gales de contrats au pro­fit de la firme états-unienne.

C’est dans ce cadre que le mar­di 13 décembre, le siège de cam­pagne du par­ti macro­niste, ain­si que cer­taines asso­cia­tions de finan­ce­ment ont été per­qui­si­tion­nés par les gen­darmes de la sec­tion de recherche de Paris. Il en va de même pour la socié­té en déve­lop­pe­ment amé­ri­caine. Inter­ro­gés par Libé­ra­tion, ils affirment vou­loir « col­la­bo­rer plei­ne­ment avec les auto­ri­tés publiques ». Même tona­li­té du côté du groupe par­le­men­taire pré­si­den­tiel : « Il est nor­mal que la jus­tice enquête de manière libre et indé­pen­dante […] Nous sommes natu­rel­le­ment à sa dis­po­si­tion », répond le porte-parole du par­ti Loïc Signor.