Il était pres­sen­ti pour suc­cé­der à Jean-Luc Mélen­chon. Mais après avoir recon­nu les faits de vio­lences com­mises sur son épouse, il est deve­nu une source de conflits par­mi les siens.

15 décembre, sur BFMTV : le dépu­té de la pre­mière cir­cons­crip­tion du Nord annonce qu’il sera de retour à l’Assemblée natio­nale le 14 jan­vier. Mais la pres­sion de son groupe par­le­men­taire l’o­blige à y renon­cer. Adrien Qua­ten­nens n’ap­par­tien­dra plus à la NUPES. Il sera pré­sent dans l’hémicycle sous l’étiquette « non inscrit ».

Mélenchon croyait en lui et patatras !

« Faites mieux !! », s’é­tait écrié Jean-Luc Mélen­chon, après sa défaite au 1er tour de l’é­lec­tion pré­si­den­tielle. S’il par­lait ain­si, c’est que sa suc­ces­sion lui sem­blait assu­rée en la per­sonne d’Adrien Qua­ten­nens. C’était sans comp­ter une gifle, une plainte de son épouse, une condam­na­tion de la jus­tice, et une qua­si “obli­ga­tion” de démis­sion­ner du poste de coor­di­na­teur du groupe parlementaire.

Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit son dernier mot

Pour rat­tra­per ce désastre média­tique et poli­tique, Jean-Luc Mélen­chon a pla­cé l’un de ses lieu­te­nants les plus zélés à la charge de coor­di­na­teur : Manuel Bom­pard. Mais le dépu­té des bouches du Rhône n’a pas eu de quoi se réjouir très long­temps, car les cadres du mou­ve­ment n’ont pas appré­cié sa nomi­na­tion qui s’est faite sans élec­tion interne. Et comme si cela ne suf­fi­sait pas, il s’est expri­mé à pro­pos de son ancien cama­rade, Adrien Qua­ten­nens en disant de lui : « Au sein du groupe, per­sonne ne consi­dère que toute hypo­thèse de retour est impos­sible », ce qui n’a pas man­qué d’exacerber la colère des fémi­nistes du par­ti, et de révé­ler la main­mise de l’ex-candidat à la pré­si­den­tielle sur le parti.

Cette affaire n’en finit pas de dévoi­ler les fra­gi­li­tés des Insou­mis : « Je m’attendais à être seul sur le banc de touche, mais le voi­là bien rem­pli », esti­mait récem­ment Fran­çois Ruf­fin. Chez Clé­men­tine Autain, le ton était plus sévère : « Le repli et le ver­rouillage ont été assu­més de façon bru­tale », et Raquel Gar­ri­do de ren­ché­rir dans Le Pari­sien : « Tous les autres par­tis sont en train de dési­gner des chefs démo­cra­ti­que­ment, ce qui a ten­dance à ridi­cu­li­ser la façon de faire Insoumise. »

Pro­chain épi­sode : lun­di 9 jan­vier 2023 avec le retour d’Adrien Qua­ten­nens au Palais Bourbon.