Ingérences étrangères : notre industrie en péril ?
L’industrie française, pilier de la souveraineté économique et de la compétitivité nationale, fait face à des ingérences étrangères multiformes. Celles-ci, qu’il s’agisse d’espionnage industriel, de déstabilisation via des organisations non gouvernementales (ONG), de cyberattaques ou encore d’actions menées par des fonds activistes, compromettent la résilience du tissu industriel.
L’interconnexion des économies expose les industries nationales à des risques croissants. La France, riche d’un écosystème industriel diversifié – allant des industries stratégiques comme la défense (Dassault Aviation, Naval Group) aux secteurs de la consommation courante tels que l’électroménager (SEB) ou l’automobile (Stellantis, Renault) – est confrontée à des ingérences multiformes menaçant son intégrité économique. Ces menaces poursuivent souvent un objectif commun : fragiliser les capacités de production et d’innovation nationales pour assurer une domination concurrentielle étrangère.
La problématique posée est centrale pour l’avenir de la France et son économie : dans quelle mesure les ingérences étrangères compromettent-elles l’autonomie et la résilience de l’industrie française ?
Quelles formes prend l’ingérence économique en France ?
Espionnage industriel : une menace omniprésente
L’espionnage industriel constitue l’une des formes les plus manifestes d’ingérence. Il consiste en l’acquisition illégale d’informations stratégiques – brevets, procédés ou données sensibles. Selon l’ANSSI (2023), 25 % des entreprises françaises dans les secteurs de pointe, notamment l’aéronautique et la défense, déclarent avoir été victimes d’une tentative de cyberespionnage. Les impacts économiques se chiffrent en milliards : la perte estimée pour Airbus dans des affaires d’espionnage dépasse 2 milliards d’euros, affaiblissant sa compétitivité face à Boeing.
Les industries émergentes, telles que la filière hydrogène, ne sont pas épargnées. Des fuites d’informations sur des procédés de production ont retardé le développement de prototypes en France, permettant à des acteurs étrangers (notamment asiatiques) de se positionner en leaders.
Les cyberattaques : un levier de déstabilisation de plus en plus utilisé
En 2024, les cyberattaques dirigées contre les infrastructures industrielles ont connu une hausse de 35 %. La plupart de ces incidents visent des systèmes critiques dans l’énergie (ENGIE, EDF) et les technologies numériques. Les estimations du Forum économique mondial situent le coût moyen d’une cyberattaque majeure à 3,5 millions d’euros par entreprise, hors atteinte à la réputation et perturbations opérationnelles.
Un cas exemplaire concerne un groupe du secteur électroménager dont le réseau de production a été paralysé pendant trois semaines en 2023, entraînant une perte sèche de 20 millions d’euros et un retard dans la livraison de produits.
Influence et déstabilisation par des ONG et cabinets d’avocats
Des organisations non gouvernementales et des cabinets juridiques orchestrent des campagnes visant à fragiliser des projets industriels stratégiques. Par exemple, des actions menées contre des contrats d’exportation d’armement français – comme les négociations sur les Rafale avec l’Inde – ont considérablement ralenti ces projets.
Dans le secteur automobile, la pression exercée sur la chaîne de production de batteries électriques par des ONG environnementales a conduit à des restrictions réglementaires favorisant des concurrents étrangers.
Fonds activistes : la menace arrive en Bourse
Les fonds activistes représentent une autre menace insidieuse : ils prennent des participations dans des entreprises pour en influencer la stratégie. En France, 12 % des entreprises du CAC 40 sont exposées à ces pratiques. Engie, notamment, a dénoncé des tentatives de manipulation ayant pour objectif de déstabiliser sa gouvernance, mettant en lumière les dérives de ces pratiques financières agressives.
Quelles sont les conséquences des ingérences étrangères sur l’économie française ?
Érosion de la compétitivité industrielle
Les effets des ingérences se traduisent par une perte de compétitivité pour les entreprises ciblées, et donc par là-même pour l’économie de l’Hexagone. C’est notamment le cas avec le vol de données industrielles qui réduit l’avantage concurrentiel des entreprises françaises. Selon l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), les fuites de technologies critiques auraient coûté environ 1,2 % du PIB industriel en 2023.
La concurrence étrangère, dopée par l’accès illégal à des innovations françaises, prend des parts de marché. Un exemple ? Le retard accumulé par la filière française des semi-conducteurs a permis aux acteurs asiatiques de renforcer leur domination.
Atteinte à la souveraineté économique et stratégique
La dépendance technologique est un enjeu sous-estimé malgré son importance. Environ 40 % des entreprises françaises dépendent de technologies ou de composants critiques importés, principalement en provenance de Chine ou des États-Unis. Cette dépendance affaiblit la résilience nationale, rendant l’économie française vulnérable à des pressions externes comme des sanctions économiques ou encore des taxes.
Les ingérences économiques ne se limitent par ailleurs pas aux grandes entreprises comme on pourrait le penser. Elles affectent également les TPE, PME et ETI, qui constituent le cœur du tissu industriel français. La délocalisation forcée de certaines productions, induite par des pertes de compétitivité, a un impact direct sur les territoires : selon un rapport du Sénat, environ 100 000 emplois seraient menacés dans les cinq prochaines années.
Vers une défense proactive de l’industrie française
Renforcer la protection des entreprises
Le contrôle des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques s’est intensifié depuis 2020. En 2024, 17 projets d’acquisition ont été bloqués par le gouvernement, un record. Toutefois, une meilleure coordination européenne reste nécessaire pour éviter les failles réglementaires.
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a renforcé ses capacités de surveillance des entreprises vulnérables. Des partenariats public-privé permettent désormais une gestion plus efficace des menaces, comme en témoigne la mise en place de cellules de crise dans 80 % des grandes entreprises.
Investissements dans la souveraineté technologique
Pour réduire la dépendance, le gouvernement a augmenté de 18 % le budget consacré à la recherche et développement industriel. Dans le secteur des batteries électriques, 1,2 milliard d’euros a été alloué pour soutenir l’innovation nationale.
Les ingérences étrangères représentent une menace protéiforme pour l’industrie française. Elles affaiblissent sa compétitivité, érodent sa souveraineté économique et exacerbent les disparités sociales et territoriales. Pourtant, les réponses nationales et européennes se multiplient, avec un focus croissant sur la souveraineté technologique et le renforcement des capacités de défense économique. La vigilance demeure essentielle pour protéger un secteur clé de la puissance française et européenne dans un environnement géopolitique de plus en plus conflictuel.
Edmond Dantès rêve de Los Angelès
Pierre Niney annonçait le 20 octobre que Le Comte de Monte Cristo avait dépassé les 9 millions d'entrées depuis sa sortie le 26 juin dernier. Celui qui joue Edmond Dantès espère bien que l'aventure se terminera dans les étoiles de Los Angeles.
Le Comte de Monte Cristo sortira à partir du 20 décembre aux Etats-Unis. Son distributeur américain Samuel Goldwyn films a d’ores et déjà annoncé que le film allait candidater dans toutes les catégories pour les oscars. La production a néanmoins dû faire face à une déception, celle de ne pas être sélectionnée par le CNC (Centre national du cinéma) pour concourir dans la catégorie du "meilleur film en langue étrangère" et donc représenter la France. Le film connaît déjà un succès à l'international puisqu'il compte 2 millions d'entrées à l'étranger. Et cette adaptation du roman d'Alexandre Dumas est toujours à l'affiche, quatre mois après sa sortie.
Pierre Niney, successeur de Jean Dujardin ?
Ainsi la production espère bien obtenir une flopée d'oscars, ce qui serait assez inédit pour le cinéma français, un tel événement ne s’étant pas produit depuis 2012 où le film "The artist" de Michel Hazanavicius avait obtenu 10 nominations et 5 oscars dont celui de meilleur acteur pour Jean Dujardin. Pierre Niney pourrait donc succéder à Dujardin pour cette récompense, ce qui serait un sacré clin d'œil, puisque les 2 acteurs avaient partagé ensemble l'affiche en 2021 pour le film OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire, film qui était jusque-là le plus grand succès de la carrière cinématographique de l'acteur de 35 ans (en nombre d'entrées en salle). Cette récompense pourrait ensuite ouvrir à Pierre Niney les portes du cinéma hollywoodien, à l'instar de Jean Dujardin, Omar Sy ou Marion Cotillard. Réponse le 5 mars, jour de la cérémonie des Oscars.
G.J
Tennis – Quand les Jeux Olympiques de Paris rendent service… à l’Amérique du Sud !
Ce samedi 3 février donne le coup d’envoi de la traditionnelle tournée sud-américaine de terre battue, avec les qualifications de l’ATP 250 de Córdoba (Argentine). Afin de préparer au mieux les JO 2024 qui se disputeront sur cette surface, plusieurs grands noms ont opté pour cette tournée dans leur calendrier.
Les directeurs des tournois ATP sud-américains doivent se frotter les mains. Les plateaux de leurs épreuves ont rarement été aussi relevés, et n’ont pas souvent compté autant de joueurs stars. Habituellement attrayante uniquement pour les joueurs locaux et les spécialistes de terre battue, la tournée sud-américaine a attiré cette année dans ses filets plusieurs pointures, soucieuses de prendre leurs marques le plus tôt possible sur la surface argileuse en vue des Jeux Olympiques qui approchent à grands pas.
Lorsque l’Open d’Australie touche à sa fin, trois choix de programmation s’offrent aux joueurs pour les cinq semaines suivantes de la saison. La première option, de loin la plus populaire, est de se diriger vers l’Europe, avec deux tournois en France (Montpellier, Marseille), un à Rotterdam, puis un doublé au Moyen Orient avec les épreuves de Doha et de Dubaï, le tout sur surfaces dures. Deuxième possibilité, partir en Amérique du Nord pour jouer également sur dur, avec deux tournois aux États Unis puis deux au Mexique.
Le troisième choix est donc la tournée sud-américaine sur terre battue, qui regroupe trois ATP 250 (Córdoba et Buenos Aires en Argentine, Santiago au Chili) et un ATP 500 (Rio de Janeiro au Brésil). Si cette programmation est très appréciée par les joueurs sud-américains, elle l’est beaucoup moins par le reste du globe, qui préfère habituellement rester en Europe ou éventuellement partir en Amérique du Nord, afin de commencer à préparer les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami qui ont lieu début mars aux États-Unis sur dur.
Si la tournée sud-américaine n’a pas la côte dans le reste du monde, c’est en grande partie à cause des conditions de jeu. Il fait très chaud et très humide sur ce continent en février, et jouer au tennis sous ce climat est souvent rude et très exigeant physiquement, bien que les organisateurs ne commencent les matchs qu’en fin d’après-midi pour limiter ce facteur. De plus, se trouvent de l’autre côté du filet des joueurs sud-américains formés pour jouer dans ces conditions, qui sont donc capables de maintenir une haute intensité plusieurs heures si nécessaire, portés par un public très bruyant et entièrement à leur cause. Remplissant généralement les trois quarts des tableaux de cette tournée, les sud-américains atteignent souvent leur meilleur niveau à ce moment de la saison, et profitent de ces conditions qui leur sont favorables pour engranger un maximum de points et d’argent. Seuls les joueurs spécialistes de terre battue ont donc un intérêt à opter pour cette tournée, afin de jouer sur leur surface favorite tôt dans la saison. On retrouve donc quelques Espagnols, Italiens, Français ou européens de l’Est, qui préfèrent rivaliser avec les sud-américains dans leur fief plutôt que jouer sur des surfaces rapides qui ne conviennent pas à leur jeu.
Mais cette année, les JO de Paris 2024 ont radicalement changé la donne. Constituant un objectif majeur pour de nombreux joueurs, plusieurs de ces derniers en ont même fait une priorité absolue dans leur saison. L’épreuve des JO se déroulant sur terre battue au sein des infrastructures de Roland Garros, plusieurs joueurs ont décidé de prendre part à la tournée sud-américaine, afin de commencer en avance la saison sur terre battue, au lieu d’attendre les premiers tournois européens sur cette surface en avril.
Ainsi, le triple vainqueur en Grand Chelem Stanislas Wawrinka sera présent en Amérique du Sud, et retrouvera un continent qu’il n’a pas fréquenté depuis plus de 10 ans. Carlos Alcaraz, déjà vainqueur de deux Majeurs à 20 ans, sera également de la partie, ainsi que le croate Marin Cilic, victorieux à l’US Open en 2014. Le Britannique Cameron Norrie, récemment 8e joueur mondial, foulera également les courts sud-américains, tout comme le jeune prodige français Arthur Fils, qui bénéficie déjà d’une popularité importante dans le monde entier.
Si ces joueurs ne participeront pas tous à l’ensemble des quatre tournois programmés, leur présence relève l’intérêt de la tournée, qui n’est généralement pas très suivie en raison du faible contingent de grands joueurs qu’elle attire. Les yeux des fans de tennis seront donc rivés sur l’Amérique du Sud en février, pour la plus grande joie des tournois concernés, qui trouvent un équilibre parfait avec des plateaux mixant joueurs locaux et stars internationales. Et peu importe si ces dernières venaient à ne pas faire de grands parcours, leur simple venue suffit amplement à offrir à la tournée sud-américaine de terre battue un succès inédit.
Matthieu Chaperon, le 01/02/2024
Taïwan : pourquoi l’élection de « l’indépendantiste » Lai Ching-te ne devrait rien changer... pour le moment
Décrié par la Chine, le futur président taïwanais, Lai Ching-te, ne devrait pas déclarer formellement l’indépendance de Taïwan, évitant ainsi d’entrer en confrontation directe avec Pékin.
Un candidat indépendantiste à la tête de Taïwan ? La couverture médiatique du résultat de l'élection présidentielle taïwanaise par l'AFP a suscité une polémique parmi les chercheurs et les connaisseurs de Taïwan. Et pour cause, l'agence de presse a souligné les « positions en faveur de l’indépendance » du président élu, se fondant sur des propos remontant à plusieurs années. De nombreux médias français, emboîtant le pas de l’AFP, ont à leur tour qualifié le vainqueur de l’élection d’« indépendantiste ». Une étiquette politique quelque peu erronée et surtout malvenue au regard des tensions géopolitiques dans la région. « C’est inacceptable et un manque de professionnalisme total », fustige sur X (anciennement Twitter) le chercheur Antoine Bondaz pour qui « reprendre la rhétorique « indépendance ou non », c’est faire le jeu du grand voisin ». Au cours de la campagne présidentielle, Lai Ching-te s’est en effet borné à défendre le statu quo de l’île, mettant certes l’accent sur l’importance de sa « souveraineté », mais sans franchir le cap d’une promesse d’indépendance en bonne et due forme. « Tant qu’il y aura une relation d’égal à égal et digne, la porte de Taïwan sera toujours ouverte », affirmait le candidat quelques jours avant la tenue du scrutin.
« Nous ne soutenons pas l’indépendance »
Si l’exercice démocratique taïwanais est unanimement salué par les puissances occidentales, ces dernières maintiennent leur posture d’équilibre, prise entre considérations stratégiques et impératifs économiques. Réaffirmant leur volonté de « maintenir la paix et la stabilité dans le détroit [de Taïwan] », les Etats-Unis déclarent néanmoins privilégier « une résolution pacifique des différends, libre de toute coercition et de toute pression ». Une attitude officiellement prudente renforcée par la déclaration de Joe Biden : « Nous ne soutenons pas l’indépendance », a affirmé le président américain. Le Quai d’Orsay, de son côté, espère « qu’à la suite de ces élections, les liens avec l’île continueront de se renforcer », en précisant toutefois, « dans le respect de notre politique d’une seule Chine ». Cette élection présidentielle ne devrait donc pas changer immédiatement la donne pour Taïwan et la région Asie Pacifique. Washington maintient toujours le flou sur ses intentions militaires tandis que l’Europe, malgré un certain raidissement ces dernières années vis-à-vis de la Chine, demeure trop dépendante économiquement du géant chinois pour entrer dans une confrontation. Quant au président taïwanais élu, il s’inscrira vraisemblablement dans la continuité de son parti – le PDP, au pouvoir depuis 2016 – et de l’actuelle présidente du pays, Tsai Ing-wen. Les relations avec Pékin demeureront tendues et houleuses, mais aucune rupture imminente ne semble se profiler. En la matière, la balle est avant tout dans le camp de la Chine.
Vers la guerre ?
Sans grande surprise, Pékin a réagi au résultat de l’élection présidentielle, rappelant son opposition à tout « séparatisme » et en déclarant que le scrutin n’entraverait pas « la tendance inévitable d’une réunification ». Des menaces devenues habituelles et même convenues depuis plusieurs années. Dans le même temps, la Chine « déplore vivement » les félicitations américaines adressées au président élu taïwanais, invitant les États-Unis à respecter le « principe d’une seule Chine ». La veille du scrutin, déjà, le ministère chinois de la Défense indiquait maintenir « une vigilance élevée à tout moment », et se réserver le droit de prendre « toutes les mesures nécessaires pour écraser fermement les tentatives d’« indépendance de Taïwan » sous toutes leurs formes ». Faut-il craindre un passage à l’acte imminent ? De l’avis de nombreux spécialistes, le coût d’une opération militaire demeure trop important pour la Chine. Il n’en demeure pas moins que si cette élection présidentielle taïwanaise ne devrait pas, elle-même, conduire à la guerre, elle ne contribuera cependant pas à freiner une militarisation sans cesse croissante de la région asiatique, devenue l’épicentre de la géopolitique mondiale.
Noël : Quand la baisse du pouvoir d’achat vient perturber la fête
À l’heure où l’esprit des Français devrait être aux festivités, leurs pensées les ramènent bien souvent à leur portefeuille. Pour beaucoup d’entre eux, la période de Noël semble être source de stress avant d’être source de joie.
37% des Français craignent de ne pas ou peu pouvoir offrir de cadeaux à Noël cette année. Révélé le 30 novembre par un sondage IFOP, ce pourcentage n’en finit plus d’augmenter. En effet, 34% des Français avaient cette appréhension en 2022, et 30% en 2021. Une très nette hausse donc, principalement due à l’inflation qui, même si elle connaît un ralentissement en cette fin d’année, ne cesse d’augmenter et de peser sur le budget des foyers français.
Représentant un sujet d’inquiétude pour 95% des Français, l’inflation vient donc chambouler les festivités puisqu’elle aura un impact sur 83% des habitants de l’hexagone lors de leurs achats de fin d’année. 54% d’entre eux ont d’ores et déjà prévu de baisser leur budget par rapport aux années précédentes. Un impact qui pousse même certains à mentir, à en croire une enquête de l'application Plum qui révèle que près d’un français sur cinq a l’intention de cacher à ses proches le montant qu’il pourra consacrer à Noël, en annonçant une valeur plus élevée que la réalité.
Du côté des bénéficiaires, on s’inquiète également. 11% d’entre eux redoutent en effet de recevoir moins de cadeaux que de coutume, voire aucun. Une crainte justifiée au vu des chiffres énoncés précédemment…
Afin de contourner cette problématique, 27% des Français ont demandé à leur employeur un acompte sur salaire, afin de pouvoir maintenir les festivités prévues. Une solution très appréciée, puisque 81% des Français préfèrent y avoir recours plutôt que voir leur compte bancaire passer à découvert. Elle reste néanmoins assez méconnue, notamment chez les jeunes, qui sont moins de 60% à être informés de son existence.
Cependant, ce dispositif ne fonctionne pas systématiquement puisque 13% des demandes ont été refusées, de nombreuses entreprises ne pouvant pas se permettre de mettre à disposition ces fonds en cours d’exercice comptable. Pour elles comme pour les Français, Noël 2023 sonne comme un défi et s’annonce houleux.
La Chine et la Biélorussie renforcent leur coopération bilatérale
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko est arrivée à Pékin dimanche 3 décembre pour une visite de deux jours durant laquelle il rencontrera le chef de l'Etat chinois, Xi Jinping. C'est la deuxième fois cette année qu'il se rend en Chine.
L'alliance contre l'Occident continue de s'étoffer. La Biélorussie et la Chine continuent leur rapprochement amorcé en début d'année. Le président Loukachenko est partie prenante du conflit ukrainien. En effet de nombreuses troupes russes avaient lancé leur offensive depuis son territoire. Son homologue chinois quant à lui profite de ce conflit pour pousser ses pions vers Taïwan. Officiellement les deux pays cherchent à tisser des liens économiques plus étroits dans le cadre de l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route". Officieusement, leurs politiques de défense seront également au coeur de leurs discussions. Ce rapprochement entre deux puissances autocratiques entérine l'émergence d'un nouvel ordre mondial dominé par des dictatures hostiles à l'Occident. C'est également le signe que les pays occidentaux sont en perte d'influence économique. La Chine constitue autour d'elle un bloc composé des pays déçus par l'Ouest. Si d'autres pays suivent, cela signifie plus de débouchés pour les entreprises chinoises et donc moins pour leurs rivales occidentales.
«La Biélorussie est, était et sera un partenaire fiable pour la Chine»
- Alexandre Loukachenko
Mais il n'est pas sûr que ce rapprochement fasse pour autant le bonheur de la Russie. En effet la Biélorussie est directement dans sa sphère d'influence et dépend fortement d'elle économiquement. De facto, Minsk, la capitale biélorusse, est vassale de Moscou. Une coopération accrue avec la Chine ne peut qu'atténuer cette dépendance. Or, la Russie n'aime pas être contestée dans ce qu'elle considère comme son pré carré. L'alliance qu'elle entretient avec la Chine est avant tout circonstancielle. Les deux puissances ne sont unies que dans leur rejet commun du modèle occidental et elles se disputent de facto le leadership des pays rivaux de l'Occident. Dans ce contexte de rivalité interne, ce rapprochement est donc une victoire stratégique de Pékin. En atténuant la dépendance économique de la Biélorussie envers son voisin, la Chine s'assure en effet que celle-ci sera plus prompt à soutenir ses propres décisions.
Une IA sous OQTF à Sciences Po
ChatGPT, une IA de discussion a été interdite d’utilisation à Sciences Po sous peine d’exclusion, pourquoi donc une telle décision ?
Tout d'abord il faut comprendre ce qu'est ChatGPT. Comme son nom l'indique, c'est un système de Chat, de discussion. Sa particularité étant que c'est une IA, une Intelligence Artificielle de discussion, un modèle de traitement de texte automatique entraîné pour comprendre et répondre à un large éventail de questions sur différents sujets. Son objectif est de fournir des réponses claires et complètes pour aider les utilisateurs à résoudre leurs problèmes ou à en apprendre davantage sur un sujet qui les intéresse.
Mais pourquoi donc est-elle problématique ?
Tout d'abord car elle est réellement efficace, elle sait comprendre une question et construire une réponse adaptée. Ainsi, de la même manière qu’utiliser internet en devoirs ou concours est considérée comme de la tricherie, l'utilisation de ChatGPT pour rédiger des devoirs peut-être considérée comme une fraude car elle facilite l'accès à des informations et réduit la nécessité de la réflexion critique et de la recherche indépendante. Ces compétences sont considérées comme fondamentales pour les étudiants à Sciences Po et dans les universités en général, et leur développement est essentiel pour la formation universitaire. L’utilisation abusive de cet outil, capable de prémâcher, voire même d’effectuer un devoir complet, nuirait à l'apprentissage des étudiants, car elle les empêcherait de développer leur capacité à rédiger et à communiquer efficacement, allant ainsi à l'encontre des valeurs éthiques et pédagogiques de l'établissement, et du milieu universitaire en général.
Ainsi l’utilisation de ChatGPT a été bannie à Sciences Po
La directrice de l’établissement, Myriam Dubois-Monkachi a déclaré que les conséquences pour ceux qui contreviendraient à cette interdiction, incluraient des mesures disciplinaires telles que des avertissements, des retraits de points voire une exclusion définitive. Pour madame la directrice, il est important que les étudiants respectent cette interdiction tandis qu’une réflexion doit être menée pour chercher des moyens éthiques d'utiliser les technologies de traitement automatique du langage dans leur travail académique, sans en percuter les fondamentaux, et en éviter les effets pervers.
Concrètement comment fait-on pour repérer si ChatGPT a été utilisé dans un devoir ?
Et bien il existe plusieurs moyens de détecter si cet outil a été utilisé pour rédiger un travail universitaire. Tout d’abord, et cela les universités le font depuis longtemps, on peut utiliser des logiciels de détection de plagiat pour comparer le devoir avec des bases de données de textes existants afin d’y détecter des similitudes. Au delà de 30%, on considère le devoir comme plagié. On peut également conduire une analyse de style, car des devoirs rédigés à l'aide de ChatGPT peuvent présenter des caractéristiques distinctes, comme des phrases longues et complexes, une utilisation excessive de mots techniques ou des incohérences dans le ton, qui détonneraient avec celles d’un étudiant.
ChatGPT est-il si efficace que cela ?
La réponse est plutôt claire, ChatGPT est effectivement capable de produire un devoir, comme une dissertation, il fournit idées, exemples et informations pertinentes si l’on sait lui poser les bonnes questions. Il n’est pas infaillible, et peine particulièrement dans des domaines comme la philosophie mais pour un bon nombre de professeurs sa puissance est assez phénoménale. Au point que des copies produites par ChatGPT ont récolté des notes allant jusqu’à 18/20
Vous n’y croyez pas ? Sachez que cet article est rédigé à près de 70% par ChatGPT.
60 ans du traité de l’Elysée : le couple franco-allemand en crise
Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont retrouvés à Paris dimanche 22 janvier 2023 pour célébrer les soixante ans du traité de l'Elysée. Si Charles de Gaulle et Konrad Adenauer signent en 1963 un traité encourageant la France et l'Allemagne à agir de pair, les chefs d'Etat actuels ne semblent plus aussi soudés qu'à l'époque. Le temps de l'intégration et de la construction européenne révolu, que partagent encore la France et l’Allemagne ? Le contexte de la guerre en Ukraine révèle à la fois l'écart qui s'est creusé entre les deux voisins et l'urgence de rétablir une relation solide.
Les dirigeants allemand et français ont commémoré la signature d’un texte hautement symbolique dimanche 22 janvier. Ils ont rappelé dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche que le traité qu'ils commémorent «a marqué la fin de décennies, si ce n'est de siècles, de rivalités féroces et de guerres sanglantes». En soixante ans, les relations franco-allemandes ont pourtant bien changé. À l’époque du traité, qui était celle de la CEE et qui fut suivie par l’ère de l’affirmation de l’identité européenne avec Georges Pompidou et Willy Brandt, parler de couple franco-allemand avait un sens. Il s’agissait de mener jusqu’au bout un projet construit ensemble : l’Union européenne. Au temps des années d'amitié entre Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, puis de l’ère Maastricht sous François Mitterrand et Helmut Kohl, le couple franco-allemand avait des ambitions communes. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Avec la récente nomination d’Olaf Scholz à la chancellerie, le couple franco-allemand peine à se réinventer, alors même que les circonstances leur demandent une action commune forte. La guerre, de retour sur le continent depuis onze mois, exige en effet des deux voisins des décisions d’envergure.
Le couple franco-allemand traverse une mauvaise passe à un moment crucial pour l'avenir de l'Europe
Les deux chefs d'Etat Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont assuré faire de « la souveraineté européenne » une priorité. Affirmant vouloir se doter « d'une stratégie de renforcement de la compétitivité industrielle européenne », Emmanuel Macron et Olaf Scholz ne sont pourtant pas encore tout à fait sur la même longueur d’onde. Les divergences sont nombreuses : pour la défense antimissile, Berlin réfléchit à un projet de bouclier avec Israël, que quatorze autres pays européens pourraient rejoindre. Côté français, on envisage plutôt de développer un système avec l’Italie, au nom de « l'autonomie stratégique de l'Europe ». Plus généralement, les deux pays ont eu des réactions tout à fait différentes au début de l'invasion russe en Ukraine, même si l’Allemagne semble progressivement rattraper son retard. La question se pose à Berlin de faire livrer des chars Léopard II à l’Ukraine. Or ce feu vert, s'il est donné, montre encore plus la nécessité de prendre soin du couple franco-allemand. En effet, ce geste placerait Berlin dans une situation risquée face à la Russie car ce prêt d'armes pourrait être assimilé à une participation directe au conflit. Les relations franco-allemandes doivent donc rapidement se réinventer afin de prendre en main l'avenir de l’Europe. La réunion des deux chefs d’Etat ce dimanche, dans un contexte de guerre en Ukraine, a donc mis en évidence la nécessité de solides fondations pour (re)bâtir le couple en crise.
La guerre en Ukraine révèle l'urgence de reconstruire une relation solide entre la France et l'Allemagne
Le traité de l'Elysée signé par les deux voisins européens en 1963 soulignait pourtant l'importance d'agir de concert. En effet, dans la section relative aux Affaires étrangères, il est mentionné que "les deux Gouvernements se consulteront, avant toute décision, sur toutes les questions importantes de politique étrangère, et en premier lieu sur les questions d’intérêt commun, en vue de parvenir, autant que possible, à une position analogue." Le couple franco-allemand s'enracine donc dans un même terreau fait de valeurs et de principes communs. En matière de défense, il est écrit que "les autorités compétentes des deux pays s’attacheront à rapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à des conceptions communes." Aujourd'hui, ces promesses semblent difficiles à mettre en œuvre tant les circonstances, mais aussi les hommes qui composent le couple franco-allemand, ont changé.
Tennis : ces jeunes prodiges à suivre de près cette année
Les grands tournois sont l’occasion pour les jeunes pépites de se révéler. L’Open d’Australie a placé sous les projecteurs trois talents qui devraient marquer la saison.
Ils s’appellent Sebastian Korda, Ben Shelton ou encore Jiří Lehečka. Ils sont nés entre 2000 et 2002. Avec une faible expérience sur le circuit ATP, ces trois jeunes prodiges du tennis se sont hissés en quarts-de-finale du tournoi de Melbourne, où s'affrontent les 128 meilleurs joueurs de la planète.
Pour Korda, une blessure au poignet l’a contraint à déclarer forfait, au milieu du troisième set d’un match qui avait pourtant démarré fort contre un Kachanov en forme. De son côté, Lehečka est tombé sur un os : venu à bout en huitièmes de Felix Auger-Aliassime, il s’est heurté à un grand Stefanos Tsitsipas, vainqueur en trois sets. Quant à Ben Shelton, il défiera demain son compatriote Tommy Paul, pour une place en demi, qui l’opposerait à Novak Djokovic, vainqueur de Rublev. Si les portes de la finale leur seront sans doute interdites cette année, ces trois jeunes ont percé sur ce tournoi. Ils ont enchaîné les perfs’ qui leur promettent une belle saison, avec qui sait, quelques titres à la clé.
L’année 2022 avait littéralement propulsé l’explosif Carlos Alcaraz, digne héritier de Rafaël Nadal. Arrivé à la 32e place en janvier, il était devenu le plus jeune joueur à terminer une saison numéro 1 mondial depuis la création du classement ATP en 1973. Une saison et de multiples records. Rio, Miami, Barcelone, Madrid, US Open : Alcaraz a tout raflé et s’est emparé d’un majeur, remportant autant de trophées que l’inusable Noval Djokovic. Blessé à la jambe droite en ce début de saison 2023, le champion se repose, et ne participe pas à cette édition de l’Open d’Australie. Une aubaine pour ses concurrents.
Quand Carlos n’est pas là, les souris dansent
Avec l’absence de Carlos Alcaraz, des révélations émergent ou s’imposent plus nettement sur le circuit. C’est le cas de Sebastian Korda, âgé de 22 ans. Fils d’anciens joueurs de tennis tchèques, le jeune Américain s’est logiquement lancé dans la compétition. Korda alterne les bonnes performances et les échecs prématurés. En 2021, il est titré à Parme. En 2022, il est finaliste coup sur coup aux tournois de Gijon et Anvers. Korda attaque la saison 2023 avec les idées claires : il est finaliste au tournoi d’Adélaïde face à Novak Djokovic. Arrivé bien préparé à Melbourne, il élimine au 3e tour Daniil Medvedev, et vient à bout du Polonais Hubert Hurkacz en huitième. Sa blessure contre Kachanov le tiendra probablement écarté des cours pendant quelques mois.
Jiří Lehečka a pris une leçon de tennis aujourd’hui, face à un Tsitsipas impérial. Incapable de trouver des solutions, sa défaite signe la fin d’une belle aventure en Australie pour le jeune Tchèque inconnu du grand public. C’est à Milan, à l’occasion des Next Gen ATP Finals, que Lehečka a fait parler de lui, en se hissant jusqu’à la finale de l’événement. A Rotterdam, il s’était incliné en demi-finale, après avoir battu Shapovalov, Van de Zandschulp et Musetti. Cette année, il signe sa première victoire en Grand Chelem face au solide Borna Coric. Il a éliminé successivement Eubanks, Norrie et Auger-Aliassime, le premier top 10 de sa jeune carrière. Une saison 2023 prometteuse.
Enfin, comment ne pas évoquer Ben Shelton, qui peut encore écrire l’histoire de l’Open d’Australie du haut de ses 20 ans ? Vainqueur en huitième de finale de l’Américain J.J. Wolf, le natif d’Atlanta dispose du jeu nécessaire pour les rencontres au sommet. Issu du tennis universitaire et entraîné par son père, Shelton a remporté trois titres challenger en 2022. Il a fait son entrée dans le top 100. Classé 89e mondial à ses débuts sur les terrains de Melbourne, il a tout du surdoué de la discipline. Et le coup qu’il semble le mieux maîtriser est bien l’amorti, même sorti du fond de cours. Très attendu en demi-finale, Shelton pourrait réaliser par la même occasion un rêve de gosse, en jouant contre Novak Djokovic, pour qui la Rod Laver Arena est une maison secondaire. Avec ces trois noms, la relève est assurée.
PSG - Real Madrid : un tournant dans la saison du club parisien ?
Ce soir, au Parc des Princes, s’affronteront le Paris Saint-Germain et le Real Madrid. Le club de la capitale est attendu au tournant, comme son joueur vedette, Kylian Mbappé, au centre d’une rivalité entre les deux équipes.
Un entraîneur sur la sellette, un niveau de jeu qui inquiète
Beaucoup de questions se posent avant la reprise de la Ligue des Champions. À Paris, des réponses devraient être données, dès ce soir. Premièrement, le PSG a rarement brillé pendant cette saison. Une élimination en Coupe de France et surtout une deuxième place décevante en phase de poules de Ligue des Champions provoquent les inquiétudes des spécialistes. On peut les comprendre au vu du recrutement effectué cet été par le club de Paris : Lionel Messi, récompensé par le Ballon d’or en décembre dernier, Gianluigi Donnarumma, sacré meilleur joueur de l’Euro cet été, ou encore Wijnaldum, capitaine de la sélection néerlandaise, sont venus renforcer l’effectif parisien en vue de les aider à remporter tous les trophées, notamment sur la scène européenne. Mais force est de constater que les recrues ne répondent pas aux attentes que l’on plaçait en eux. Le PSG avait même recruté Sergio Ramos, emblématique capitaine du… Real Madrid ! Malheureusement sujet à de trop nombreuses blessures, le défenseur espagnol n’a pu enchaîner les matchs en première partie de saison et ne sera pas présent pour la réception de son ancien club. Si les joueurs sont évidemment les premiers responsables des mauvaises performances du club, Mauricio Pochettino, leur entraîneur, se retrouve lui aussi sur le banc des accusés. Critiqué pour ses choix douteux, ou pour son absence de décision et de vision, l’entraîneur argentin peine à trouver l’équilibre de sa formation, où égos et blessures compliquent son travail. En cas de défaite ce soir ou, pire, d’élimination en 8ᵉ de finales de Ligue des Champions, il sait qu’il sera trop tard pour se rattraper. La presse sportive parle notamment de Zinedine Zidane pour le remplacer.
Kylian Mbappé, partira, partira pas ?
On le sait, l’international français est courtisé chaque été lors du marché des transferts. Les principaux intéressés ? Le Real Madrid. Depuis plusieurs saisons déjà, des offres ont été transmises au club de la capitale pour acheter le joueur, sans jamais convaincre les dirigeants parisiens de vendre leur pépite. Seulement, son contrat arrive à son terme en juin 2022. Un renouvellement du contrat ? Le PSG y a déjà pensé bien sûr, mais Kylian Mbappé refuse de poursuivre avec son club et souhaite — un rêve d’enfant ? — rejoindre le Real Madrid. On se demande alors quelle sera son attitude ce soir, lors du choc entre les deux équipes. S’il ne fait aucun doute qu’il donnera le maximum pour remporter la victoire et se montrer sous son meilleur jour, une élimination de l'un des deux clubs pourrait-elle décider la star à choisir ? Il faudra attendre l'été 2022 pour connaître le fin mot de cette histoire.
L'assassinat du père Hamel a débuté devant la Cour d'assise spéciale de Paris
Lundi 14 février s’est ouvert le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray (76), devant la Cour d’assise spéciale de Paris. Encore meurtrie par l’égorgement du Père Hamel, les victimes et leurs proches espèrent « comprendre ».
Presque six ans. Six ans que deux jihadistes de 19 ans – du reste fichés S - Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, ont assassiné à coups de couteau le père Hamel, âgé de 85 ans ; celui-ci célébrait la messe dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray, devant trois religieuses et un couple de paroissiens. Quelques heures plus tard, l’attaque était revendiquée par l’État Islamique. Et le verdict de la Justice se fait toujours attendre : de nombreuses interrogations sont restées sans réponse, ce qui rend « le deuil difficile », a dit Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, lors d’une récente conférence de presse.
Depuis lors, les juges anti-terroristes chargés de l’enquête ont procédé à l’arrestation de trois proches des assaillants jihadistes, tués sur place le 26 février : Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia, Les trois hommes sont soupçonnés d’avoir été avertis des projets des meurtriers du père Hamel. Ils ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », crime passible de 30 ans de réclusion. Un quatrième accusé, Rachid Kassim, est jugé par défaut : il aurait été tué en Syrie en 2017.
Comprendre pour pardonner
Selon Me Béranger Tourné, avocat de Jean-Philippe Jean Louis, le procès paraît artificiel : les prévenus ne sont « que trois lampistes que l’on tente de raccrocher » à un crime. Mais l’Église n’est pas de cet avis et espère comprendre, pour pouvoir pardonner. Guy Coponet, qui assistait à la messe avec sa femme le 26 juillet 2016, souhaite que l’audience permette de « régler le problème une bonne fois pour toutes », et espère que « ceux qui sont responsables demand[ent] pardon à tous ceux à qui ils ont fait de la peine ». Tout comme Jacques Simon, successeur du père Hamel, interrogé sur Radio Classique : « Est-ce que le père Hamel était connu par ses assaillants ? » s’indigne-t-il. « En tous cas il a été assassiné comme prêtre et j’espère que ce procès va nous éclairer davantage ».
Le père Hamel, martyr pour sa foi
Pour Roseline Hamel, sœur du Père Hamel, la souffrance est encore bien vivante : « La mort de mon frère, de cette façon tellement barbare, a immédiatement provoqué une déchirure que je ressens encore aujourd’hui », témoigne-t-elle auprès du Parisien […] « Et puis, au bout de quelques jours, j’ai compris que son martyre avait fait de lui un frère universel ». Pourtant, celle-ci estime que « ce sera l’occasion de revenir sur le rôle des services de l’État qui n’ont pas assez surveillé ces personnes que l’on savait radicalisées ». « Je suis certaine qu’avec plus de sérieux, la mort de Jacques aurait pu être évitée », poursuit-elle.
Le procès doit durer quatre semaines. Outre le volet judiciaire, il y a la dimension ecclésiale. Le père Hamel est au cœur d'un autre procès, en béatification cette fois. L'archevêché de Rouen a remis un dossier de quelque 12000 pages à la Congrégation pour les causes des saints. Le prêtre devrait être reconnu martyr, c'est-à-dire "mort en haine de la foi".