Peltier chez Zemmour : un passage risqué

Le ralliement de Guillaume Peltier au candidat Éric Zemmour fait grand bruit. L’ancien vice-président des Républicains et député du Loir-et-Cher, nommé aussitôt porte-parole du parti Reconquête, n’en est pas à son premier revirement. Ce qui interroge sur sa fiabilité et sa loyauté.

« J'ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat du RPR, je rejoins Éric Zemmour ! » Cette déclaration de Guillaume Peltier aux journalistes du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, en partenariat avec CNews et Les Echos, provoqua son expulsion quasi-immédiate des Républicains dont il était membre depuis 2008. Invitée sur France info hier matin, Valérie Pécresse qualifiait son départ de « non-événement ». Démis de ses fonctions de vice-président début décembre 2021, à cause de sa trop grande proximité avec les idées du candidat de Reconquête, son départ n’était pas vraiment une surprise. « Il [Guillaume Peltier NDLR] voulait faire un coup de com’, et se déclarer en début d’année », commentait Valérie Pécresse ce matin. Son expulsion était déjà actée depuis quelques semaines. « Il s’était terriblement isolé, il avait successivement changé de cheval, personne n’avait confiance. » Le message est clair, et n’est d’ailleurs pas dénué de sens. La primaire des Républicains l’a bien montré : Guillaume Peltier n'a pas été le candidat de la loyauté, loin de là.

Velléitaire

Plus que les convictions, les chances de gagner paraissent avoir davantage motivé les choix politiques de Guillaume Peltier. En juin, il se mit à soutenir activement Xavier Bertrand, alors que le baron nordiste n'était pas membre des LR et refusait obstinément de les réintégrer. Ce choix valut à Guillaume Peltier d’être déchu son poste de vice-président par Christian Jacob. En novembre, il se rallia à Éric Ciotti, baron sudiste. Cette trahison ne lui servit à rien. Ses velléités reflètent son opportunisme. Aujourd'hui, l'ex-FN affirme partage entièrement les valeurs défendues par Éric Zemmour depuis novembre.

Mauvais accueil

Le départ de Guillaume Peltier est accueilli de manière contrastée. Le député de l'Yonne, Guillaume Larrivée, s’en réjouit dans un tweet laconique posté hier, « Son retour dans les arrière-boutiques de l’extrême-droite est une excellente nouvelle. Bon débarras ! ». Quant à Éric Ciotti, il ne put que constater que « Guillaume a beaucoup changé dans sa carrière politique, […] il revient toujours au point de départ. Il était au Rassemblement national, il y revient progressivement. » Peltier passa l’ensemble de sa carrière à la droite de l’échiquier politique. Il militait au Front national dans sa jeunesse, du temps où Jean-Marie le Pen était président. Il rallia Bruno Mégret en 1988, lorsqu’il fonda le Mouvement national républicain. Il rejoignit ensuite Philippe de Villiers au Mouvement national républicain, avant d’adhérer aux Républicains en 2008. Autant dire qu’il a du mal à rester fidèle à une même famille politique, ce qui laisse d'ailleurs songeur sur sa fidélité à long terme à l'égard d'Éric Zemmour.

Un choix risqué

Guillaume Peltier prend un risque en se ralliant à Éric Zemmour. Une chose est certaine, s'il échoue avec lui, Les Républicains ne lui ouvriront plus leurs portes. Il est probable que le RN en fasse autant. « Là où Guillaume Peltier passe, les campagnes trépassent », assénait hier soir Marine le Pen au micro de BFMTV. Elle a affirmé d'ailleurs qu'il aurait « tapé à sa porte » hier, qu'elle a tenue fermée. Les semaines à venir montreront si Guillaume Peltier parvient à devenir un pilier de Reconquête.


Valérie Pécresse sonne la charge contre Emmanuel Macron

Dans une conférence de presse donnée hier après-midi dans son QG de campagne du XVIIe arrondissement de Paris, la candidate Les Républicains a attaqué frontalement le président, après ses propos sur les non-vaccinés publiés dans Le Parisien.

Valérie Pécresse veut se replacer au centre du jeu. La candidate était donnée comme la principale rivale après les primaires de décembre. Or, le dernier sondage Ipsos Sopra Steria, paru hier soir, donne Marine le Pen en deuxième position. La campagne s'annonce très concurrentielle et Valérie Pécresse doit démontrer sa solidité.

« Je dois relever la fonction présidentielle »

La candidate LR cherche à se montrer comme la seule alternance possible, face à un président suscitant « la discorde et le mépris ». Elle s’affirme comme le porte-voix de tous ceux qui se seraient sentis blessés par les propos macroniens – les non-vaccinés autrement dit. Valérie Pécresse prétend incarner « le respect » face au mépris. Et de rappeler des paroles comme « les gaulois réfractaires, gens qui ne sont rien ». S’en prendre au président, c’est un moyen de rassembler un camp divisé.

Le passe vaccinal

« Je ne serai pas une présidente soliste, mais une présidente chef d’orchestre », poursuit-elle. Après la débâcle des Républicains sur le passe vaccinal, Valérie Pécresse veut montrer l’unité de son camp et sa vigueur, en paraissant entourée de ses anciens concurrents à la primaire et du président du Sénat. Pourtant, elle est favorable au passe vaccinal, mais les députés de son camp sont divisés, comme le montre le vote à l’Assemblée nationale du 5 janvier. Ils se montrèrent incapables de se fixer une ligne commune, chacun en faisant à sa tête. Il était temps pour la prétendante LR de se repositionner en candidate sûre d’elle-même, proche des réalités des Français.

Relever la tête

Valérie Pécresse accuse le président d’être « déconnecté des aspirations profondes » des Français. Une référence indirecte aux personnes non-vaccinées, à qui elle adressa un message de soutien en début de semaine, alors même que le président les traitait d'« irresponsables ». Cet appel à ces 8 % de récalcitrants ne tient pas du hasard. Le dernier sondage Ipsos publié hier soir la donne juste derrière Marine le Pen, à 16% . Ce chiffre inquiète son camp. D'autant que la cote du président de la République ne baisse pas, même après ses propos sur le non-vaccinés. Emmanuel Macron oscille toujours entre 26 et 27%, loin devant ses concurrents.

Se distinguer ou couler

Valérie Pécresse est placée devant une alternative : se distinguer à droite ou couler. Interrogé sur France info, le politologue de chez Ipsos, Matthieu Gallard, estime qu’il « y a un fort scepticisme » de la part de l’électorat de Valérie Pécresse sur sa victoire au premier tour. Les réticents au vaccin hésitent à faire le pas vers Éric Zemmour ou Marine le Pen. Valérie Pécresse cherche à les séduire pour espérer brasser aussi large que possible à droite et ne froisser personne. Reste à savoir si cette stratégie sera suffisante pour la distinguer des autres candidats. Interrogée sur la possibilité qu’Éric Zemmour ne puisse pas se présenter faute de parrainages suffisants, elle se veut conciliante. Evoquant Voltaire, elle affirma qu’« il faut se battre pour que tous ceux qui ne pensent pas comme nous puissent le dire ». La suite de la campagne montrera si elle est capable de se distinguer sur ses idées qu’elle peine pour l’instant à exposer, tant la crise sanitaire obère le débat public. Les enjeux sanitaires ou sécuritaire ne suffiront pas à faire entendre une différence : il faudra parler d’autre chose : économie, impôts, pouvoir d’achat. Il lui reste un peu moins de 100 jours pour redynamiser sa campagne, consolider son électorat et creuser l’écart de manière décisive à droite.


La difficile structuration de l'Islam en France

Au Conseil français du culte musulman (CFCM) va succéder le mois prochain le Forum de l’Islam de France (FORIF). Une question demeure : est-il possible et réaliste de structurer l'islam en France ?

Fondé en 2003, le CFCM regroupe huit associations censées représenter les différentes tendances de l’Islam de France (UMF, GMP, MF, CCMTF, CIMG­ France, RMF, FFAIACA et FP). Miné par les désaccords, celles-ci transformèrent l'organisme en « coquille vide », selon les mots de son président Mohammed Massaoui. D’ailleurs, le mois dernier, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait annoncé que le dialogue était rompu entre le CFCM et l’Etat. Si le FORIF constitue une nouvelle tentative de départ, les questions demeurent : les rapports avec la République, le financement et la formation des imams.

L'absence d'unité

En début de semaine, un haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur confiait au Figaro que les différentes tendances de l'islam en France « n’ont pas de véritables différends idéologiques mais qu'elles importent sur notre sol une guerre algéro-marocaine ». Les Algériens de la branche du recteur de la grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Haffiz, ne parviennent pas à s’entendre avec les Marocains, menés par le nouveau président du Conseil national des imams, Mohammed Massaoui. Il y a aussi des Tunisiens et des Turcs dont l’association Milli Gorüs est controversée. Chacun a une vision différente de la manière d’appliquer le Coran, en ce qui touche à l’égalité homme-femme, au prosélytisme, ou encore à la laïcité. Les associations islamiques ne sont pas unies. Elles illustrèrent leurs désaccords lors de la signature de la charte pour l’Islam de France (janvier 2021). Trois des huit associations membres du CFCM la refusèrent dont Milli Gorüs et l’association pakistanaise, de tendance rigoriste, Foi et Pratique.

Une nouvelle tentative vouée à l’échec ?

En 2003, le volontarisme de Nicolas Sarkozy, alors ministre l’Intérieur, se révéla sans effet. En octobre 2007, à la Grande mosquée de Paris, il avait vanté la nouvelle institution comme « un facteur d'intégration et d'apaisement ». Mais les années qui suivirent ne montrèrent aucun progrès. Emmanuel Macron saura-t-il régler cette question ? Les décrets de la loi sur le séparatisme adoptés en août dernier sont attendus en février. Ils touchent toutes les religions et présagent un regain de tension dans les relations avec l'Etat. L'islam est encore loin d’être le « partenaire de la République » dont rêvait le président lors de ses vœux aux religions le 5 janvier dernier.


Christiane Taubira, candidate à la primaire de la gauche

Christiane Taubira rompt le suspens sur sa candidature : si elle l'emporte à la primaire populaire, elle se présentera pour l'élection présidentielle.

En déplacement à Bondy en Seine-Saint-Denis le dimanche 9 janvier, Christiane Taubira a annoncé accepter "d'être candidate à la primaire populaire". L'ancienne garde des sceaux "accepte le jeu démocratique". Elle sera candidate à la présidentielle si elle remporte la primaire populaire organisée par 2022 ou jamais. Une primaire à laquelle elle était déjà favorable. Anne Hidalgo avait proposé de la rejoindre le 8 décembre. Mais la plupart de ses opposants de gauche, notamment Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, opposent un refus catégorique. La candidate du Parti socialiste reconnaît elle-même que son appel s'est soldé par un échec : "Une primaire n'a de sens que si elle sert à avoir un candidat commun".  Le matin même de l'annonce de Christiane Taubira, Anne Hidalgo balayait la question de Jean-Pierre Elkabbach : "Ce sera une candidature de plus et pas une candidature de moins".

Un bon point pour la primaire populaire

Pourtant, l'ancienne garde des sceaux replace la gauche au centre des attentions et redonne un intérêt à cette primaire qui se déroulera du 27 au 30 janvier. Les personnes souhaitant se présenter doivent le faire avant le 15 janvier, date à laquelle la liste sera publiée. Le Socle Commun est la première étape de l'association 2022 ou jamais qui espère ainsi remporter l'élection. Ce socle est constitué de dix mesures de rupture pour une république écologique, sociale et démocratique. Si Christiane Taubira gagne la primaire populaire, 2022 ou jamais fera campagne pour elle. L'unique condition est l'inclusion des propositions du Socle Commun dans son programme : "La personnalité remportant le vote de la Primaire Populaire devra s’engager à promouvoir le Socle Commun." 

 


Anne Hidalgo, définitivement inaudible ?

Anne Hidalgo, candidate du parti socialiste pour l'élection présidentielle, se bat pour être écoutée et remonter dans les sondages. Tous les arguments sont bons.

"Je suis candidate, je suis investie, j'ai pris ce totem "réunir la France"". Au micro de Jean-Pierre Elkabbach dimanche 9 janvier sur Europe 1, Anne Hidalgo a tenté une fois de plus de défendre sa candidature, à moins de 5% des intentions de vote si Christiane Taubira ne se présente pas selon le sondage Ipsos Sopra-Steria publié le 7 janvier. Regrettant le refus de la gauche de se rallier dans une primaire comme elle l'avait proposé le 8 décembre, la candidate à la présidentielle affirme néanmoins être capable de l'emporter contre Yannick Jadot. Quant à l'hypothèse d'une candidature de Christiane Taubira, Anne Hidalgo balaye la question du journaliste : "Ce sera une candidature de plus et pas une candidature de moins", en reconnaissant que "L'homme ou la femme providentiel n'existe pas".

La candidate du Parti socialiste martèle : "Je suis candidate et je vous invite à venir voir le programme que je présente" en se défendant contre Jean-Pierre Elkabbach qui l'interroge sur le déclin de son parti en 2017 : "J'ai fait ce travail d'essayer de rassembler (...), les idées sont là, le programme est là, permettant à notre pays de sortir de cette situation". Pour elle, les deux défis majeurs auxquels il faut répondre sont le défi climatique et celui des injustices et des inégalités sociales : "Vous verrez que dans mon programme, ces sont les défis qui servent de guides". Comme tous les candidats, elle affirme apporter les propositions concrètes pour remédier au problème du travail, aux questions du salaire, de l'école, de la santé et de la transition écologique. "Depuis trois mois, ce que j'ai fait, c'est rassembler ma famille, mettre en place les équipes, proposer ce chemin de l'unité qui est rejeté notamment par Yannick Jadot. Maintenant, je suis très concrète en vous disant que j'avance".

Son principal argument repose sur les soutiens de son parti depuis des années : "Cette force que je représente s'appuie sur des milliers d'élus locaux, de citoyennes, de citoyens partout dans le pays. La preuve en est que je dois être la seule peut-être avec Valérie Pécresse à avoir tous mes parrainages". C'est en effet son unique avantage sur la droite, et notamment sur Eric Zemmour et Marine Le Pen qui peinent à trouver leurs parrainages alors que le sondage cité plus haut les place à 12 et 17% : "C'est la loi qui décide de qui participe en fonction des parrainages, s'ils ne l'ont pas, c'est qu'ils ne méritent pas d'y participer". Pour elle, ce principe n'est pas anti-démocratique : "La démocratie est définie avant les sondages par la loi, et si la loi dit que les parrainages doivent être de 500 pour chacun des candidats sur la ligne de départ, c'est la loi qui doit s'imposer. (...) [s'ils n'y arrivent pas], tant pis pour eux, ça veut dire qu'ils n'ont pas convaincu 500 maires".


CANDIDATURE ZEMMOUR : L’EFFET PELTIER

Dans son Grand Rendez-Vous sur Europe 1 – les Echos – CNews ce dimanche, Guillaume Peltier, ancien numéro deux du parti Les Républicains, a annoncé soutenir la candidature d’Éric Zemmour. Un ralliement de poids pour le fondateur du parti Reconquête !... qui n’est pas du goût des LR.

« Alors qu’il n’exerçait plus aucune responsabilité dans les instances de LR, Guillaume Peltier fait un retour aux sources en rejoignant Éric Zemmour. Par cette décision, il est de fait exclu de notre famille politique et ne peut plus s’en revendiquer », a déclaré le président des Républicains, Christian Jacob, dans un tweet en fin de matinée. Une réaction rapide aux propos véhéments de l’ex-numéro 2 des LR envers Valérie Pécresse, la candidate désignée du parti. « Je n’ai pas confiance en elle. Je n’ai aucune garantie d’un non-ralliement à Emmanuel Macron », a-t-il déclaré sur Europe 1 jugeant que « Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, c’est la même chose ».

Rallier la candidature de l’ex-éditorialiste de CNews n’est pas un choix anodin. Mais le député du Loir-et-Cher assume totalement : « J'ai pris ma décision avec beaucoup de gravité et d'enthousiasme. J'ai pris le temps de la réflexion et j'ai mesuré l'enjeu ». Celui qui avait soutenu Éric Ciotti au congrès des Républicains en décembre explique son choix simplement.  C’est l’unique possibilité pour la droite de battre Emmanuel Macron aux élections présidentielles de 2022. « J’ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat fidèle aux valeurs du RPR, le seul candidat capable de battre Emmanuel Macron parce que capable de rassembler tous les électeurs de droite », a-t-il renchéri.

« Le choix du courage »

Crédité de la quatrième place dans le dernier sondage Ipsos, au coude-à-coude avec Marine Le Pen et Valérie Pécresse, Zemmour n’est pourtant pas en position de force. « Je fais le choix du courage plutôt que de la carrière. C'est un acte de foi que je pose », a assuré Guillaume Peltier. Un choix qui s’inscrit dans la continuité de ses déclarations lors des derniers mois. « Comment être insensible au discours pour la France d’Éric Zemmour ? », avait-il notamment déclaré dans un tweet en décembre suite au meeting de Villepinte. Le député qui a commencé sa carrière au Front National de la jeunesse (FNJ) avant de rejoindre le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers est souvent considéré comme le représentant de la ligne la plus à droite de LR. «  J'ai été numéro deux des Républicains, porte-parole de Nicolas Sarkozy, je suis député du peuple », a-t-il lancé, ajoutant prendre cette décision « au nom de la droite forte que j'ai fondée au sein des Républicains, au nom des 40% des adhérents LR qui ont voté comme moi pour Éric Ciotti il y a quelques semaines ».

Un appel à tous les Républicains

À 90 jours du premier tour des élections présidentielles, le ralliement de Guillaume Peltier à la candidature d’Éric Zemmour pourra-t-il entrainer des défections en cascade chez Les Républicains (LR) ? C’est en tout cas ce que souhaite le député du Loir-et-Cher. « Je lance un appel à tous les électeurs des Républicains. Je les invite à quitter une candidate aujourd'hui en deuxième position pour un candidat en quatrième position, parce que j'ai la conviction qu’Éric Zemmour va gagner cette élection ».

Pour que ses rêves élyséens deviennent réalité, l’ancien polémiste devra d’abord obtenir ses 500 parrainages. Guillaume Peltier pourrait jouer un rôle majeur dans cette quête. Dès ce matin, le député a commencé à œuvrer dans ce sens. Comme le fondateur du parti Reconquête ! il y a quelques jours, il a demandé au maire de Cannes et président de l’Association des Maires de France, David Lisnard, d’anonymiser les promesses des parrainages en créant un « pool de maires ».

 


Manifestation de l’Union citoyenne pour la liberté (UCPL) à Montparnasse : « Le pass on n’en veut pas ! »

Journée de manifestations dans la capitale, trois lieux étaient concernés, le Palais Royal et la Place de Catalogne pour les deux cortèges et la Place du 18 juin 1940 à Montparnasse pour l’UCPL. Une journée marquée par une forte protestation de la politique gouvernementale après le vote à l’Assemblée nationale du pass vaccinal.

Le mouvement citoyen UCPL (Union citoyenne pour la liberté), se défini sur son compte Twitter comme citoyen, apartisan et pacifique. La fondatrice est Sophie Tissier, gilet jaune et féministe.  

Place du 18 juin 1940 (VIe arrdt), le mouvement citoyen UCPL a exprimé leur colère contre l’instauration du pass vaccinal. Une bonne centaine de personnes étaient rassemblés pour porter un message de liberté.

Le rendez-vous était donné à 14h, malgré la pluie, le froid et la grisaille, les plus courageux sont au rendez-vous. Plusieurs panneaux, affiches ou tracts dénoncent la vaccination obligatoire, la protection des enfants « Non à l’injection des enfants » peut-on lire sur une affiche et la détresse des soignants. Beaucoup parmi les participants dénoncent dans la joie et la bonne humeur (malgré la gravité de la situation selon certains), les « mensonges d’État ».

Tout au long de ce rassemblement statique, ce qui les distingue des autres manifestations ambulantes du jour, plusieurs chants et musiques viennent rythmer les discours des intervenants. Une femme du nom de Leila nous explique « qu’on va tous être impacté dans notre vie de tous les jours pour des moments banals », on l’a entendu à plusieurs reprises au sein des anti pass, elle ajoute stricto sensu « c’est une entrave aux libertés de chacun ». Échangeant avec Marie, une dame d’un certain âge, les deux femmes partagent le même avis, pour Marie « Il y a une atteinte à la liberté qui est extrêmement nuisible », chacune sont venus en tant que citoyenne et pour défendre la génération future.

Leila avoue même avoir choisi cette manifestation statique plutôt que les autres, selon elle celle-ci a le mérite d'être apolitique et à taille humaine.

Nombre des participants se battent pour leurs enfants et la nouvelle génération, première victime du gouvernement selon eux. Dans la foule Samy, un jeune présent cet après-midi et non vacciné ne semble pas convaincu par l’efficacité de ce vaccin « la situation n’est pas meilleure qu’il y a un an » estime-t-il avant d’ajouter « moi le pass je ne l’ai pas », au lieu de s’habituer à vivre avec le pass, Samy s’est habitué à vivre sans les loisirs et priorise les sorties entre copains à l’air libre ou les soirées à domicile.

A partir de l’heure du goûter, les manifestants commencent à quitter les lieux, une Marseillaise résonne sur la Place du 18 juin 1940, le choix est symbolique, clin d’œil fait au Général de Gaulle et à cet esprit de liberté qu’il incarne.

Aucune violence n’est à déplorer, quelques camions de CRS étaient présents pour encadrer l’évènement, faute de débordements, les forces de l’ordre partent.

Le message du jour est de vivre libre plutôt que soumis, les personnes scandent « liberté ! » la liberté a un prix dorénavant, celle de ne plus pouvoir profiter des plaisirs simples de la vie.

Valentin CHERY


« Truth Social » le réseau social de Donald Trump à la conquête des GAFAM.

Après avoir été censuré par Facebook, Twitter et YouTube à la suite de l’assaut du Capitole par une partie de ses sympathisants, Donald Trump lancera bientôt son propre réseau social alternatif, « Truth Social ». Déjà bien coté en bourse avec un capital de départ estimé à 1 milliard d’euros.

L’ancien président américain devait prendre la parole lors d’une conférence de presse le 6 janvier dernier, date anniversaire de l’assaut du Capitole, finalement il n’en a rien été, puisque ledit président a reporté sa prise de parole pour la faire sous forme de meeting en Arizona le 15 janvier.

La plateforme qui se veut « garante de la liberté d’expression et d’opinion » est à l’encontre des plateformes « fake news » (Facebook, Twitter, YouTube). Martelant inlassablement que l’élection de 2020 lui a été volé, Donald Trump compte bien revenir dans le jeu politique et médiatique grâce à son réseau social.

Entre les « fake news » et les « truth news », la bataille pour la vérité fait rage aux États-Unis. La société Trump Media & Technology Group (TMTG) est le QG de l’application « Truth Social » ; elle dispose d’un peu plus d’un milliard d’euros de capital à son départ.

Sur le site truthsocial.com on peut dès à présent s’abonner à une « newsletter », faisant office de liste d’attente avant le lancement de la plateforme.

Depuis l’apparition des réseaux sociaux et l’essor de ces derniers avec la création de Facebook en 2004 et Twitter en 2006, la communication politique a changé, passant de la poignée de mains au pouce bleu sur smartphone, de la relation humaine à la relation virtuelle, du meeting au podcast.

Donald Trump l’avait bien compris en 2016 : il a utilisé les réseaux sociaux à son escient, critiquant la censure tout en twittant chaque jour des dizaines de posts. Connu pour être un admirateur des émissions politiques matinales, l’ancien locataire de la Maison Blanche commentait chaque intervention.

Nouveau réseau social pour une nouvelle année, 2022 est marqué notamment par les « midterms » en novembre prochain. D’ici là Donald Trump en fin stratège, prépare sa possible réélection en 2024.

Valentin CHERY


Gabriel Attal « Oui on assume de mettre la pression sur les non-vaccinés »

Invité politique de BFM Politique dimanche 10 janvier 2022, le porte-parole du gouvernement est revenu sur la stratégie vaccinale de l’exécutif et réitère sa volonté d’imposer des contraintes aux non-vaccinés.

 

« Nous on est cohérents et on assume notre ligne », lance Gabriel Attal à l’encontre des Républicains et du Rassemblement National qui veulent un « laisser faire » du vaccin. La stratégie du gouvernement s’accélère. Attaqué sur le refus de revenir à des fermetures et des confinements, Gabriel Attal se justifie. Au lieu de fermer les établissements, l’idée est de faire tester de plus en plus de monde, peu importe le prix : « oui ça coute cher mais laisser galoper l’épidémie pas sûr que ça coûte moins cher ».

 

Gabriel Attal comprend les difficultés que cela engendre pour les familles, les enfants, et les professeurs dans le domaine scolaire mais insiste. Le vaccin est la solution, et le gouvernement met un point d’honneur à vacciner les derniers réticents : « nous avons des équipes formidables qui vont au pied des immeubles avec le moins de vaccinés et vont toquer à chaque porte ». « On veut vacciner tout le monde » et à propos des non-vaccinés « oui on assume de leur mettre la pression », puisqu’il les estime responsables des tensions dans les hôpitaux.

 

Nouvelles mesures pour une couverture vaccinale plus large

 

En plus d’annoncer que le passe vaccinal entrera en vigueur dans les « premiers jours de la semaine du 17 janvier 2022 », Gabriel Attal dévoile trois autres mesures phares destinées à atteindre une immunité collective.

 

Première mesure, l’ouverture de plus de centres de tests près des centres de vaccination. Dans la semaine du 3 janvier 2021, la France a enregistré des records de tests et plus de 59.000 premières injections, ce dont le gouvernement se réjouit. Les nouveaux centres de tests vont permettre une meilleure couverture vaccinale du pays et permet au gouvernement de mieux comprendre la situation. Second temps, les pharmaciens vont être autorisés à ouvrir leurs propres « centres de dépistages près de leurs pharmacies » et peuvent recruter eux-mêmes des professionnels de santé pour « travailler avec eux ». Et dernière mesure phare, il va y avoir un « élargissement des personnes habilités à faire des tests », notamment les biologistes moléculaires et les personnes détenant un brevet de premier secours.

Interrogé sur la situation dans les écoles, Gabriel Attal affirme que les fermer serait « le dernier des derniers recours ».


"J'ai très envie de les emmerder" : un retraité porte plainte contre Emmanuel Macron

Un retraité de 63 ans a récemment porté plainte contre le Président de la République suite à ses propos tenus dans le journal Le Parisien. Se disant « choqué et blessé », son recours est purement symbolique.

« Les non vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Donc on va continuer de le faire jusqu’au bout. […] Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus citoyen » déclarait le Chef de l’État le 4 janvier dernier, lors de son interview donnée au Parisien. Petite phrase que 6 Français sur 10 estiment inadéquate selon un sondage Harris Interactive pour LCI.

Les propos d’Emmanuel Macron « discriminatoires et insultants»

Parmi ces citoyens, Didier Lalande, corrézien retraité de 63 ans, juge les propos d’Emmanuel Macron « discriminatoires et insultants» envers les personnes non-vaccinées contre la Covid-19. Portant plainte à la gendarmerie de son village pour ce qu’il nomme « diffamation et menaces publiques par personne ayant autorité », le retraité ne tolère pas qu’un Président de la République tienne  de tels propos à l’encontre d’une partie de la population. « Il a dépassé les bornes » explique le corrézien au quotidien régional La Montagne qui considère qu’Emmanuel Macron est « un président qui utilise sa tribune pour démarrer une campagne. La fonction présidentielle est utilisée pour discriminer et insulter des gens. »

Une plainte symbolique

Le retraité, non-vacciné accepte les contraintes qu’on lui impose. « Je suis en règle avec la loi, je paye mes impôts et je trouve cela insupportable de remettre en cause la citoyenneté des non vaccinés » tonne-t’il. « C'était individuel, et je voulais juste rendre mon action publique pour réveiller les chaumières et c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai reçu des messages de gens qui veulent faire comme moi, déclare l’intéressé, même si ça sert à rien, au moins on s'exprime et on montre qu'il y a des gens qui s'inquiètent pour la démocratie en France. C'est ça le fond de ma démarche. » au journal La Montagne.

Comme Didier Lalande, de nombreux Français s'opposent aux nouvelles mesures gouvernementales en matière sanitaire. Samedi 8 janvier,  plus de 100 000 personnes manifestaient dans toute la France contre le passe vaccinal.


Open d’Australie : balle de match pour Djokovic

Novak Djokovic marque un point. La justice australienne vient de confirmer qu’il bénéficiait effectivement d’une exemption de vaccination. En revanche il n’est toujours pas sûr de pouvoir participer à l’Open d’Australie qui débute lundi 17 janvier 2022.

« L'affaire n'est plus sportive, elle n'est plus sanitaire, elle est politique », souligne Jean-Baptiste Guégan spécialisé en géopolitique du sport.   Très fermes sur les règles d’entrée sur leur territoire, les Australiens refusent que les personnes non vaccinées y pénètrent. À son arrivée, Novak Djokovic se voit refuser son visa. Isolé dans un centre de rétention de Melbourne, il forme un recours contre la décision des autorités. Pour se justifier, il brandissait une dérogation accordée par Tennis Australia. Il avait contracté le covid le 16 décembre 2021 et par ce fait, bénéficiait d’une exemption à la vaccination. Mais les autorités refusent cet argument. Une récente contamination au virus n’exempte que les résidents australiens, et non les étrangers. Retour à la case départ pour le serbe, son exemption ne lui permet pas forcément de pouvoir participer au tournoi.

« Le Spartacus du nouveau monde qui ne tolère pas l'injustice »

Novak Djokovic est devenu le symbole de toute une cause. Le serbe est clair quant à ses positions sur le vaccin. En 2020, il a déclaré « Je suis opposé à la vaccination contre le Covid-19 pour pouvoir voyager. J'ai mon propre avis sur la question, est-ce qu'il changera à un moment donné, je ne sais pas ». Depuis son refus d’entrée sur le sol australien, les réseaux sociaux s’enflamment et se déchirent, et des manifestations ont lieu. Jeudi 6 janvier 2022, sa famille organise une marche de soutien à Belgrade. Son père déclare que son fils est « le Spartacus du nouveau monde qui ne tolère pas l'injustice, le colonialisme et l'hypocrisie ». Rafael Nadal, principal rival du serbe, affiche une position ferme quant à la polémique « selon moi, le monde a trop souffert pour ne pas suivre les règles. S'il voulait, il aurait pu jouer ici sans problème. Chacun est libre de ses décisions, mais il y a des conséquences. D'un côté, je suis désolé pour lui. Mais il connaissait les conditions ».   Prochaine étape pour le champion de tennis serbe : l’audience du lundi 10 janvier 2022 devant le tribunal fédéral, à minuit heure française. Les conclusions seront connues lundi matin. C’est cette audience qui décidera si oui ou non le serbe pourra défendre son titre.


Turquie : record d’inflation battu

La Turquie voit ces derniers temps la valeur de sa monnaie faire des bonds prodigieux et s’effondrer dans la foulée. Début janvier 2022, le chiffre est tombé : le pays a subi une inflation de 36% en un an. Une instabilité très difficile à vivre pour de nombreux Turcs, inquiets pour leur pouvoir d’achat. Nous avons rencontré l’un d’entre eux.

18 août 2021. La livre turque est à 9.89 euros. Le 5 janvier 2022, elle est à 15.8. Mais elle est passée par toutes les émotions, grimpant jusqu’à 18 lors des fêtes de Noël.

Démonstration. Un repas à 36 TL (Turkish Lira) pris en terrasse fin août revenait à 3 euros 60, aujourd’hui il vaut 2 euros 27. Et ce n’est pas le pire. La différence de valeur du salaire est affolante. Un travailleur rémunéré 10 000 TL a touché fin août l’équivalent d’un petit SMIC de 1011 euros. Et en ce début d’année, il se contente de 632 euros.

Comment fait la population pour encaisser ? Les employeurs ne montent pas les salaires pour retrouver la même valeur de départ, sinon ils se retrouvent noyés jusqu’au cou. Les familles se débrouillent comme elles peuvent, sans grand soutien de la part de l’État. Le prix de l’essence ne cesse de grimper. Alors, en plus d’avoir un pouvoir d’achat de plus en plus menacé, les Turcs sont confrontés à des prix qui augmentent de la part des commerces désarmés et des stations essences soumises, elles aussi, à l’inflation du baril de pétrole.

Préoccupé, le président Erdoğan a tenté de redresser la situation du pays fin décembre 2021. Lors d'une allocution télévisée, il a incité la population à se débarrasser des devises étrangères qui trainaient çà et là, et de les convertir en livre turque, promettant des intérêts. Tout de suite, le taux de change a baissé. Mais cela a été de courte durée, quelques jours plus tard, elle repart à la hausse.

« Je n’ai pas d’espérance pour la Turquie »

Zafer est un commerçant du centre d’Izmir, troisième ville du pays derrière Istanbul et Ankarra. Il tient une boutique de souvenirs et nous confie ses doutes quant à l’avenir du pays.

Il nous raconte son quotidien. Les charges et les loyers augmentent, comme les prix des produits de première nécessité. Le bidon de 5L d’huile de tournesol, moins chère que l’huile d’olive et très prisée par les familles les plus modestes, a subi une hausse de plus de 175%. De 40 TL, elle s’est envolée à 110 en à peine quelques semaines.

Ce qu’il regrette : l’instabilité du pays. « Il faut que ce soit vraiment vraiment stable. Notre souci ne concerne pas le prix mais l’instabilité ». Il n’y a aucune aide de l’État. Les familles modestes se tassent dans des habitations médiocres et insalubres, mangent des pâtes et se désespèrent. Impossible qu’un seul des deux parents travaille dans la famille, les deux doivent travailler pour espérer tenir le coup.

« Aujourd’hui, ce sont de bons jours pour la Turquie. On va avoir encore des jours pires. Je n’ai pas d’espérance pour la Turquie, tant que le gouverneur ne change pas ». La politique. L’une des conséquences de cette crise économique, si elle n'en est déjà pas la cause. Les prochaines élections sont prévues pour 2023 mais les opposants réclament un vote anticipé. Le gouvernement est sur un siège éjectable : en ce début d’année 2022, le pays a battu un record qui tenait depuis 2002. La Turquie a connu une inflation de plus de 36% en un an, chiffre encore contesté par les opposants. Même si le président a annoncé une hausse des salaires début janvier 2022, le pays risque d’être bientôt à court d’argent. Une situation très préoccupante pour l’avenir.

« Mais nous quand même on arrive à survivre. Alors je dis merci Dieu, mais quand je vois les gens dans la rue, pour eux, c’est beaucoup plus difficile »