Une IA sous OQTF à Sciences Po

ChatGPT, une IA de discussion a été interdite d’utilisation à Sciences Po sous peine d’exclusion, pourquoi donc une telle décision ? 

Tout d'abord il faut comprendre ce qu'est ChatGPT. Comme son nom l'indique, c'est un système de Chat, de discussion. Sa particularité étant que c'est une IA, une Intelligence Artificielle de discussion, un modèle de traitement de texte automatique entraîné pour comprendre et répondre à un large éventail de questions sur différents sujets. Son objectif est de fournir des réponses claires et complètes pour aider les utilisateurs à résoudre leurs problèmes ou à en apprendre davantage sur un sujet qui les intéresse.

Mais pourquoi donc est-elle problématique ? 

Tout d'abord car elle est réellement efficace, elle sait comprendre une question et construire une réponse adaptée. Ainsi, de la même manière qu’utiliser internet en devoirs ou concours est considérée comme de la tricherie,  l'utilisation de ChatGPT pour rédiger des devoirs peut-être considérée comme une fraude car elle facilite l'accès à des informations et réduit la nécessité de la réflexion critique et de la recherche indépendante. Ces compétences sont considérées comme fondamentales pour les étudiants à Sciences Po et dans les universités en général, et leur développement est essentiel pour la formation universitaire.  L’utilisation abusive de cet outil, capable de prémâcher, voire même d’effectuer un devoir complet, nuirait à l'apprentissage des étudiants, car elle les empêcherait de développer leur capacité à rédiger et à communiquer efficacement, allant ainsi à l'encontre des valeurs éthiques et pédagogiques de l'établissement, et du milieu universitaire en général.

Ainsi l’utilisation de ChatGPT a été bannie à Sciences Po

La directrice de l’établissement, Myriam Dubois-Monkachi a déclaré que les conséquences pour ceux qui contreviendraient à cette interdiction, incluraient des mesures disciplinaires telles que des avertissements, des retraits de points voire une exclusion définitive. Pour madame la directrice, il est important que les étudiants respectent cette interdiction tandis qu’une réflexion doit être menée pour chercher des moyens éthiques d'utiliser les technologies de traitement automatique du langage dans leur travail académique, sans en percuter les fondamentaux, et en éviter les effets pervers. 

Concrètement comment fait-on pour repérer si ChatGPT a été utilisé dans un devoir ?

Et bien il existe plusieurs moyens de détecter si cet outil a été utilisé pour rédiger un travail universitaire. Tout d’abord, et cela les universités le font depuis longtemps, on peut utiliser des logiciels de détection de plagiat pour comparer le devoir avec des bases de données de textes existants afin d’y détecter des similitudes. Au delà de 30%, on considère le devoir comme plagié. On peut également conduire une analyse de style, car des devoirs rédigés à l'aide de ChatGPT peuvent présenter des caractéristiques distinctes, comme des phrases longues et complexes, une utilisation excessive de mots techniques ou des incohérences dans le ton, qui détonneraient avec celles d’un étudiant. 

ChatGPT est-il si efficace que cela ?

La réponse est plutôt claire, ChatGPT est effectivement capable de produire un devoir, comme une dissertation, il fournit idées, exemples et informations pertinentes si l’on sait lui poser les bonnes questions. Il n’est pas infaillible, et peine particulièrement dans des domaines comme la philosophie mais pour un bon nombre de professeurs sa puissance est assez phénoménale. Au point que des copies produites par ChatGPT ont récolté des notes allant jusqu’à 18/20

 

Vous n’y croyez pas ? Sachez que cet article est rédigé à près de 70% par ChatGPT.


60 ans du traité de l’Elysée : le couple franco-allemand en crise

Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont retrouvés à Paris dimanche 22 janvier 2023 pour célébrer les soixante ans du traité de l'Elysée. Si Charles de Gaulle et Konrad Adenauer signent en 1963 un traité encourageant la France et l'Allemagne à agir de pair, les chefs d'Etat actuels ne semblent plus aussi soudés qu'à l'époque. Le temps de l'intégration et de la construction européenne révolu, que partagent encore la France et l’Allemagne ? Le contexte de la guerre en Ukraine révèle à la fois l'écart qui s'est creusé entre les deux voisins et l'urgence de rétablir une relation solide.

Les dirigeants allemand et français ont commémoré la signature d’un texte hautement symbolique dimanche 22 janvier.  Ils ont rappelé dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche que le traité qu'ils commémorent «a marqué la fin de décennies, si ce n'est de siècles, de rivalités féroces et de guerres sanglantes». En soixante ans, les relations franco-allemandes ont pourtant bien changé. À l’époque du traité, qui était celle de la CEE et qui fut suivie par l’ère de l’affirmation de l’identité européenne avec Georges Pompidou et Willy Brandt,  parler de couple franco-allemand avait un sens. Il s’agissait de mener jusqu’au bout un projet construit ensemble : l’Union européenne. Au temps des années d'amitié entre Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, puis de l’ère Maastricht sous François Mitterrand et Helmut Kohl, le couple franco-allemand avait des ambitions communes. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Avec la récente nomination d’Olaf Scholz à la chancellerie, le couple franco-allemand peine à se réinventer, alors même que les circonstances leur demandent une action commune forte. La guerre, de retour sur le continent depuis onze mois, exige en effet des deux voisins des décisions d’envergure.

Le couple franco-allemand traverse une mauvaise passe à un moment crucial pour l'avenir de l'Europe

Les deux chefs d'Etat Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont assuré faire de « la souveraineté européenne » une priorité. Affirmant vouloir se doter « d'une stratégie de renforcement de la compétitivité industrielle européenne », Emmanuel Macron et Olaf Scholz ne sont pourtant pas encore tout à fait sur la même longueur d’onde. Les divergences sont nombreuses : pour la défense antimissile, Berlin réfléchit à un projet de bouclier avec Israël, que quatorze autres pays européens pourraient rejoindre. Côté français, on envisage plutôt de développer un système avec l’Italie, au nom de « l'autonomie stratégique de l'Europe ». Plus généralement, les deux pays ont eu des réactions tout à fait différentes au début de l'invasion russe en Ukraine, même si l’Allemagne semble progressivement rattraper son retard. La question se pose à Berlin de faire livrer des chars Léopard II à l’Ukraine. Or ce feu vert, s'il est donné, montre encore plus la nécessité de prendre soin du couple franco-allemand. En effet, ce geste placerait Berlin dans une situation risquée face à la Russie car ce prêt d'armes pourrait être assimilé à une participation directe au conflit. Les relations franco-allemandes doivent donc rapidement se réinventer afin de prendre en main l'avenir de l’Europe. La réunion des deux chefs d’Etat ce dimanche, dans un contexte de guerre en Ukraine, a donc mis en évidence la nécessité de solides fondations pour (re)bâtir le couple en crise.

La guerre en Ukraine révèle l'urgence de reconstruire une relation solide entre la France et l'Allemagne

Le traité de l'Elysée signé par les deux voisins européens en 1963 soulignait pourtant l'importance d'agir de concert. En effet, dans la section relative aux Affaires étrangères, il est mentionné que "les deux Gouvernements se consulteront, avant toute décision, sur toutes les questions importantes de politique étrangère, et en premier lieu sur les questions d’intérêt commun, en vue de parvenir, autant que possible, à une position analogue." Le couple franco-allemand s'enracine donc dans un même terreau fait de valeurs et de principes communs. En matière de défense, il est écrit que "les autorités compétentes des deux pays s’attacheront à rapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à des conceptions communes." Aujourd'hui, ces promesses semblent difficiles à mettre en œuvre tant les circonstances, mais aussi les hommes qui composent le couple franco-allemand, ont changé.

 


Haut-Karabagh : “le combat des Arméniens de l'Artsakh nous oblige tous”

REPORTAGE - Les Arméniens de France manifestaient mardi 24 janvier à Paris, devant l’Assemblée nationale, pour dénoncer le blocage du couloir de Latchin qui relie la République d’Arménie à la République autoproclamée d’Artsakh.

Ils sont quelques centaines à s’être regroupés malgré le froid sur la petite place Herriot, à côté de l’Assemblée nationale, ce mardi 24 janvier. Quelques drapeaux aux couleurs de l’Arménie et du Haut-Karabagh flottent ou reposent sur les épaules des manifestants. Tous dénoncent le blocus organisé par l’Azerbaïdjan du corridor de Latchin, cette bande de terre qui relie l’enclave du Haut-Karabagh à l’Arménie. Organisée par le CCAF (Conseil national des Conseils de coordination des organisations Arméniennes de France), la manifestation mobilise des arméniens, mais aussi des français solidaires, dont des élus.

Actuellement, 120.000 habitants sont toujours coupés du reste du monde, parmi lesquels 30.000 enfants empêchés d’aller à l’école et 20.000 personnes âgées. Privés de gaz et d’électricité, soumis à un rationnement drastique, les Arméniens de l’Artsakh survivent. Seuls passent les camions de la Croix Rouge. Marie est petite fille d’un rescapé du génocide arménien. “Je trouve cela incroyable qu’à quelques heures d’avion de Paris, on laisse une population se faire affamer, assoiffer, assassiner. Ce sont 120.000 personnes qui ne demandent rien d’autre que le droit de vivre sur leurs terres”, explique-t-elle à l’Info déchaînée. “Je me battrai de toutes mes forces contre un second génocide, car c’est ce vers quoi nous nous dirigeons. D’ailleurs, Erdogan et Aliev ne s’en cachent pas”, poursuit-t-elle. 

Michael est né en Arménie, à l’époque sous le joug soviétique. Il est arrivé en France il y a 60 ans. “Mes parents sont des rescapés du génocide, tout ce qui touche à l’Arménie me concerne au premier degré”, explique-t-il à l’Info Déchaînée. 

L’Arménie toute entière menacée d’effacement 

Sur le promontoire dressé pour l'occasion, plusieurs élus de tous bords politiques sont présents pour accompagner les présidents du CCAF, Mourad Papazian et Ara Toranian. “Nous serons ici mardi prochain et tous les mardis suivants s’il le faut, notre mobilisation ne cessera pas tant que le blocus n’est pas levé”, martèle Sarah Tanzilli, députée LREM de la 13ème circonscription du Rhône. Patrick Kanner, sénateur PS du Nord, s’insurge quant à lui de l’indifférence générale avec laquelle les Arméniens du Haut Karabagh sont traités. “Le sort des Arméniens vaut-il moins que le sort des Ukrainiens ?”, demande-t-il à la foule, sous les applaudissements. 

Si le blocus du Haut-Karabagh est la priorité, le sort de l’Arménie toute entière est concerné, comme en témoignent les différentes prises de parole des orateurs. Les attaques directes de l’Azerbaïdjan sur le territoire de la République d’Arménie, en septembre 2022, ont rappelé, si cela était nécessaire, que les intentions belliqueuses de Bakou ne se limitent pas au seul Haut-Karabagh. 

Une timide réponse de la communauté internationale

Face à la menace que représente Bakou, “la communauté internationale semble se réveiller”, selon Mourad Papazian. Récemment, Antony Blinken a appelé le président azéri Aliev pour lui demander de cesser le blocus. L’Union Européenne a décidé, de son côté, de l’envoi d’une mission d’observation sur place. Quant à la France, Emmanuel Macron recevait la veille de la manifestation les deux présidents du CCAF, Mourad Papazian et Ara Toranian, en compagnie de Sylvain Tesson et Jean-Christophe Buisson. La France, selon les députés présents sur scène, joue tant bien que mal son rôle diplomatique pour extirper l’Arménie de l’étau turco-azéri, au sein d’une UE majoritairement dépendante du gaz provenant de Bakou. Pour Michael, les relations franco-arméniennes demeurent primordiales : “elles remontent aux croisades, et même avant”, sourit-il. 

Mais pour beaucoup, la porte de sortie à ce conflit est la reconnaissance officielle de la République auto-proclamée d’Artsakh par la communauté internationale. Une revendication réitérée mardi, mais qui, pour le moment, ne trouve pas d’écho. Ni en France, ni ailleurs. 

 


Open d’Australie : Une finale cadenassée ?

Dimanche se jouera la finale hommes de l’Open d’Australie. Une première pour Stefanos Tsitsipas, qui affrontera le nonuple champion de l’épreuve, Novak Djokovic. Les pronostics sont unanimes : le Serbe devrait rééditer l’exploit, pour la dixième fois.

Comment ne pas imaginer “Nole” soulever une fois de plus le trophée du premier majeur de la saison ? Au début de la compétition, nombreux sont ceux qui le voyaient aller en finale et s’imposer à Melbourne. Comme une évidence. Et depuis qu’il s’est hissé en demi-finale contre un Rublev impuissant, les doutes n’étaient plus permis : Novak, c’est dix demi-finales dans le tournoi, et neuf victoires en finale, en attendant le résultat de ce 29 janvier. Une longévité et une régularité dans l’exploit qui forcent l’admiration.

A côté de lui, Stefanos Tsitsipas fait figure de bleu. Et pourtant, il connaît bien ce tournoi pour avoir échoué par trois fois aux portes de la finale. Cette année, c’est la bonne, mais le Grec tombe sur un os : si Nadal et Medvedev, finalistes de l’épreuve en 2022, sont sortis, le roi de la Rod Laver Arena est encore debout. Et il ne lui fera aucun cadeau.

Car Novak a une revanche à prendre sur l’Open d’Australie. Du statut de chouchou et de maître des lieux, le Serbe était passé au rang de paria peu avant l’édition 2022, pour n’avoir pas présenté un statut vaccinal à jour contre le Covid-19. Confiné plusieurs fois à Melbourne, l’affaire avait pris de l’ampleur pour aboutir à son expulsion du territoire australien. Un début de saison calamiteux, que Djokovic avait mis du temps à digérer. Cette année, les voyants sont au vert et sa détermination se lit dans son jeu : le Serbe balaie littéralement tous ses adversaires.

Une finale au sommet pour conclure un majeur fade

Il faut dire que l’enjeu est de taille : au vainqueur du tournoi reviendrait aussi la tant convoitée première place au classement ATP, toujours détenue par le jeune Alcaraz, blessé à la jambe. Novak Djokovic a perdu cette place au début de la saison 2022, et entend bien récupérer le confortable siège de numéro 1 mondial. Blessé à la cuisse gauche ou pas, Nole réalise un tournoi impeccable : un seul set laissé à l’adversaire en six tours, contre le Français Enzo Couacaud. Et plus les phases finales approchent, plus les copies rendues par le Serbe sont parfaites. Vaincu en huitièmes, de Minaur avait tenu des propos élogieux à son encontre : « Je pense que j’ai eu le droit à une version de Novak proche de son meilleur niveau. Pour moi, s’il garde ce niveau, il va prendre le titre. » Qu’à cela ne tienne. Epargné physiquement par des matchs courts et maîtrisé de bout en bout, Djokovic arrive en finale en grand favori. Rendez-vous est donné dimanche à Tsitsipas.

Un Tsitsipas qui ne démérite pas. Car lui aussi fait un Open d’Australie de haut niveau. Sa demi-finale contre Karen Kachanov a donné le ton. Enchaînant les services +1 (fixer l’adversaire avec un service bien placé et enchaîner avec une frappe puissante), le Grec est resté imperturbable. Passant d’une défense hermétique à son jeu offensif habituel, Tsitsipas s’est imposé facilement trois manches à une. Dimanche sera sa deuxième finale en Grand Chelem, après celle perdue à Roland Garros, en 2021, contre… Novak Djokovic.

En 12 rencontres entre les deux hommes, Tsitsipas n’est ressorti vainqueur que deux fois, et sa dernière victoire face au Serbe remonte à Shangaï 2019. Cette année, la marche est haute mais pas insurmontable, à condition de faire un match presque parfait. Il faudra pour cela que le Grec passe un maximum de premiers services et qu’il ne se fasse pas emmener sur son revers : dès lors, il s’expose aux contres offensifs imparables de Djokovic. Il devra dicter le jeu et utiliser au maximum son coup droit croisé dévastateur. Sa chance de l’emporter résidera aussi dans les pertes de concentration périodiques de Nole, comme dans le premier set de sa rencontre face à Tommy Paul. Pour dimanche, les paris sont lancés : face à un Djoko grand favori, Tsitsipas peut créer la surprise, et remporter le titre le plus prestigieux de sa jeune carrière.


Arsenal-Manchester United : les notes du match

Les hommes de Miquel Arteta filent à grande vitesse vers le titre laissant les mancuniens sur leur passage. Il faudra être très costaud pour rivaliser avec cette équipe lors de la deuxième partie de saison. Dans un match accroché les solides leaders s'imposent contre une équipe de United  accrocheuse. Voici les notes des joueurs

Arsenal :

Aaron Ramsdale (5) : auteur de deux arrêts décisifs dans ce match. Une détente magnifique sur la frappe de McTominay (28e) et en début de seconde mi-temps sur un exploit de Marcus Rashford dans la surface. Il se rend cependant coupable d’une grossière faute de main sur le second but de Manchester United, sans conséquences. 

Ben White (5,5) : plutôt bien dans sa partie, le latéral bloque bien la pépite mancunienne du moment : Marcus Rashford. Une faute stupide vient gâcher sa première mi temps. Il sera sanctionné d’un jaune par l’arbitre de la rencontre et devra laisser sa place à Tomiyasu dès le début de la seconde mi-temps. 

Tomiyasu (5,5) : le Japonais remplace Ben White (45e) pour éviter tout risque d’exclusion pour son homologue déjà averti. Il déborde moins sur son côté et son jeu n’est pas spectaculaire mais il tient sa place et contraint son adversaire du soir à une seconde mi-temps plus timide. Avec Tomiyasu, c’est moins bon mais finalement plus sûr.

William Saliba (6) : comme depuis le début de la saison, le Français dégage une sérénité à toute épreuve. Solide dans les duels aériens et fluide dans sa relance balle au pied, le natif de Bondy nous montre qui est le meilleur défenseur tricolore. Didier Deschamps, prends des notes.

Gabriel Magalhaes (5,5) : le moins bon des Gabriel d’Arsenal à cependant fait une partie correcte. Sans faire d’interventions spectaculaires il aura bien stoppé les assauts de Wout Weghorst. Une relance intéressante avec très peu de pertes de balles. Finalement le fait de ne pas être sélectionné avec les Auriverde lui a fait du bien.

Oleksander Zinchenko (8) : l’Ukrainien impressionne par son intelligence. Il vient prêter main forte au milieu de terrain dans un système hybride, crée des décalages en zone offensive. Il s'est même permis le luxe de tenter une frappe en fin de première mi-temps. Les Cityzens doivent se mordre les doigts de l’avoir vendu pour une bouchée de pain. 

Granit Xhaka (5,5) : la liberté que lui donne son entraîneur sur le terrain a été mise à mal par un McTominay qui l’a suivi à la trace tout le match. Malgré tout, il a délivré une petite merveille sur la tête de son coéquipier Eddie Nketiah pour le premier but des Gunners. L'Helvète pourra s’endormir avec le sentiment du travail accompli.

Thomas Partey (6) : si vous vous demandez ce que ça ferait de combiner les qualités de Patrick Vieira et Gilberto Silva, regardez le Ghanéen jouer ! Il contrôle le milieu de terrain avec facilité et se permet de casser des lignes balle aux pieds. Il est rare de voir un joueur défensif aussi physique avec autant de qualités techniques. L’élément clef pour être champion ? 

Martin Odegaard (7) : avec sa tête de gendre parfait, le Norvégien ne paye pas de mines, pourtant il aura encore été l’auteur d’une prestation exceptionnelle. Il régule, distribue, et revient proche proche de ses défenseurs pour faire des interventions défensives dignes des plus grands. En vrai meneur d'hommes, il tire tout le collectif vers le haut. C’est sa frappe à la 90e minute qui provoque le but d'Eddie Nketiah. Quel meneur de jeu peut s'asseoir à la table d’un tel talent ?

Bukayo Saka (8,5) : Si les Français ont Kylian Mbappé, les Anglais ont Bukayo Saka. C’est lui le danger numéro 1 du côté des Gunners. Il percute, dribble sur son côté, c’en devient presque trop facile. Le jeune Gunners décoche une frappe somptueuse à la 53e minute qui redonne l’avantage à son équipe. Sa facilité déconcertante balle au pied provoque et obtient quatre fautes, probablement la seule façon de l’arrêter. 

Eddie Nketiah:(8) : c’est à lui qu'incombe la lourde tâche de remplacer la star Gabriel Jesus. Eddie ne manque pas l’occasion de se faire et assume parfaitement son rôle. L’Anglais de 23 ans n’est pas avare d'efforts, il décroche pour venir prêter main forte à ses milieux de terrains et fait des appels tranchants dans la profondeur. Il transforme en or le centre parfait de Xhaka à la 24e minute et contre de manière victorieuse la frappe de Odegaard en toute fin de match. Le jeune Anglais très croyant fait un signe de croix à chaque entrée sur la pelouse. Finalement Jésus n’est jamais loin.

Gabriel Martinelli (4,5) : le londonien le plus timide de ce match. Souvent hésitant dans ses prises de balles, le jeune Brésilien s'essaie pourtant à des frappes dans la surface en première mi-temps (9e et 21e) sans succès, puis s’efface petit à petit dans ce match. Il sera remplacé par la nouvelle recrue Leandro Trossard (82e).

Manchester United :

David De Gea (4) : difficile de donner meilleure note à un gardien qui prend trois buts. Il n’est pas fautif mais ne dégage aucune assurance. En première mi-temps, une relance au pied finit directement en touche dans ses 25 mètres. Il aura quand même retardé l’échéance avec un arrêt réflexe (84e) sur Eddie Nketiah. 

Aaron Wan Bissaka (4) : un match qui ne restera pas dans les annales pour le jeune Anglais. L’ancien de Crystal Palace s'est fait remarquer pour ses pertes de balles et son absence sur le premier but de Nketiah (24e). Il sera plus discret en seconde mi-temps.  

Raphaël Varane (6) : le champion du monde 2018 n’a rien perdu. Comme à son habitude il est solide défensivement et propre dans sa relance. L’ancien Lensois aura contenu les assauts de ses adversaires avant de s’incliner sur le troisième but des Londoniens (90e)

Lisandro Martinez (6,5) : il paraît loin  le temps ou les Mancuniens avaient une mauvaise défense. Le nouveau champion du monde accroche ses adversaires pour ne leur laisser que des miettes. Sa relance et son anticipation n’ont rien à envier aux plus grands. Il égalise d’une tête rageuse sur corner (59e). Et dire qu’il n’était même pas titulaire avec l’Argentine lors de la Coupe du monde. 

Luke Shaw (4) : un joueur généreux qui ne baisse jamais les bras mais son manque de vitesse et de vivacité aura eu raison de lui face à Bukayo Saka. Pour éviter les contre-attaques, il n’a jamais pu se montrer dangereux en phase offensive. Le point faible de cette équipe mancunienne 

Scott McTominay (5) : un joueur simple qui tient son rang, il se place bien et gagne des duels mais manque d’allant. Comme tout le milieu mancunien, il finira par être dépassé par l’armada des hommes de Arteta. Casemiro est largement indispensable à cette équipe.

Eriksen (4) : toujours difficile de s'imaginer qu’un tel joueur court avec un défibrillateur implanté dans le cœur. Hier soir, il aura été moins en vue sans son compère brésilien, Casemiro.

Bruno Fernandes (5) : le milieu portugais a été timide offensivement, il pourra quand même se targuer d’avoir donné le ballon au bon moment sur le but de Rashford. 

Antony (2) : le Bresilien est virevoltant dans ses prises de balles, il s’essaie à des dribbles et étend toute sa palette technique mais pour quel résultat ? Rarement dans le bon tempo, il perd ses ballons à la suite d’une différence faite. La physionomie du match l’a contraint à rester trop loin de la surface de réparation. Manchester United doit regretter ses 100 millions d’euros. 

Marcus Rashford (6) : c’est lui la star mancunienne et il le fait savoir en première mi-temps quand il décoche une frappe soudaine qui termine au fond des filets (17e). Il aurait pu doubler la mise en seconde mi-temps (54e) mais Ramsdale s’interpose.

Wout Weghorst (4) : le géant hollandais se montre intéressant dans le jeu, il vient chercher les ballons et se sert de son gabarit pour jouer en déviation mais son manque de vitesse et de vélocité ne lui aura pas permis de gêner les deux mastodontes de la défense centrale d’Arsenal. Un Olivier Giroud mais en moins bien.


Arsenal-Manchester United : Les Reds Devils battus dans le Fergie Time

Le duel entre les deux historiques de la Premier League a battu son plein dimanche. Dans une rencontre riche en buts et en rebondissements, les leaders finissent par s’imposer sur leur terrain, devenu une forteresse imprenable.

La rivalité entre ces deux équipes a fait la légende de la Premier League. Tout le monde se souvient des matchs accrochés qui terminent en bagarre comme en 2003 ou en 2004 lors de la bataille de Old Trafford. Des scènes lunaires comme lors du fameux “Pizza gate”, des scores fleuves comme le 8-2 infligé par les Reds Devils aux impuissants Gunners en 2011. Cette rivalité qui a tant marqué le foot anglais entre deux vrais personnalités charismatiques, Arsène Wenger et Sir Alex Ferguson, a fait basculer économiquement la Premier League et a fait d’elle le meilleur championnat du monde. Les stars ayant joué cette confrontation sont légions : Ryan Giggs, Dennis Bergkamp, Paul Scholes, Patrick Vieira ou encore David Beckham et Thierry Henry. Avec l’ascension de Chelsea, Manchester City et le retour de Liverpool, ce choc avait perdu de sa saveur mais cette saison, avec un Arsenal solidement cramponné à sa première place et un Manchester United de retour, cette rencontre revient au premier plan pour le plus grand plaisir des nostalgiques des années 2000.

Des Gunners surpris en première mi-temps

Dans un match à très haute intensité, les jeunes du nord de Londres attaquent sur les chapeaux de roues et les deux premières minutes, ponctuées d’autant de corners, sont irrespirables pour les joueurs de Erik Ten Hag. Mais quand l’orage est passé, les débats se rééquilibrent et les Gunners se font une petite frayeur sur une erreur du défenseur Gabriel, sans danger finalement pour Aron Ramsdale. Les deux équipes jouent haut et se gênent mutuellement dans la relance. Les milieux de terrains d’Arsenal perdent un ballon dans leurs 40 mètres et dans la foulée, la star de Manchester United, Marcus Rashford, allume la première mèche d’une frappe soudaine (17e). L’ailier en grande forme inscrit son neuvième but en autant de matchs toutes compétitions confondues. Les hommes de Mikel Arteta ne mettent pas longtemps à réagir. Après une frappe largement hors cadre de Gabriel Martinelli (21e), les rouges et blancs récidivent grâce à une petite merveille envoyé par Granit Xhaka directement sur la tête de Eddie Nketiah qui n’a plus qu’à finir (24e). Le milieu de terrain des locaux prend le dessus et tire toute son équipe vers le haut. Malgré quelques tentatives, leur domination ne changera pas le résultat. Les deux équipes se quittent sur un score nul de 1-1.

Une seconde mi-temps plus difficile pour les visiteurs

Dès la sortie du vestiaire, les leaders mettent la pression sur les cages de David De Gea. La petite pépite du football anglais, Bukayo Saka, profite de temps fort pour envoyer d’une frappe limpide dans les filets et faire rugir de plaisir tout l’Emirats Stadium (53e). Dans un duel âpre ces deux équipes se rendent coup pour coup, Le champion du monde Lisandro Martinez profite d’une bévue de Ramsdale sur corner pour envoyer d’une tête rageuse le ballon au fond des filets. Tout est à refaire pour les Gunners qui poussent de plus en plus dans le dernier quart d’heure. La rentrée de Leandro Trossard à la place de Gabriel Martinelli redonne de l'allant à des Gunners en manque d'inspirations mais dominateurs. C’est David De Gea qui s’illustre en fin de match avec un arrêt réflexe magnifique sur Eddie Nketiah mais l’échéance ne fut que repousser, le gardien espagnol doit bien s’incliner sur la déviation de Nketiah (90e). Les “North London for ever…” descendent des travées, les supporters de la meilleure équipe de Londres le savent, un grand pas vers le titre a été fait ce soir. Les Mancuniens voient brisée leur belle série d'invincibilité de six matchs en championnat mais pourront se féliciter de s’être bien battus. Ce soir ils sont tombés sur beaucoup trop fort.


Open d'Australie : mais que se passe-t-il avec les balles ?

Plusieurs joueurs ont pris la parole depuis le début de la quinzaine pour dénoncer la piètre qualité des balles fournies. Selon eux, une sous-pression est à l’origine d’échanges et de matchs trop longs.

Même à 4h du matin, Andy Murray a eu la lucidité pour critiquer la qualité des balles de l’Open d’Australie. Celles-ci manquaient de pression dès le début du match, selon lui : « Les balles étaient molles, comme s'il n'y avait pas de pression. C'est difficile de faire des coups gagnants », explique-t-il. Et le Britannique de 35 ans n’est pas le seul à avoir eu cette sensation. Avant lui, de nombreux joueurs se sont exprimés sur le sujet : Nadal, Djokovic ou encore Félix Auger-Aliassime : tous estiment que les nouvelles balles Dunlop sont de moins bonne qualité, ralentissent le jeu. Dans les faits, les 5h45 de jeu de Murray, les nombreux rallies ou encore l’échange de 70 coups entre Kubler et Kachanov semblent donner raison aux joueurs. Mais qu’en est-il vraiment ?

Une hausse faible mais bien existante

Nous avons calculé la durée moyenne d’un match lors des deux premiers tours de cet Open d’Australie, et elle s’établit à 2h51 minutes pour le tableau simple messieurs. Nous avons comparé avec le dernier Grand Chelem, l’US Open 2022, qui se déroule sur une surface très proche de celle utilisée à Melbourne. Et il ressort que la durée moyenne des matchs des deux premiers tours était inférieure de 9 minutes, à 2h42. Il est aussi intéressant d’observer la configuration des matchs de cet Open d’Australie : durent-ils davantage parce qu’ils sont plus serrés ou parce que les échanges sont plus longs ? Selon nos calculs, 37% des matchs des deux premiers tours de cet Open d’Australie ont été gagnés en trois sets, contre 42% à l’US Open 2022. De même, 39% des matchs se sont joués en 4 sets, et 23% en 5 sets cette année (contre 39% et 19% aux Etats-Unis l’année dernière). Les matchs sont ainsi légèrement plus serrés en Australie qu’à Flushing Meadows, et donc logiquement plus longs. Certains comme Félix Auger-Aliassime y voient toutefois encore une conséquence des balles sous-gonflées : « Je vais devoir être patient, accepter que ça va prendre trois ou quatre balles de plus pour finir l’échange ». Et ce n’est en plus pas la seule polémique de ce premier Grand Chelem de l’année : Murray a relancé hier le débat sur les night sessions, se plaignant de jouer trop tard. La balle est dans le camp des organisateurs désormais.


Champions Cup : Les Sud-Af’ rebattent les cartes

La Coupe d’Europe de rugby à XV devra bientôt changer de nom. Pour la saison 2022-2023, les clubs sud-africains ont fait leur entrée et imposent leur rythme.

Trois clubs pour trois places en phases finales. Dimanche 22 janvier s’est achevée la quatrième journée de la Coupe d’Europe de rugby, décisive pour départager les seize clubs qui s’affronteront lors des huitièmes de finale. Pour les trois franchises sud-africaines intégrées en juin, le contrat est rempli : les Stormers du Cap, les Bulls de Pretoria et les Sharks de Durban joueront pour une place en quarts-de-finale.

Intégrer les franchises sud-africaines aux compétitions européennes n'a pas du goût de nombre de cadres du rugby. A la rentrée 2021, cinq franchises d’Afrique du Sud avaient fait leurs grands débuts au sein de l’United rugby championship (URC), le Pro14 d’alors, constitué des sélections de provinces galloises, écossaises, irlandaises et italiennes. La raison principale de ce changement : produire un Super rugby réunissant les meilleures équipes d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Argentine, du Japon et d’Afrique du Sud, tourner la page de l’épidémie de Covid et des stades délaissés par les supporters.

Les outsider répondent présents

En bref, les Sud-Af’ émigrent vers le nord en quête de nouveaux défis. Et ces derniers savent y répondre : dès leur entrée en lice en URC, les Stormers ont ravi le trophée aux Irlandais du Leinster notamment, grands habitués de ce titre. Opposés aux Bulls en finale, la porte de la coupe d’Europe leur était logiquement ouverte. Après plusieurs mois de débat, l’EPCR avait tranché. La compétition a démarré en décembre, et les résultats sud-africains sont plus que bons. Habitués aux grands déplacements dans le cadre du super rugby, réglés sur les mêmes fuseaux horaires que les européens, les Bulls, les Stormers et les Sharks valident leur ticket pour les huitièmes.

Ces franchises disposent d’atouts dont les clubs européens ne bénéficient pas. Leur expérience du rugby dans l’hémisphère sud, tout d’abord : mélangeant un jeu aéré, fait de passes après contact, et de rudes combats au sol. Ayant affronté de longues années les Néo-zélandais, maîtres dans l’art de “l’offload”, cette passe quasi à l’aveugle, qui maintient le ballon en jeu, les Sud-Af’ allient rudesse au contact et jeu de mains, pour être le moins possible au sol. Par ailleurs, leur expérience de champions du monde 2019, pour bon nombre des joueurs qui composent ces franchises, leur permett d’entamer les rencontres avec un ascendant moral non-négligeable.

Et ça marche. L’UBB et Clermont, pourtant grands anciens de la compétition, ont été respectivement éliminés par les Sharks et les Stormers. Deux clubs dans le doute et avec de nouveaux staffs, mais qui doivent dire adieu à la compétition. Avec les Sud-Af’ en Coupe d’Europe, les cartes sont redistribuées. On pourra néanmoins compter sur les deux cadors français du championnat, avec La Rochelle et Toulouse, pour redorer le blason d’une grande nation du rugby. Entre le championnat national, la compétition européenne, le 6 Nations et la Coupe du monde 2023, cette saison promet de belles surprises, mais des joueurs physiquement dans le dur.


Open d’Australie : et si c’était l’année Tsitsipas ?

A l’instar du nonuple vainqueur de l’événement, Novak Djokovic, Stéfanos Tsitsipas est en grande forme dans ce premier Grand Chelem. Les deux joueurs se connaissent bien, et cette année, le jeune Grec pourrait bien l’emporter.

« Je joue mon jeu, et les titres viennent si je joue bien », commentait Stéfanos Tsitsipas à la suite de sa victoire face à Jannick Sinner, en huitième de finale de l’Open d’Australie. Sa réponse aux journalistes montre que le  4e joueur mondial est en confiance. Parvenu à ce stade sans lâcher un seul set, le Grec a dû batailler dur contre l’Italien Jannick Sinner, 21e joueur mondial, plutôt constant dans les tournois du Grand Chelem.

Du haut de ses 24 ans, Tsitsipas fait désormais figure de cador sur le circuit. La Next gen pour lui, c’est fini. Cela fait maintenant six ans qu’il côtoie les plus grands. Et s’il ne brille pas toujours dans la saison, le désormais quart-de-finaliste de l’Open d’Australie 2023 affiche une constance remarquable dans les plus grands tournois. L’année dernière, le Grec avait gardé son titre de Monte Carlo et s’était imposé à Majorque. Particulièrement doué sur terre battue, Tsitsipas avait échoué en finale du Master 1000 de Rome face à Novak Djokovic. Achevant sa saison avec deux titres et cinq finales, dont deux en Master 1000, Stéfanos Tsitsipas marquait un peu plus le circuit ATP de son empreinte.

Concrétiser sa régularité à Melbourne

Et le tournoi de Melbourne fait visiblement partie de ces grands rendez-vous immanquables pour le natif d’Athènes. Demi-finaliste en 2019, 2021 et 2022, Tsitsipas s’arrête sur ces trois éditions aux portes de la finale. Mais ces défaites étaient dues à la présence de Rafaël Nadal ou de Daniil Medvedev de l’autre côté du filet, déjà éliminés dans cette édition 2023. Cette année, seul un Djoko en grande forme serait en mesure d’arrêter le numéro 1 grec. Stéfanos Tsitsipas n'a pas laissé un seul set à ses adversaires : Halys, Hijikata, puis Griekspoor ont fait les frais de son jeu débridé. Doté d’un bon service, d’un sacré revers à une main lifté et d’une bonne volée, le jeu de Stéfanos s’apparente au tennis d’il y a vingt ans, sur la base du couple service-volée. Pas de longs échanges pour s’économiser mais des balles bien placées et des montées au filet culottées.

Le vrai défi est arrivé en huitièmes, face au jeune Italien Jannick Sinner. Une rencontre qui a bien failli lui coûter sa place parmi les huit derniers de la compétition. Le Grec s’est imposé dans un match fou sur le score de 6-4/6-4/3-6/4-6/6-3. Parvenant à imposer son rythme et à breaker son adversaire dans les deux premiers sets, Tsitsipas n’a pas su trouver les réponses face à un Sinner acculé, grand adepte des balles rapides, très à l’aise en fond de court. A la fin, c’est l’expérience qui l’a emporté. L’Athénien jouera sa place pour les demi face à la surprise tchèque Lehečka.

Cette année, Tsitsipas a toutes les chances de se sécuriser une place en finale. Une victoire face au jeune Tchèque signifierait une demi-finale contre le Russe Kachanov ou l’Américain Korda. La suite du scénario se devine aisément : la finale se jouerait contre l’une de ses bêtes noires quand il s’agit de soulever un titre, l’habitué de Melbourne, Novak Djokovic. En mission pour rattraper Rafaël Nadal et ses 22 titres du Grand Chelem, le Serbe ne laissera aucune chance à ses prochains adversaires. Pour le Grec, la pression monte tranquillement mais il vient de prouver à tous qu’il peut gagner en trois sets comme en cinq sets face aux jeunes surdoués de ce sport.


Andy Murray, infatigable marathonien des grands rendez-vous

Le numéro 1 du tennis britannique pendant de longues années s’est imposé au bout du suspense face à l’Australien Thanasi Kokkinakis. Le public a sans doute assisté au match de la quinzaine.

Nuit de folie sur le Margaret Court Arena. Au bout d’un match d’anthologie, Sir Andy Murray s’est défait des griffes de Thanasi Kokkinakis en 5h45 de jeu. Le champion écossais est de retour, six ans après, et avec la manière. C’est à 4h du matin seulement que les deux joueurs se sont congratulés au filet. Cinq manches de haute volée, sur le score final de 4-6, 6-7, 7-6, 6-3 7-5, en faveur du 66e joueur mondial. Pour l’un, le choc. Pour l’autre, malgré la joie contenue, le sentiment d’un énième exploit. Décidément, les night session réservent à chaque tournoi leur lot de surprises.

Et pourtant, c’est bien l’Australien qui dictait le jeu jusqu’à la 3e heure. Auteur d’une copie quasi parfaite, Kokkinakis enchaîne les gros services, avec 37 aces, et les coups droit surpuissants dans les diagonales. Pas de répit pour Murray, qui encaisse, tente de prendre le match à son avantage, et parle à son clan quand il est déboussolé. On aurait pu croire que le déclic viendrait à 2h30 de la rencontre. Dans un point désormais historique, l’Ecossais balaie le fond de court, et défend avec l’énergie du désespoir. Un smash, puis deux, puis trois, sont sauvés. Et à la fin, c’est Kokkinakis qui perd. L’Australien a néanmoins bien failli l’emporter, menant deux sets à zéro et 5-3 sur le troisième set. Il se retrouve finalement débreaké, et l’issue est connue : Andy Murray commence à dicter son jeu, et impose le tie-break à son adversaire, qu’il gagne. S’ensuivent deux sets d’un niveau peu commun, malgré l’heure avancée de la nuit.

Le retour au plus haut niveau

Comme à son habitude, Murray n’a pas brillé par un jeu particulièrement étincelant, un skills ou un coup que lui seul maîtrise. S’appuyant sur une bonne course en fond de court, le chouchou du public britannique a fait preuve de résilience. Une défense implacable et des retours joués sur le haut du corps ont eu raison des assauts australiens.

Une perf’ du jour, et peut-être de la quinzaine, avec des stats impressionnantes. A 35 ans, Andy Murray a joué le match le plus long de sa carrière, avec une hanche en métal. Constamment gêné dans son jeu, il s’était fait opérer en 2019, et doit désormais composer avec cette prothèse. C’est le deuxième match le plus long de l’Open d’Australie, après la finale gagnée par Djokovic face à Nadal en 2012, après 5h53 passées sur le terrain. Murray devient le joueur à avoir renversé le plus de matchs en étant mené 2 sets à zéro (11, contre 10 pour Roger Federer). Au premier tour, la situation inverse s’était produite contre Matteo Berrettini. Avec une avance de 2 sets à zéro, le quintuple finaliste de l’événement avait dû attendre 4h49 de jeu pour l’emporter au 5e set.

L’avenir dans le tournoi, est-il radieux pour Andy Murray ? Au troisième tour, c’est l’espagnol Roberto Bautista Agut qui l’attendra de pied ferme. C’est peut-être le seul avec un Brooksby en forme, qui pourrait empêcher l’Ecossais de filer en quarts, avec une rencontre au sommet face à Novak Djokovic, sa bête noire de Melbourne, si l’on s’en tient aux pronostics. Il est probable que Murray soit bien diminué physiquement, après plusieurs rencontres en 5 sets. En attendant, le gladiateur gagne, ravit le public et se prend sans doute à rêver d’un quatrième titre en Grand Chelem.


Tennis : ces jeunes prodiges à suivre de près cette année

Les grands tournois sont l’occasion pour les jeunes pépites de se révéler. L’Open d’Australie a placé sous les projecteurs trois talents qui devraient marquer la saison.

Ils s’appellent Sebastian Korda, Ben Shelton ou encore Jiří Lehečka. Ils sont nés entre 2000 et 2002. Avec une faible expérience sur le circuit ATP, ces trois jeunes prodiges du tennis se sont hissés en quarts-de-finale du tournoi de Melbourne, où s'affrontent les 128 meilleurs joueurs de la planète.

Pour Korda, une blessure au poignet l’a contraint à déclarer forfait, au milieu du troisième set d’un match qui avait pourtant démarré fort contre un Kachanov en forme. De son côté, Lehečka est tombé sur un os : venu à bout en huitièmes de Felix Auger-Aliassime, il s’est heurté à un grand Stefanos Tsitsipas, vainqueur en trois sets. Quant à Ben Shelton, il défiera demain son compatriote Tommy Paul, pour une place en demi, qui l’opposerait à Novak Djokovic, vainqueur de Rublev. Si les portes de la finale leur seront sans doute interdites cette année, ces trois jeunes ont percé sur ce tournoi. Ils ont enchaîné les perfs’ qui leur promettent une belle saison, avec qui sait, quelques titres à la clé.

L’année 2022 avait littéralement propulsé l’explosif Carlos Alcaraz, digne héritier de Rafaël Nadal. Arrivé à la 32e place en janvier, il était devenu le plus jeune joueur à terminer une saison numéro 1 mondial depuis la création du classement ATP en 1973. Une saison et de multiples records. Rio, Miami, Barcelone, Madrid, US Open : Alcaraz a tout raflé et s’est emparé d’un majeur, remportant autant de trophées que l’inusable Noval Djokovic. Blessé à la jambe droite en ce début de saison 2023, le champion se repose, et ne participe pas à cette édition de l’Open d’Australie. Une aubaine pour ses concurrents.

Quand Carlos n’est pas là, les souris dansent

Avec l’absence de Carlos Alcaraz, des révélations émergent ou s’imposent plus nettement sur le circuit. C’est le cas de Sebastian Korda, âgé de 22 ans. Fils d’anciens joueurs de tennis tchèques, le jeune Américain s’est logiquement lancé dans la compétition. Korda alterne les bonnes performances et les échecs prématurés. En 2021, il est titré à Parme. En 2022, il est finaliste coup sur coup aux tournois de Gijon et Anvers. Korda attaque la saison 2023 avec les idées claires : il est finaliste au tournoi d’Adélaïde face à Novak Djokovic. Arrivé bien préparé à Melbourne, il élimine au 3e tour Daniil Medvedev, et vient à bout du Polonais Hubert Hurkacz en huitième. Sa blessure contre Kachanov le tiendra probablement écarté des cours pendant quelques mois.

Jiří Lehečka a pris une leçon de tennis aujourd’hui, face à un Tsitsipas impérial. Incapable de trouver des solutions, sa défaite signe la fin d’une belle aventure en Australie pour le jeune Tchèque inconnu du grand public. C’est à Milan, à l’occasion des Next Gen ATP Finals, que Lehečka a fait parler de lui, en se hissant jusqu’à la finale de l’événement. A Rotterdam, il s’était incliné en demi-finale, après avoir battu Shapovalov, Van de Zandschulp et Musetti. Cette année, il signe sa première victoire en Grand Chelem face au solide Borna Coric. Il a éliminé successivement Eubanks, Norrie et Auger-Aliassime, le premier top 10 de sa jeune carrière. Une saison 2023 prometteuse.

Enfin, comment ne pas évoquer Ben Shelton, qui peut encore écrire l’histoire de l’Open d’Australie du haut de ses 20 ans ? Vainqueur en huitième de finale de l’Américain J.J. Wolf, le natif d’Atlanta dispose du jeu nécessaire pour les rencontres au sommet. Issu du tennis universitaire et entraîné par son père, Shelton a remporté trois titres challenger en 2022. Il a fait son entrée dans le top 100. Classé 89e mondial à ses débuts sur les terrains de Melbourne, il a tout du surdoué de la discipline. Et le coup qu’il semble le mieux maîtriser est bien l’amorti, même sorti du fond de cours. Très attendu en demi-finale, Shelton pourrait réaliser par la même occasion un rêve de gosse, en jouant contre Novak Djokovic, pour qui la Rod Laver Arena est une maison secondaire. Avec ces trois noms, la relève est assurée.


LFL League of legends Spring split KC Solary VItality

LFL : reprise du Spring split et résultats de la week 1

PHOTO PAS CONFORME

La LFL, la League Française de League of Legends, a fait son grand retour pour le Spring split 2023. Classement provisoire à l'issue de la week 1, nouvelles équipes, événement en direct, toutes les nouveautés pour une saison d'e-sport qui s'annonce exceptionnelle sur LOL.

Les résultats des matchs de week 1 de la LFL pour le Spring split 2023

La compétition officielle e-sport reprend sur le célèbre jeu League of Legends avec le retour du Spring split (littéralement Segment de printemps) de la LFL, la League Française de LOL. Réparties comme les années précédentes sur neuf semaines, divisés chacune en deux jours de match, les rencontres ont repris depuis le mercredi 18 janvier 2023. À l’issue du Day 2, un premier classement est effectué, bien qu’il ne soit en aucun cas représentatif du classement final au vu du nombre de matchs qu’il reste encore à disputer.

Trois des dix équipes s’en sortent en 2–0, soit deux victoires sur leurs deux premiers matchs, leur permettant alors de se hisser en tête du podium provisoire. Il s’agit des équipes LDLC OL, vainqueurs du Spring split 2022, des Vitality. Bee et de l’équipe Solary. Quatres équipes achèvent quant à elles la première semaine en 1-1, mais rien d’encore affolant si l’on considère le niveau de jeu proposé.

Les nouveautés en 2023 pour la league française de LOL

La KarmineCorp, une des équipes phares de la compétition que ce soit par l’engouement qu’elle produit ou le nombre de spectateurs qui la soutient, a su se révéler en jour 2 après un match difficile pour son entrée dans l’arène et sa première défaite.

Pour le reste du classement, Aegis, la Team Go et Gameward s’en tirent en 1-1 également. Enfin triste résultat pour la BDS Academy, les BK ROG et l’équipe IZIDream. À noter que ces deux derniers sont les nouveaux arrivants de la division 2, accompagnés de la toute nouvelle équipe, Aegis. Ils succèdent à Mirage Elyandra, Misfits Premier et la Team Oplon. Rien n’est encore fait, le chemin est long jusqu’à la fin de la saison régulière et plus encore pour espérer être qualifié aux playoffs qui détermineront le grand gagnant du segment de printemps.

Webedia, grand organisateur de la League française, accompagné d’OTP (One Trick Production) au cast ont décidé cette année encore de réaliser plusieurs rencontres en direct dans des salles pouvant accueillir de nombreux supporters, bien moins cependant que le record de 200.000 spectateurs en simultané sur Twitch en 2021. La prochaine rencontre en physique aura lieu le jeudi 16 février 2023 à la Seine Musicale à Paris pour le LFL-CIC-Day.