Peut-on manquer de pain en France ?

75 départements se plient encore à des restrictions d’eau, 95 en subissaient en août. L’agriculture a pâti du niveau de sécheresse record de cette année. La guerre en Ukraine affecte la production mondiale de céréales. Doit-on s’inquiéter pour notre sécurité alimentaire ?

On nous avait promis un été catastrophique pour l’agriculture française, le marché mondial du blé est perturbé par la guerre en Ukraine, le prix de l’énergie augmente : les facteurs d’incertitude sur la production et l’échange de céréales s’accumulent.

Les conséquences hétérogènes de la sécheresse

Les cultures les plus touchées par la sécheresse sont les céréales de printemps, semées en mars-avril. Le volume de la récolte accuse une baisse d’environ 13% par rapport à la moyenne quinquennale. D’après les estimations, la production de maïs devrait être inférieure de 17% à la moyenne. La cause principale de cette baisse est le stress hydrique et thermique subit par les plantes. Les rendements ont certes été en partie protégés par l’irrigation, qui concerne 32% des surfaces, mais ils ont chuté de 15,6% pour le maïs non irrigué. Le bilan de la récolte des céréales d’hiver est un peu meilleur à première vue : la production est inférieure à la moyenne quinquennale de seulement 3%. Cette baisse est due à une diminution des rendements et des surfaces. Le fait marquant de cette moisson est la grande hétérogénéité des rendements. Selon Michel Portier, directeur général d’Agritel, société experte en stratégies des marchés agricoles et agro-industriels, « le printemps sec laissait craindre le pire mais les pluies tardives du mois de juin ont sauvé la situation dans les régions situées au nord de la Loire ». En revanche, les régions du Sud ont connu des rendements nettement inférieurs à la moyenne.

La force de l'agriculture française

Si des pays vont manquer de blé, la France n’en fera pas partie. Entre le 1er juillet 2021 et le 3 avril 2022, les importations françaises de céréales n’ont compté que pour 0,1% des importations totales de l’Union Européenne (dont 10 650 tonnes de blé et 3 697 tonnes de maïs). Sur une soixantaine de millions de tonnes de céréales produites en France chaque année, environ 27 sont exportés. La situation agricole et géopolitique mondiale a davantage d’effets sur sa balance commerciale, toujours positive pour l’agriculture, que sur sa capacité à se nourrir. Cette année, la campagne d’export a bien débuté, soutenue par une demande qui ne faiblit pas. D’autant que la production ukrainienne a diminué et que les principaux importateurs, comme le Maroc, ont enregistré des récoltes décevantes cette année.


Mets-toi en sécurité et tais-toi !

Annulation de festivals, retrait de CRS sur les plages, Darmanin reconnaît son incapacité à protéger les Français et demande encore et toujours des efforts.

 

Les festivals d’été devront “faire des efforts” en 2024, disait Gérald Darmanin jeudi 27 octobre sur France Inter. On ne peut pas retirer au gouvernement Macron que c’est un gouvernement de l’effort, celui des autres certes, mais de l’effort tout de même. Après les politiques de sobriété énergétique, le ministre de l’intérieur nous annonce de fait une politique de sobriété sécuritaire.

 

Cette demande d’effort aux entreprises de l'événementiel, qui ont déjà dû faire face à la COVID et toutes les politiques qui l’ont accompagnées, fait suite aux déclarations du mardi 25 octobre dernier faites par sa très sérénissime majesté Gérald Moussa Darmanin Ier "l'expulseur", seigneur de toutes les polices, héritier du trône du Tigre, empereur des mouchards, grand vainqueur d'Iquioussen et des Liverpuldiens.  Il annonçait alors : "le report ou l’annulation de tous les événements en France qui demandent des unités de force mobile ou qui demandent la présence très forte en nombre de policiers" pendant les JO. Tout cela afin que les forces de police puissent se concentrer sur la sécurisation desdits Jeux Olympiques. Décision unilatérale évidemment, prise sans aucune concertation avec les représentants des concernés, qui ne savent pas s’ils se relèveront économiquement de ce coup porté. La mairie de Marseille est d’ailleurs très contrariée car les 150 policiers dédiés à ses plages seront également déployés sur les JO. Ce qui pose la question suivante : “Depuis quand a-t-on besoin de flics pour être tranquille à la plage ?”.

 

Face à l’insécurité, Français, ne vivez plus !

 

Au regard de leur prestige mondial, on comprend parfaitement la priorisation des JO 2024, et l’on comprend également que ce soit une vraie charge en termes d’organisation.

On comprend par contre beaucoup moins l’indécence de Gérald Darmanin à demander des efforts au secteur de l'événementiel durement touché depuis presque trois ans. 

On ne comprend pas non plus pourquoi aucune mesure n’a été prise en amont alors que l’on sait depuis des années, qu’en 2024, les JO seront à Paris.

Le comble de l’indécence étant que monsieur le ministre annonce en fait que le secteur tout entier devra subir les conséquences de sa gestion catastrophique du pays. Darmanin nous confesse une nouvelle fois qu’il y a un problème d’insécurité majeur dans le pays et qu’il n’a ni les moyens, ni la volonté de lutter contre.  N’étant pas capable de garantir la sécurité des français dans ces événements, il préfère tout bonnement les annuler. Traduisez : ”Il y a un problème dans le pays ? Plutôt que d’essayer de le régler à la source, interdisons tout ce qui peut le montrer.”

 

La sécurité, cadet des soucis du gouvernement ?

La moindre des choses quand on est le pays avec le plus fort taux d’imposition au monde serait peut être de trouver de réelles solutions et pas ce genre de cache-misère...

Certains iraient même jusqu'à dire que notre gouvernement préfère laisser des entreprises mourir et d’honnêtes citoyens à l’abandon plutôt que de s’emparer réellement du problème sécuritaire. On ne peut pas vraiment leur en vouloir de dire ça, puisque jusqu’ici l’Élysée et le premier flic de France ne prouvent pas le contraire. Les scènes anarchiques au stade de France en mai dernier auraient peut-être dû servir d’avertissement et de prétexte pour penser à des mesures efficaces, non ?


Qui est vraiment Jordan Bardella ?

A seulement 27 ans, Jordan Bardella vient d’être largement élu nouveau président du Rassemblement National, avec 85% des voix, devenant le premier à occuper ce poste sans porter le nom de Le Pen. Portrait d’un homme politique venu de la France d’en-bas.

Un « surdoué des plateaux », « une bête », « une fusée ». Pour décrire le jeune eurodéputé, les qualificatifs sont unanimes : Bardella est bon. Son parler est fluide, il est clair, trouve les mots justes, il ne fait pas d’erreurs. Il ne s’énerve pas mais il agace ses adversaires, il est incisif sans être agressif, il est le RN dédiabolisé. Le fils qu’aurait voulu avoir Marine Le Pen. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, costume sobre et cheveux toujours peignés, fossettes discrètes, Bardella rassure. Peu connu avant la campagne de 2022, il a été la bouche de sa candidate, et on aurait presque voulu le voir face à Emmanuel Macron pour le débat d’entre-deux tours. Une perspective pas si absurde ?

Des origines populaires qui vont bien

Jordan est né dans le neuf-trois, et c’est bien utile. Petit-fils d’immigré kabyle, il a grandi dans un HLM de Drancy avec ses parents d’origine italienne, sans frères et sœurs. Il incarne exactement cette France périphérique analysée par Jérôme Fourquet, dont le titre d’un livre paru en 2015 lui fait écho : Karim vote à gauche et son voisin vote FN. Son prénom illustre cette jeunesse prolo qui a rejoint son parti, où les nouveaux cadres se nomment Jordan, Steve, Franck ou encore Kévin. Comme beaucoup au RN, Bardella n’a pas fait Sciences-Po ou l’ENA mais seulement une licence de géographie. Pourtant, il est redouté en débat, doté d’un talent reconnu par tout le monde.

Un enfant précoce

Un temps militant à l’UNI, il prend sa carte au FN à 16 ans, en 2012. Ensuite, il gravit les échelons rapidement  : secrétaire départemental du parti en Seine-Saint-Denis en 2014, candidat aux départementales en 2015, porte-parole du Front National en 2017 puis vice-président en 2019. Depuis le début, Jordan Bardella plaît beaucoup en interne, et a l’avantage d’être dans les petits papiers de Marine Le Pen, qu’il adule explicitement. Il est à la fois compris par l’électorat populaire et apprécié pour sa compétence. Conseiller régional d’Île-de-France depuis 2015, ses expériences électorales sont déjà nombreuses : il a mené le RN au succès qu’on lui sait aux européennes de 2019, et a participé pour beaucoup à la qualification de MLP au second tour de la présidentielle. Malgré sa jeunesse, on se demande même s'il ne pourrait pas détrôner son prédécesseur pour briguer l'Elysée en 2027.


Brésil : Lula, fragile vainqueur

Avec 50,90% des voix, Luiz Inacio Lula da Silva l’a emporté de peu dimanche face au président sortant Jaïr Messias Bolsonaro (49,10%). Avec un Congrès à droite, des militants bolsonaristes réfutant les résultats et une opinion publique polarisée, sa marge de manœuvre apparaît assez étroite voire maigre.

Une « résurrection ». C’est ainsi que Lula, le « nouveau » ancien président élu du Brésil, qualifie sa victoire. La prison pour corruption et blanchiment d’argent sont un lointain souvenir, maintenant que les portes du palais du Planalto s'ouvrent de nouveau sous ses pas. Mais son retour n'est pas triomphal et sa victoire n'est qu'« en demi-teinte ». Il devance son concurrent que de 1,7% seulement. La droite bolsonariste domine le Congrès fédéral et dispose de puissants relais sur tout le territoire. Elle est maintenant bien rodé à l'exercice de fonctions électives.

Lula devra s’armer de patience

L’ex-syndicaliste se trouve dans une position inconfortable. Les territoires les plus riches dont Rio de Janeiro et Sao Paulo sont dirigés par des bolsonaristes. Sur les 27 États brésiliens, on compte 14 gouverneurs conservateur. Au moins 11 États ont un sénateur bolsonariste, en particulier dans les régions Norte, Centro-Oeste et Sul. Les deux dernières abritant un tiers de la population et produisent la plus grande part du PIB. À Brasília, la droite dispose de 187 députés dont 99 pour le seul Parti libéral de Bolsonaro, devenu la première force de la chambre. La gauche toute entière n'a que de 108 sièges. Lula devra négocier avec les centristes, ni pro-PT, ni pro-Bolsonaro.

S’allier avec le Centrão ?

Face au risque d'instabilité et de blocage, Lula aura besoin de soutiens. Des alliances avec les centristes (Centrão) sont probables. Leur idéologie n'est point marquée. Ce sera selon les postes que le nouvel exécutif de gauche pourra leur offrir. Si certains d'entre eux comme Geraldo Alckmin, nouveau vice-président du Brésil et ex-gouverneur de Sao Paulo, n'avaient pas hésiter à soutenir Lula dès le début de sa campagne, beaucoup d'autres restent à convaincre. Et il n'est pas sûr que les seuls mots suffisent.


Fashion Week : ce que les défilés disent de la société

La fashion week s'est achevée fin septembre. Elle permet d'éviter les faux pas vestimentaires cet hiver. Les catwalks sont traversés par des influences diverses : guerre en Ukraine, partir au vert, indigénisme. Pour les créateurs, s’habiller ne semble plus relever uniquement de l’esthétisme.

 

« Je trouve comique que vous pensiez que ce pull vous exempte du fabuleux monde de la mode alors qu’en fait il a été créé spécialement pour vous ». Qui ne connait pas cette réplique cinglante de Miranda Priestly dans le Diable s’habille en Prada ? S’habiller n’a rien d’anodin car le vêtement est le reflet des courants sociaux et politiques contemporains. Et cet hiver, la femme Dior martèlera le pavé avec une version féminine de la ranger, reflet de l’atmosphère belliqueuse qui vient d’Ukraine. La guerre a atteint les catwalks, les mannequins portent des imprimés militaires, une déclinaison de vestes de treillis, des souliers cloutés. Pour contraster on les associera à des pyjamas stylisés, des matières « sweat » invitant au télétravail et au Netflix and chill, reliquats des années confinement. La santiag, qui a fait une discrète apparition l’année dernière, est aujourd’hui mise à l’honneur : la citadine veut quitter les vapeurs polluées et la ville goudronnée, elle se rêve courant dans un ranch texan. Une ambiance Petite maison dans la prairie qui correspond à ses aspirations écologiques. Chez Valentino la dimension politique est plus assumée, le défilé de Pier Paulo Piccioli débute par des looks de la même couleur que la peau des mannequins. Le directeur artistique prône ainsi ouvertement la diversité au sein de son défilé et se drape dans le politiquement correct. La couleur de peau est un étendard politique.

 

Le vêtement devient un enjeu politique

Déjà au Moyen-Âge, l’apparence était le reflet d’une éducation et d’un rang social : les plus aisés portaient des parures colorés et en bas de l’échelle sociale les vêtements étaient sombres, la teinture était un signe de richesse. Cependant, il semble qu’avec l’apparition du mouvement féministe et la volonté de s’émanciper des règles dans les années 60, une touche politique voire polémique s’est peu à peu invitée dans le processus de création des vêtements. Celui-ci n’est plus seulement un marqueur social, il devient un signe d’appartenance à un courant de pensée, de préférence féministe, écologique et indigéniste.

Avec un pull banal, les maisons de couture nous rendent responsables du message que nous portons. Prenez gare à vos fripes cet hiver car il semblerait qu’avoir le style de ses idées n’est pas qu’une expression mais bien une réalité.

 


L’OM patine et doute avant le choc contre Tottenham

Le vent tourne dans la cité phocéenne. Hier à Strasbourg, en championnat, les hommes d'Igor Tudor ont essuyé un nul après avoir mené 2-0 jusqu'à la 75e minute. Mercredi, ils avaient perdu 2-1 sur le terrain de l'Eintracht Francfort. Y aura-t-il un sursaut face à Tottenham mardi prochain ? Depuis quelque temps, Marseille enchaîne les contre-performances. La faute à certains joueurs et à un calendrier chargé.

Décidément, les supporters marseillais n’auront aucun répit cette saison. Après deux défaites consécutives face à Ajaccio et au PSG, les Marseillais alignèrent une troisième défaite de rang face au Racing Club de Lens (0-1). Ils dégringolèrent à la cinquième place du championnat, eux qui étaient encore deuxième il y a deux semaines ! L’OM nourrit pourtant de grandes ambitions cette année. Son début de saison était réussi en championnat et son retour au premier plan en Ligue des champions, grâce à leurs deux victoires face au Sporting Portugal, annonçait de grandes ambitions. Cette mauvaise passe arrive au pire moment pour les Phocéens, car leurs rivaux Lyonnais retrouvèrent le chemin de la victoire dans le même temps à Montpellier (1-2). L’affiche du 6 novembre entre les deux clubs olympiens s’annonce déjà décisive pour deux écuries en besoin de points.

Un manque de réussite  

Face à Lens, les Marseillais développèrent pourtant un jeu séduisant, dominèrent largement la première mi-temps. Selon leur entraîneur Igor Tudor, « ce fut probablement notre meilleur match ». Mais l’OM buta sur le gardien du Racing, Brice Samba. Consécutivement Mbemba puis Clauss et Sanchez manquèrent la cible. La finition n'est pas le fort des ciels et blancs (1 seul but marqué en 3 matches !). Pourtant, avec des recrues en attaque comme la star chilienne Alexis Sanchez ou le retour d'Amine Harit, les Marseillais avaient tout pour croire en une saison florissante. El nino Maravilla, auteur de 4 buts, traverse quant à lui une période de disette depuis le 10 septembre. Igor Tudor est coincé : il n’a pas la possibilité de faire souffler son attaquant vedette tant les choix sur le banc sont maigres. Luis Suarez, le jeune attaquant colombien, n'arrive pas à convaincre.

Des prestations individuelles en demi-teintes

L'attaque pêche aussi par la condition physique et le manque de régularité de certains joueurs à vocation défensive. La Coupe du monde commence dans trois semaines et, pour ne pas bousculer le calendrier, les matches s'enchaînent tous les trois jours. Certains joueurs ont du mal à s’adapter comme Jonathan Clauss, bien en peine de faire un match complet correct, ou le défenseur bosnien Sead Kolasinac qui empile les blessures. Le latéral gauche Nuno Tavares déçoit également, malgré son meilleur début de saison depuis le début de sa carrière. Le Portugais peine à briller par son sens du jeu, alors que ses qualités techniques sont indéniables. Ses replacements défensifs ne sont que trop rares et sa difficulté à donner son ballon dans le bon tempo agace ses coéquipiers. Les Marseillais ne décrochent pas encore au classement mais il va falloir qu’ils se reprennent vite s'ils veulent que leurs supporters fêtent une nouvelle victoire sur le Vieux Port. 


Le Tour de France par vaux et surtout par monts

Dévoilé jeudi, le tracé du Tour 2023 fait la part belle au relief, en particulier du centre de la France, ce qui est plutôt inédit.

Cette année, la grande boucle ira par monts et par vaux, si l'on en croit Christian Prudhomme, directeur du Tour.  La course s’élancera le 1er juillet du Pays basque, avec trois étapes en Espagne. Les coureurs rejoindront ensuite le sud-ouest avec deux étapes dans les Pyrénées. Et après une arrivée au sprint à Bordeaux, la 9e étape emmènera le peloton sur les pentes du Puy-de-Dôme, délaissées depuis 35 ans !

Le Tour d’Auvergne Rhône-Alpes

Sur les 21 étapes, dix sont situées dans cette même région. Après un jour de repos à Clermont-Ferrand, les coureurs passeront trois jours calmes avant les Alpes. Le massif sera ainsi traversé par quatre étapes décisives, à l’issue desquelles le vainqueur du classement général devrait être connu. Parmi les 30 cols gravis (un record pour l'épreuve), on notera une arrivée au sommet au Grand Colombier le 14 juillet, le Cormet de Rosenlend, ou encore le col de la Loze, point culminant de cette 110e édition à 2300 mètres d’altitude. C’est aussi dans les Alpes que se trouvera l’unique contre-la-montre de ce Tour, long de 22 kilomètres dont 2,5 à 9% de moyenne. Un chrono à l’image du profil très montagneux de ce Tour, qui ne compte que six étapes de plat.

Les Vosges en juge de paix

Enfin, à la veille de l’arrivée sur les Champs-Elysées, le relief alsacien servira de décor aux dernières explications. 133 kilomètres et 3600 mètres de dénivelé attendront les survivants pour la pénultième étape, et le maillot jaune pourrait bien changer de porteur si le match est encore ouvert. A noter aussi qu’à la différence des trois dernières éditions, ce n’est pas un contre-la-montre qui précède la dernière étape. Avec une telle proportion de haute montagne, les purs grimpeurs tricolores comme David Gaudu ou Romain Bardet seront très attendus pour jouer les premiers rôles face aux grands favoris.


Action à Wolfsburg : les militants écologistes sont-ils écoresponsables ?

Le 19 octobre à Wolfsburg (Allemagne), des militants écologistes radicaux ont mené une nouvelle action coup de poing, sans se douter qu'ils allaient rencontrer une opposition inattendue.

Wolfsburg, 16h00. Des hommes en blouses blanches s’approchent de grandes baies vitrées. Derrière, des voitures allemandes de luxe sont tous feux allumés. Une personne sort un grand seau de colle et badigeonne la façade de la concession automobile. Son camarade y étale ses affiches, un troisième tapisse le sol de peinture rouge. A l’intérieur du bâtiment, neuf membres du commando s’enduisent les mains de superglue et les collent au sol autour d'une Porsche dernier modèle. L'un des membres filme la scène sur son Smartphone. Ces blouses blanches sont les activistes du groupe Scientist Rebellion. Ils revendiquent la décarbonation du secteur automobile allemand.  

Tout ne s’est pas passé comme prévu

Devant cette irruption, le personnel décide de réagir, éteint l’éclairage et coupe le chauffage, laissant les militants dans l’obscurité et la fraîcheur d’octobre. Mais le commando n'apprécie pas ce geste écologique. Au lieu d’applaudir des deux mains, choses impossibles puisqu'elles sont collées au sol, les membres de l'équipée se plaignent sur Twitter. Ils dénoncent les conditions inconfortables et l’accueil peu chaleureux du personnel de la concession. Dans leurs doléances, ils regrettent de ne pouvoir faire leurs besoins et déplorent la qualité de la nourriture proposée. Ils réclament même de se faire livrer leurs repas via UberEats !

Des méthodes vraiment écologiques ?

Cet activisme écologique coup de poing pose une question :  celle de la cohérence entre les idées et les actes. Peinture déversée sur le sol, superglue produite avec des dérivés du pétrole, téléphone produit à l’autre bout du monde, ou encore application de livraison : aucun de ces moyens n'est compatible avec la neutralité carbone. Au contraire, ce militantisme paraît même faire l’apologie du jetable et de l’éphémère.


Affaire de Roanne - La justice d’un père

Mis en examen pour violences aggravées, le père de famille, qui encourt une peine de cinq à dix ans de prison, a avoué sur BFM le mardi 25 octobre ne rien regretter, « en aucun cas ». Il ajoute que « n’importe quelle personne aurait fait la même chose ».

La justice doit répondre à cette attaque qui remet en cause son utilité même : réparer les torts causés aux victimes et à la société. La vengeance privée, autrefois appelé faida, était de tradition lorsqu’aucune instance ne réglaient les conflits entre particuliers. La victime rendait donc justice en s’attaquant au coupable, souvent réduit à être esclave. Cependant cette pratique archaïque a disparu depuis longtemps et est aujourd’hui réprimée par la loi, dès lors qu’il ne s’agit pas de légitime défense.

Le procureur à l’origine des poursuites contre le père déclare ne pas accepter « qu’on se fasse justice soi-même, que cela devienne une vengeance personnelle ».

 Roanne : le cas du père, un cas défendable ?

L’avocat du père de famille en cause, Me Jean François Canis, intervenait sur RMC dans Apolline Matin ce mercredi 26 octobre. Il tente d’expliquer la réaction de son client qui « touché au plus profond de soi-même » ne pouvait être raisonné ou raisonnable au moment où le jeune garçon retourne sur les lieux du crime. Il ajoute qu’il s’agit de la réaction d’un homme « blessé, inquiet » qui dans l’urgence a réagi de manière disproportionnée.

L’avocat défend son client en rappelant que le père de famille avait porté plainte au commissariat, « de façon normale et citoyenne », après l’agression de sa fille. Il ajoute que n’ayant constaté « qu’aucune patrouille ne rôdait dans le quartier », il avait pris la décision de monter lui-même la garde. C’est ce qui a donc permis la rencontre fortuite entre le père de la victime et l’agresseur, un face à face dont se souviendra l’agresseur. Interrogé par RMC le mardi 25 octobre, le père de famille, mis en examen, qui affirme que « n’importe quelle personne aurait fait la même chose », déclare ne « regretter en aucun cas ».

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont légion. Elles vont à courant et à contre-courant. Beaucoup invoque la défaillance de la justice qui pousse à se faire justice soi-même ou encore avouent qu’ils auraient réagi de manière similaire. D’autres fustigent la violence qui ne peut être acceptée, au risque de rendre légitime la justice personnelle.

Les deux se valent, mais s’agit-il uniquement de vengeance privée ou de violence gratuite ?

Lorsqu’un père, touché au plus profond de lui-même, inquiet, défend, certes très violemment, l’honneur de sa fille et de lui-même, atteint dans son cœur de père mais aussi d’homme, est-il pleinement coupable ?


La plainte de l'Ordre des médecins contre le professeur Perronne rejetée

La chambre disciplinaire de la région Île-de-France n'a pas retenu la plainte déposée à l'encontre du professeur Christian Perronne. Il était accusé de propos controversés sur l'épidémie de covid.

L'instance régionale rend la décision publique vendredi 21 octobre. Elle précise que ce «spécialiste internationalement reconnu» était «légitime» à s'exprimer sur le sujet. Il a été jugé qu'il n'a pas «appelé à la violence, ni incité à la haine, ou eu un discours “antivax”», ni «gravement mis en cause des confrères». Le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) compte faire appel « dans les meilleurs délais ».

Le Conseil de l'Ordre avait attaqué plusieurs médecins

Mardi 13 septembre, le professeur Christian Perronne était auditionné pour répondre de propos « indignes de la fonction qu’il exerce » et de la « grave » mise en cause de « confrères ayant pris en charge un membre de sa famille ou ayant participé à des décisions sanitaires des pouvoirs publics ». Ces mots sont ceux du Cnom. L'institution portait plainte en novembre 2020 contre six praticiens aux avis controversés sur l’épidémie de Covid-19. Parmi eux, le professeur Christian Perronne, ancien président de la commission spécialisée « maladies transmissibles » du Haut Conseil de la santé publique, vice-président en 2009 d’un groupe de travail de l’OMS sur la politique vaccinale européenne. Chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, la direction le démet de ses fonctions en décembre 2020 à cause de ses propos sur l'épidémie. La petite foule venue le soutenir avait applaudit le médecin à sa sortie de la chambre disciplinaire. « La discussion était très calme et sereine, avait-il déclaré. Toute ma carrière, je l'ai dévouée aux malades ».

Quelle suite est donnée aux autres plaintes déposées par l’Ordre en 2020 ? Le professeur Didier Raoult, microbiologiste français spécialiste des maladies infectieuses, lauréat du grand prix de l’Inserm en 2010, quitte la direction de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille en août 2022. Il recevait en 2021 un blâme de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine pour sa promotion de l’hydroxychloroquine en traitement contre la covid. La chambre disciplinaire du Centre-Val-de-Loire a de son côté condamné Hélène Rezeau-Frantz, médecin généraliste de la région montargoise, accusée de la prescription d'antihistaminiques contre la covid. Sa patientèle mène un discret combat contre la décision prise en novembre 2021. Le Cnom a fait appel de ces deux arrêts afin d'aggraver les peines.

La plainte de l'Ordre des médecins était permise par le Conseil d'État

Le 28 septembre, le Conseil d’État rejette la requête en excès de pouvoir déposées par le professeur Perronne et cinq autres médecins en décembre 2020. Ils demandaient l'annulation d'un décret adopté le 22 décembre 2020 qui introduisait de nouvelles dispositions dans le Code de déontologie des médecins. Celles-ci stipulaient que « lorsque le médecin participe à une action d’information du public (…), il ne fait état que de données confirmées, fait preuve de prudence et a le souci des répercussions de ses propos auprès du public » et qu'il « doit se garder de présenter comme des données acquises des hypothèses non encore confirmées ». Ce sont ces articles qui avaient permis la poursuite et la condamnation par l'Ordre de plusieurs praticiens. Le Conseil d’État a jugé que ces obligations ne portaient pas une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression des médecins.

La crise de la covid met en lumière des pressions déjà présentes dans le milieu médical. En témoignent par exemple les antécédents des médecins cibles du Cnom en décembre 2020. Le professeur retraité Henri Joyeux, cancérologue reconnu, avait failli être radié de l’Ordre des médecins en 2016. Il avait lancé une pétition controversée sur les dangers des vaccins pour les nourrissons. Le professeur Perronne était lui vivement décrié depuis 2017 du fait de ses prises de position non conventionnelles sur la maladie de Lyme.


Grippe aviaire : une situation hors de contrôle ?

La grippe aviaire sévit une nouvelle fois en France. Les autorités ne parviennent pas à contrôler une maladie dont le bilan est plus lourd à chaque nouvel épisode.

À peine le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau décide-t-il, en juin 2022, d’abaisser le niveau de risque à négligeable, que les éleveurs retrouvent l’angoisse de la contamination. Alors qu’en 2021 le premier foyer de contamination en élevage avait été annoncé le 27 novembre, on en compte cette année au moins 20 à la date du 10 octobre. Plus de 300 000 volailles ont été abattues dans les élevages français depuis le 1er août. Selon le site du ministère de l’Agriculture, « la situation est exceptionnelle (encore jamais rencontrée en France) de par son ampleur et la période où les détections ont cours ».  Le retour du virus suit de près une saison épidémique 2021-2022 catastrophique : le nombre de cas n’avait jamais été aussi élevé en Europe. Plus de la moitié des foyers de contamination se trouvait en France. Depuis 2006, date de la première apparition de ce virus grippal de type A en France, la grippe aviaire fait peser une menace toujours plus grande sur les éleveurs français. La maladie, très contagieuse, provoque des taux de mortalité importants chez les oiseaux domestiques.

Confiner les élevages pour combattre la grippe aviaire

La stratégie de lutte préconisée par le ministère de l’Agriculture consiste à confiner les élevages dans les zones à risque afin d’éviter la contamination par la faune sauvage. Si un élevage est contaminé, il doit être euthanasié et une zone de protection est mise en place aux alentours. Ces mesures n’ont pas empêché l’abattage de plus de 20 millions d’animaux pendant la crise de 2021-2022. Selon Jean-Luc Guérin, professeur de l’école vétérinaire de Toulouse interrogé sur France Culture, les animaux sauvages dispersent le virus mais les élevages intensifs favorisent la prolifération du virus et ses mutations. Les nombreux transports d’animaux et de personnels sont aussi responsables des contaminations rapides, comme le soulignent la Confédération paysanne et le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) dans un communiqué commun. Selon eux, les mesures ne s’attaquent pas aux principales causes de diffusion du virus et « interdire le plein air est la seule solution trouvée par le ministère de l'Agriculture pour faire croire qu'il essaie d'endiguer une épidémie d'influenza aviaire devenue incontrôlable ». Ces « règlementations absurdes » leur font craindre la disparition du métier d’éleveurs en plein air.

La grippe aviaire pourrait devenir dangereuse pour les hommes

Les premières victimes de ces épidémies sont les éleveurs. Si l’on ajoute au virus la sécheresse, les canicules estivales, la hausse du prix de l’alimentation des volailles et la crise énergétique, leur avenir est gravement compromis. Mais nous sommes tous des potentielles victimes de ce virus, selon l’Institut Pasteur. Une des formes du virus est pathogène pour l’homme. Si pour l’instant la transmission ne se fait que de l’animal à l’homme, l’apparition d’un virus grippal transmissible d’homme à homme est à craindre. Ce virus inconnu échapperait à notre système immunitaire et pourrait déclencher une pandémie. Les autorités sanitaires françaises et mondiales se préparent à faire face à une telle éventualité.


La NUPES veut rebondir en marchant contre la vie chère et l’inaction climatique

Après la gifle de Quatennens et le harcèlement moral de Bayou, la NUPES, flanquée d'ONG et de syndicats, organise dimanche prochain une « marche contre la vie chère et l’inaction climatique ». Et si on changeait d'ambiance...

Un nouveau défi à relever pour la Nupes, cet attelage entre la France insoumise, le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste. Touchée par différentes affaires, la coalition dirigée par Jean-Luc Mélenchon souhaite que cette marche donne le ton de la rentrée. Ses revendications portent sur des mesures sociales et écologistes, à la fois contre la vie chère et contre l’inaction climatique. Le projet, in fine, c'est la la VIe République tant espérée par le malheureux candidat de la présidentielle, 3e sur le podium.

"Un moment qui sera craint par M. Macron"

« Qu’est-ce que ça va donner ? On ne sait pas. Mais ce dont on est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de bons résultats si on ne fait rien. Donc on fait quelque chose, on se bat. Cette marche, si vous la rendez puissante, ouvrira des possibilités puissantes », déclarait Jean-Luc Mélenchon dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube le 11 octobre. L'Insoumis compte capitaliser sur l’actualité. Selon un sondage de l’IFOP, 34 % des Français soutiennent cette mobilisation, 32 % y sont opposés et 34 % se disent indifférents. La marche mobilise plusieurs CGT (commerce, énergie) et pas moins de 700 syndicalistes. Une soixantaine de personnalités du monde culturel entendent défiler. La marche sera « un moment très regardé, craint par le régime et le gouvernement de M. Macron », prophétise Jean-Luc Mélenchon.

Des moyens qui s’essoufflent

Cependant, l’omniprésence des Insoumis, et notamment de Jean-Luc Mélenchon, excède les autres partis de la NUPES. Des syndicats tels que la CGT, la FSU ou encore SUD-Solidaires refusent de signer l’appel à la manifestation et appellent à se mobiliser le mardi suivant. Le député communiste Fabien Roussel annonce de son côté qu’il ne sera pas de la partie. Pourtant, l'Insoumis essaie de la jouer conciliante : « Ce n’est pas la marche de la Nupes, ce n’est pas la marche des Insoumis, ce n’est pas la marche de M. Mélenchon, c’est la marche du peuple qui a faim, qui a froid, qui veut être mieux payé.». Le ton est un rien lyrique mais Jean-Luc Mélenchon a beau se justifier, c'est lui qui prend la lumière et fait de l'ombre à ses petits camarades.