Que s’est-il passé au 5e congrès du NPA ?

Lors de son cinquième congrès le 11 décembre, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) n'a pu échapper à la scission. Les uns préfèrent LFI, les autres LO.

« Qu’est-ce que sont deux trotskistes ? Un parti révolutionnaire ! Qu’est-ce que sont trois trotskistes ? Une scission ». Cette boutade s’est révélée vraie, la situation étant devenue, selon les mots du candidat à la présidentielle Philippe Poutou, « insoutenable ».

D’un côté il y a les « pragmatiques », ceux qui pensent qu’une collaboration avec l’aile antilibérale de la gauche est possible sans rien sacrifier à leur « radicalité ». Ce courant de pensée, représenté par les figures d’Olivier Besancenot et Phillipe Poutou, affirme qu’une coopération avec La France insoumise est possible.

De l’autre, l’aile plus « radicale », minoritaire. Celle-ci porte sa préférence à « lutte ouvrière » et à ses méthodes qualifiées de plus « révolutionnaire ».

Ces deux tendances idéologiques se sont pliées à l’exercice démocratiques en soumettant au vote la marche que devait suivre le parti. Se regroupant sous le texte de la « plateforme B » l’aile « pragmatique » a récolté 48.5% des voix, contre 45.3% des voix pour la « plateforme C », celle des « radicaux », les 6% restant étant la « plateforme A » qui appelait à ne pas faire scission.

Malgré la séparation actée, les deux groupes majoritaires appellent à « continuer le NPA », et c’est ainsi qu’à une crise idéologique succède une crise de légitimité.


Débat pour la présidence de LR : Pradié était bien parti, Retailleau s’est réveillé, Ciotti a bien géré

Les candidats à la présidence des Républicains ont débattu lundi soir, durant une heure et demie. Trois concurrents, autant de performances.

Interrogés sur LCI par Adrien Gindre et Ruth Elkrief, ils ont tous sorti des éléments de langage, comme une pièce de théâtre trop répétée pour qu’elle semble authentique. A quelques nuances près cependant.

Eric Ciotti, le nouveau ténor venu du sud

Le député des Alpes-Maritimes a bien endossé son costume de favori dans cette course à la présidence, lui qui avait bénéficié du statut d’outsider lors de la primaire de janvier pour la présidentielle. Il est apparu relativement naturel, et même plutôt rassurant malgré le fait qu’il soit décrit comme plus à droite que ces deux collègues. Tout en maitrise pendant le débat, il a même fait quelques injonctions polies à Bruno Retailleau, osées vu la placidité soporifique des échanges ce soir-là.

Bruno Retailleau avait mal commencé

Le sénateur de Vendée, donné derrière son camarade niçois, a commencé ce débat sans beaucoup d’énergie. D’un ton peu convaincant, il a d’abord expliqué sa ligne pour le parti, puis a argumenté sur quelques sujets, sortant des chiffres qui témoignaient un peu trop d’une importante préparation de ce débat. Mais il a fini par se réveiller, à l’occasion d’une question sur l’immigration, abandonnant son sourire nerveux. Ensuite, il s’est peu à peu libéré, allant même jusqu’à prendre un ton blagueur en rappelant à Éric Ciotti les origines vendéennes de Clémenceau. Malgré un petit moment de faiblesse sur la défensive, lorsqu’il s’est vu reprocher son vote d’une loi pro-éolienne au Sénat, il a su se distinguer tout en se voulant rassembleur. Son intervention visiblement improvisée sur les barrages hydrauliques prend clairement de court Aurélien Pradié qui voulait surprendre l'auditoire sur ce sujet.

Aurélien Pradié, le poulain intrépide

A 36 ans, le député du Lot ne s’est pas laissé démonter face à des adversaires bien plus âgés. Il a usé de son accent rural et de son parcours d’élu local pour se poser en alternative à deux poids lourds de la droite « des colloques et des livres ». Avec des bracelets colorés à la main, et un nœud de cravate un brin mal ajusté, il a pourtant pâti de sa maigre expérience en se montrant assez magistral et moins naturel dans ses propos. De son « celles et ceux » entendus deux fois à une proposition un peu irréelle sur l’uniforme à l’université, quelques détails ont rappelé sa jeunesse. A l’exception toutefois d’un storytelling sur son « jeune frère boulanger » (à lire avec l’accent) plutôt réussi, qui lui a permis de défendre son refus d’augmenter l’âge de départ à la retraite, un petit exploit dans un débat 100% LR.


COP n°... : quelles conséquences concrètes sur les politiques publiques ?

Selon la présidence égyptienne, l’objectif de la COP27 est de passer des paroles aux actes. Le gouvernement français prend de nombreux engagements. Mais la lisibilité des objectifs et des actions concrètes est brouillée par la multiplication des bonnes paroles.

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Mayotte : bientôt la "guerre civile" ?

Des affrontements ont lieu depuis le 12 novembre entre des quartiers rivaux à Mayotte. Insécurité, sentiment d’abandon, violence : quelle est la réponse de l’Etat français ?

Depuis la nuit du 12 au 13 novembre, la violence fait rage à Mayotte, département français depuis 2011. Le meurtre d’un jeune mahorais à coups de machette a entrainé des affrontements entre des quartiers rivaux. Mercredi 23 novembre, Emmanuel Macron a tenté de rassurer la population locale, alors que le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, a annoncé le déploiement du RAID. En effet, Ambdilwahédou Soumaila, le maire de Mamoudzou, parle de Mayotte comme « l’île aux enfers ». Il demande que les renforts du RAID restent « jusqu’à ce que la République reprenne ses droits ». Il ne s’agit plus, selon lui, de simplement « faire du maintien de l’ordre » mais de « les combattre, aller les chercher là où ils sont dans les bidonvilles, les quartiers reculés, les attraper et les traduire en justice ». L’archipel, théâtre régulier d’affrontements entre bandes ou avec les forces de l’ordre, connaît une délinquance bien plus élevée qu’en France métropolitaine. Cette insécurité se nourrit d’une grande pauvreté : 194 000 Mahorais, soit 74 % de la population, vivent avec un niveau de vie inférieur à 50 % de la médiane nationale, selon l’Insee.

Mayotte, bombe sociale à retardement ?

La population clandestine est selon diverses estimations égale à au moins 26% de la population totale. Ces clandestins sont pour 95% constitués de Comoriens venus de l’union des Comores. Le général Lizurey avait déclaré en 2017 : « la situation de Mayotte constitue une bombe sociale qui explosera on ne sait pas quand mais cela arrivera ». Le président, interpellé mercredi par des élus de l’archipel lors de sa visite du Salon des maires au Parc des Expositions,  a annoncé « mettre plus de moyens militaires aussi en mer pour pouvoir éviter les arrivées », précisant s’être entretenu avec le président des Comores, Azali Assoumani.

Mayotte, eldorado pour les îles voisines

Mayotte, qui se situé à 8 000 km de la métropole, a été peuplée par des vagues successives de migration en provenance d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Arabie Saoudite. Aujourd’hui, l’île fait figure d’eldorado pour les habitants de l’union des Comores qui se trouvent à environ 70 km de là. A travers son intégration à la République française, Mayotte a bénéficié de transferts de fonds qui ont permis une augmentation relative de son niveau de vie. Mais les habitants se sentent abandonnés par Paris. L’insécurité et la violence sont permanentes : « on est au bord de la guerre civile », déclare la députée de Mayotte Estelle Youssouffa.

Dès lors, garder Mayotte permet à la France d'assurer sa présence dans l'océan Indien et de garder sa place de deuxième zone économique exclusive (ZEE). Mais c’est aussi se confronter aux limites de la souveraineté française, ébranlée par les violences et la pauvreté. 


En Isère, François-Xavier Bellamy défend l'hydroélectricité

Ces jeudi et vendredi, le député européen et soutien de Bruno Retailleau est venu à Grenoble pour soutenir la campagne du candidat à l’élection de la présidence des Républicains ; il en a également profité pour visiter la plus importante centrale de France en hydroélectricité. 

Cela faisait depuis 2019 que François-Xavier Bellamy n’était pas venu en Isère. Ces jeudi 17 et vendredi 18 novembre, le député européen a été invité près de Grenoble, au Fontanil puis à Vaujany par les deux sénateurs LR isérois Michel Savin et Frédérique Puissat. A l’ordre du jour : réunion publique jeudi soir et visite du barrage de Grand’Maison vendredi. 

A deux semaines des élections de la présidence du parti Les Républicains, et fort soutien d’un des 3 candidats, François-Xavier Bellamy est venu porter haut et fort la parole de Bruno Retailleau, après le passage des deux autres candidats LR, Eric Ciotti et Aurélien Pradié. Jeudi soir, le député européen a parlé des sujets phares de la campagne (indépendance, autonomie et liberté) et aussi de la thématique de l’hydroélectricité.

Le lendemain, le député européen est allé visiter le barrage de Grand’Maison dans le massif de Belledonne à l’est de Grenoble en compagnie du sénateur Michel Savin. “La plus importante centrale de France en hydroélectricité – une énergie renouvelable et pilotable qui représente 11% de la production d'électricité française.” poste-t-il sur Instagram au lendemain de sa visite. Ce déplacement a, quant à lui, été effectué dans le but de discuter des enjeux des règles de concurrence que la Commission européenne veut imposer à la filière, ce qui "risque de déstabiliser une nouvelle fois un fleuron indispensable à notre pays", précise le député.

Un déplacement en Isère qui aura permis à François-Xavier Bellamy de traiter de deux sujets : La campagne LR et l'enjeu des barrages hydrauliques. 


Mathématiques au lycée : récit d'un fiasco annoncé

Dans une interview donnée au journal Les Echos, Pap Ndiaye a annoncé dimanche le « retour » des mathématiques dans le tronc commun obligatoire pour l’année prochaine au lycée. Cette décision survient quatre ans après la réforme initiale de Jean-Michel Blanquer.

En 2019, François-Xavier Bellamy jugeait la réforme du lycée « à contresens de ce qui est nécessaire ». Trois ans après, les critiques ne baissent pas : spécialisation précoce, programmes trop chargés, inégalités croissantes entres les établissements… sans même parler de la place des mathématiques, rendus facultatives dès la classe de première, proposées uniquement dans le cadre d'un enseignement de spécialité d’un niveau très élevé. Cette absence de juste milieu empêche certains profils de continuer cette matière à petite ou moyenne dose, et crée d’importantes disparités dans les groupes. Le ministère se défend alors en détaillant une nouvelle matière de tronc commun. L'« enseignement scientifique » est une sorte de fourre-tout allant de la physique chimie à la biologie et qui n'a rien d'équivalent à des mathématiques. Dans une vidéo avec Cédric Villani, le ministre explique que les maths sont mises à l’honneur dans ce nouveau bac général.

Une justification rapidement rattrapée par les faits

En 2022, premier retour de veste : Emmanuel Macron lui-même annonce la création d’une option mathématique pour la classe de première, à raison d’une heure et demie par semaine. Elle est construite sur le modèle de l’option « mathématiques complémentaires » déjà proposée en terminale, qui était trop légère pour être considérée par les écoles du supérieur, mais trop exigeante pour être prise par des élèves n’ayant pas suivi la spécialité mathématiques en première. Comme son aînée, cette nouvelle option est un nouvel échec. Et il est même fortement déconseillé dans les faits aux élèves l’ayant choisie de poursuivre les maths en terminale avec l’option math complémentaires, prises par des profils plus avancés dans la matière qui auront tous un niveau bien supérieur. Conséquence : encore 40% des lycéens ne font plus de maths dès la première.

Une erreur qui a trop duré

Avec Pap Ndiaye, l’ère Blanquer prend un coup d’arrêt par ce virage à 360° : il y aura finalement un minimum de mathématiques obligatoires en première et en terminale, après que trois générations de bacheliers ont pâti d’une réforme trop complexe. Mais ne nous faisons pas d’illusions : l’actuel locataire de la rue de Grenelle réussit à justifier ce choix pour « l’égalité filles-garçons ». Il inscrit ainsi sa stratégie dans son projet de faire de 2023 « une année de promotion des mathématiques », pour « réconcilier tous les élèves » avec la matière et parvenir à la parité dans les spécialités scientifiques en 2027. « Tu es forte en français ? Fais des maths plutôt, ça fait mieux ». L'injonction ne suffira sans doute pas à freiner un niveau en chute libre.


Avenir du Barça : course ou fuite en avant ?

Une question traverse le monde du foot : comment le Barça, le club le plus endetté du monde, a-t-il pu réaliser le plus gros mercato estival ? 

Maradona, Ronaldo, Cruyff ou Messi ont fait sa gloire mais le club catalan agite ses figures comme des souvenirs :  depuis 2017, le Barça affiche de piètres résultats et ne fait plus trembler toute l’Europe avec son fameux tiki-taka. Ce style de jeu permettait d'humilier l'adversaire en faisant circuler le ballon rapidement et indéfiniment. Aujourd'hui, la crise financière plombe ses crampons, avec des dettes s’élevant à 1,3 milliards d’euros. Les Catalans n’ont même pas pu garder leur Messi. 

Et la concurrence est rude avec le Real Madrid. En réponse a des recrues comme Aurélien Tchouaméni,  le Barça fait fondre le portefeuille en recrutant Robert Lewandowski, Jules Kounde, Raphina ou encore Franck Kessie. Si le président du Barça veut faire “rêver les gens”, il se doit de sortir le chéquier. Grâce à un étalement des dettes, Joan Laporta va pouvoir embaucher massivement. Le club a contracté un premier prêt chez Goldman Sachs de 595 millions sur 10 ans. Et pour réaliser ses travaux pharaonique estimés à 1 milliard d’euros, le Barça en a signé un second auprès de la banque américaine, de 1,5 milliards d’euros remboursable sur 30 ans. Ces chiffres vous donnent le tournis ? Le club catalan n’a pas terminé son montage financier, et vend ses droits TV à un fonds d'investissement pour toucher de l’argent en cash. 

Autres points : les dirigeants renégocient les contrats de parrainage : les accords avec Rakuten touchant à leurs fins, c'est avec Spotify que les bleus et rouges feront affaire. La plateforme de streaming leur versera près de 70 millions d'euros au club sur la période de 2022 à 2026. Le club utilise également Barça studio qu'il vend à hauteur de 24,5% à la plateforme socios.com ce qui représente environ 100 millions d'euros. Par ce biais, le Barça peut récupérer des liquidités et pouvoir enregistrer toutes ces nouvelles recrues pour commencer la saison 2022-2023.

C’est un pari que font les dirigeants de l’équipe aux cinq Ligues des champions: gagner des liquidités en anticipant sur des résultats favorables ce qui augmenterai leurs revenus. Un club qui gagne la Ligue des champions reçoit 15 millions pour sa participation en finale et 4 millions de plus pour sa victoire et le tout sans compter les gains des précédentes victoires et des droits TV qui deviennent croissants au fur et à mesure de la compétition. Selon nos confrères de  Cnews, les gains en revenus sportifs d'une victoire de la coupe aux grandes oreilles avoisineraient les 82 millions d'euros sans compter la rente des droits TV. C'est pour cette raison que l'ancien club du prodige Léo Messi a pu faire des recrues de renom bien que le club soit surendetté.

Un début de saison compliqué

Si le pari est osé, les résultats ne sont pas là, la masse salariale du club est encore trop importante (518 millions au lieu de 500 pour rétablir l'équilibre d’ici la saison 2024-2025). Cet été, les Barcelonais n’ont pas réussi à vendre leur milieu Frenkie De Jong, d'une valeur marchande de 70 millions d’euros et dont le salaire avoisine les 20 millions d’euros annuels !

Mais le vrai coup dur, c’est l’élimination en Ligue des Champions : selon nos confrères de Onze Mondial, les pertes instantanées seraient de l’ordre de 21 millions d'euros sans compter les éventuels gains liés à des victoires et un beau parcours dans la compétition. Leur entraîneur Xavi détient le plus mauvais bilan depuis le départ de Luis Enrique, et son licenciement serait trop onéreux pour le club blaugrana. Les Catalans sont tout de même premier de leur championnat, et, le gain de ce titre devient l'enjeu financier majeur.


Assemblée nationale : la cravate est-elle de droite ?

Le bureau de la chambre basse s’est prononcé mercredi sur la tenue vestimentaire des députés. La veste est obligatoire mais la cravate n'est que recommandée. Une décision pas si anodine que ça.

Du maillot de foot de François Ruffin à la robe à fleur de Cécile Duflot, le dress code du Palais Bourbon n’a jamais été très exotique. Mais la législature actuelle semble être la moins en phase avec les conventions. On demande aux députés de porter « une tenue de ville », et cela ne plaît pas aux élus de la Nupes qui pour la plupart ont fait tomber la cravate dans l’hémicycle. A l’inverse, le RN en a fait un symbole de sa stratégie de normalisation en l’adoptant unanimement, et Les Républicains la portent eux aussi sans hésiter. Simple détail vestimentaire ou symbole du conservatisme ?

Trop classique pour être de gauche

A pois, rayée ou encore unie, la cravate est l’exemple même du formalisme, elle qui a longtemps orné les chemises des élites et représente le capitalisme en un bout de tissu. C’est une norme, une convention sociale, et comme toutes ses semblables, elle est vouée à être remise en cause. Les conservateurs la défendent quand les progressistes voudraient la supprimer. La cravate a le tort d’être un accessoire masculin : des élues de la Nupes avaient même porté une cravate à l’occasion de la déclaration d’Éric Ciotti qui voulait la rendre obligatoire en juillet.

La sobriété vestimentaire, une mode has been

Bernard-Henri-Lévy et son col ouvert l’avait compris le premier, la cravate n’a pas un grand avenir. En entreprise, elle disparaît progressivement, et le milieu politique s’en débarrasse aussi. Julien Bayou, Yannick Jadot, Fabien Roussel : la gauche la boude depuis quelques temps. Jean-Luc Mélenchon a quant à lui fait une transition en portant d’abord une cravate rouge, déjà subversive, avant de s’en défaire. Mais la droite y semble attachée tel un double nœud Windsor. Alors peut-être que le choix de la couleur, comme Éric Zemmour arborant sa cravate verte dans Face à l’info, la sauvera. En tout cas en Macronie, c’est le col roulé qui semble avoir tranché le nœud gordien.


Coupe du Monde 2022 : la France déjà championne ?

Au-delà d'une troisième étoile sur son maillot, la France pourrait bien profiter du mondial au Qatar pour booster son économie.

Certes, financièrement parlant, le grand gagnant d'une coupe du monde est bien plus la FIFA que le pays organisateur. Mais les pays participants ont aussi, bien souvent, à y gagner. À commencer par la France, championne du monde en titre.

Plus de monde dans les bars et à la maison


En effet, le contexte économique actuel est des plus incertains, entre guerre en Ukraine et inflation à deux chiffres, alors que plane la crainte de coupures énergétiques cet hiver. Dans une telle ambiance, le ballon rond, véritable ciment social, peut contribuer à redonner le moral aux Français, et à l'économie française. De quoi atténuer l'impact de la crise ? C'est bien possible pour les pays favoris que sont le Brésil, la France et l’Argentine. Comme le soulignait la Fondation Concorde, une Coupe du Monde peut véritablement contribuer à booster l'économie, directement et indirectement. “De manière directe, plus l’équipe nationale va loin, plus certaines industries peuvent bénéficier des retombées de l’événement.”

Le think tank indépendant estime à environ 20% une potentielle hausse des lieux de fréquentation festifs, comme les bars ou les restaurants. Une hausse renforcée par la décision prise par certaines villes de ne pas installer d'écrans géants en extérieur. En France, en 2018, la victoire de l’équipe nationale avait largement contribué à doper les ventes de téléviseurs. Et cette année ? Toujours selon la fondation Concorde, « s’ajoutent d’autres biens de consommation, tels que les jouets pour enfants, ou encore l’industrie textile liée au sport. Si les maillots apparaissent comme de grands gagnants de l’événement, les ventes de drapeaux augmentent de 4000% en période de Coupe du Monde. » Cette compétition devrait également entraîner la vente de plus de 200 000 téléviseurs dernier cri, relançant un secteur en berne. À cela s'ajoute « une hausse des performances des marques associées à l’équipe nationale ainsi que d’autres biens de consommation. »

La Coupe du monde, un rayon de soleil dans la morosité ambiante


Avec près de 5 milliards de téléspectateurs devant suivre la compétition, la Coupe du monde est un événement planétaire hors norme. En France, un récent sondage IFOP montrait qu'un Français sur deux allait suivre ce Mondial au Qatar. De même, 90% d'entre eux sont intéressés par le football, et 85% jugent que les évènements sportifs doivent rester neutres. Selon Euler Hermes, en 2018, une victoire française aurait induit une croissance de la consommation de 0,2 % et 0,1 % de croissance du PIB. Avec une coupe du monde en hiver, c'est aussi la consommation à domicile qui devrait en profiter, entre soirs de matchs et soirées entre amis. Et cette année ? Pour le 4e trimestre 2022, la Banque de France s'attend à un léger rebond de croissance juste avant les fêtes de Noël. Comme le disait le ministre de l’économie Bruno Le Maire en 2018, « il y a une part d’irrationnel dans l’économie qui tient à la confiance en soi ».

Et après la Coupe du Monde, ce « rayon de soleil dans l’hiver » ? Si les Bleus l'emportent, on peut s’attendre à une hausse significative du nombre de licenciés dans les clubs de football de l'Hexagone. Ainsi, en cas de victoire, la FFF pourrait accueillir plus de 200 000 nouveaux licenciés. Mais aussi un certain nombre en cas de bon parcours dans ce mondial au Qatar. Au-delà de la France, ce sont aussi les pays en développement, notamment du continent africain, qui vont bénéficier des retombées positives de cette première coupe du monde dans un pays arabe. De quoi savourer le « rayon de soleil dans l'hiver » que constitue cette coupe du monde, rare mouvement de communion. Mais aussi de quoi en finir, peut-être, avec une vision européanocentrée…




Coupe du Monde : comment le Qatar se place dans le jeu international ?

On entend peu parler du Qatar dans l’actualité internationale. Mais en réalité, ce petit pays du golfe Persique joue un rôle de premier plan dans la diplomatie internationale.

 

Pour le Qatar, le rôle de grande puissance régionale n’était pas vraiment un choix. De par sa situation géographique (coincé entre l’Arabie saoudite et l’Iran), le Qatar était voué à se faire des alliés des deux côtés, s’attirer les grâces tant de ces deux pays que de leurs alliés. Ce n’est donc pas un hasard si le Qatar joue souvent le rôle de médiateur dans les grands dossiers diplomatiques internationaux.

 

Le Qatar a un positionnement unique dans la diplomatie internationale

 

C’est ce qui s’est passé lors de chacune des quatre guerres entre Israël et le Hamas (la dernière en 2021). C’est ce qui se passe en ce moment concernant l’Afghanistan : on en a peu parlé dans les médias, mais c’est le Qatar a fourni les avions pour le pont aérien qui a permis d’évacuer des milliers de personnes d’Afghanistan, lorsque les Talibans ont pris le pouvoir en août 2022. 40% des personnes évacuées d’Afghanistan ont d’ailleurs été accueillies au Qatar en tant que réfugiés. Ce rôle de premier plan joué par le Qatar ne doit rien au hasard : il faut savoir que les Talibans ont ouvert un bureau politique à Doha dès 2013, avec l’accord de l’administration américaine. C’est là-bas qu’au fil des ans se sont déroulés les nombreux pourparlers entre diplomates américains et les Talibans.

Plus récemment, fin juin 2022, c’est avec la médiation du Qatar que se sont déroulées des négociations entre les États-Unis et l’Iran visant à ce que l’Iran respecte à nouveau les termes de l’accord nucléaire de 2015. Il faut dire que le Qatar est très bien placé pour gérer ce type de dossier dans la mesure où il entretient de bonnes relations tant avec les États-Unis qu’avec l’Iran.

 

S’affirmer dans le jeu international par le sport : le Qatar ne fait pas exception

Avec la Coupe du monde 2022, le Qatar entend visiblement passer à la vitesse supérieure, affirmer encore plus sa place dans le jeu international, éviter de se faire oublier des décideurs du monde entier. Cette stratégie d’affirmation de soi via l’organisation de grands événements sportifs n’est pas nouvelle : on se souvent des Spartakiades des pays communistes à partir de 1928, de la Coupe du monde « mussolinienne » de 1934, des Jeux olympiques de Berlin de 1936 et, plus récemment, des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, qui ont permis à Vladimir Poutine de faire avaler au monde entier la pilule de son annexion de la Crimée ukrainienne.

La France n’est pas en reste d’ailleurs : les Jeux olympiques de 2024 sont vus comme une occasion de montrer au monde entier la supériorité technologique du pays (Grand Paris Express, taxis volants sur la Seine…) et son savoir-faire dans l’aménagement urbain et la ville durable (réaménagement de nombreuses places, dont la place de la Concorde, végétalisation de nombreux espaces publics, l’aménagement de la Seine pour la baignade…).

Quant au Qatar, les innovations technologiques comme les stades démontables, bénéficiant d’air conditionné, ainsi que le métro automatique de Doha (le plus rapide au monde) doivent placer ce petit pays du golfe Persique sur la carte internationale des leaders en matière de technologie au service de tous.




Ligue Europa : Le Stade Rennais devra se méfier

Les Bretons devront passer par les 16e de finale. Ils se heurtent au Shakhtar Donetsk et la tâche s’annonce compliquée. Un jeune joueur sera à suivre tout particulièrement du côté des noirs et orange. 

Si l’on avait dit aux Rennais qu’ils seraient qualifiés pour les 16e de finale en début de saison, ils auraient probablement signé. Pourtant, cette deuxième place  laisse un goût amer tant les chances de finir premier étaient nombreuses. Les rouges et noirs joueront bel et bien ces 16e de finale et leurs adversaires devraient leur donner du fil à retordre. Le Shakhtar Donetsk termine troisième de poule de Ligue des champions avec 6 points dans une poule très relevée composée du Real Madrid, du RB Leipzig et du Celtics Glasgow. Si l'adversaire paraît sérieux, les Bretons le sont tout autant et préparent ce 16e de finale sur de leurs qualités. Actuellement troisième du championnat de ligue 1, les hommes de Bruno Génésio peuvent compter sur leur attaquant vedette de ce début de saison : Martin Terrier. De plus, les joueurs rennais ont pris l’habitude de faire vibrer le Roazhon Park avec leurs formidables épopées européennes ces dernières années. Il faudra compter sur eux pour aller loin dans cette compétition et pourquoi pas décrocher ce titre qui leur manque tant. 

Mykhaylo Mudryk : le danger numéro un 

Retenez bien ce nom: Mykhaylo Mudryk ! Ce jeune Ukrainien de 21 ans, encore trop méconnu, commence déjà à affoler les plus grands. Auteur de 5 buts et 6 passes décisives en seulement 10 matchs, ce joueur à la chevelure blonde ne laisse pas de marbre les plus grandes écuries européennes. Il déclare “D’un point de vue purement théorique, s’il y avait la possibilité d’être un joueur de banc du Real Madrid ou un titulaire pour Arsenal, je ferais probablement le choix d’Arsenal”. Et les gros clubs ont raison de lorgner sur le natif de Krasnohrad tant ses performances en Ligue des champions sont impressionnantes. Le 25 octobre dernier face aux Celtics de Glasgow, la jeune pépite reçoit un ballon dans les trente mètres adverses, le contrôle et d’une accélération enchaînée d’une frappe, transforme en or cette occasion en nettoyant la lucarne droite de Joe Hart. Trop facile ! Mykhaylo Mudryk est le joueur à suivre cette saison en Europe et les Bretons le savent. Rendez-vous le 16 février 2023 pour le match aller de cette double confrontation.


SOS : École recherche profs

La rentrée s'est révélée laborieuse : trop peu de professeurs ont répondu à l’appel et les solutions de repli ne semblent pas durables. Désemparés face aux lacunes de l’enseignement, les professeurs qui restent le sont par vocation. L’urgence est donc de rendre le métier attractif en prenant les bonnes mesures.

                                                                                                                                                                                                     Le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye avait promis "un prof devant chaque classe à la rentrée" : résultat, au moins 79.000 heures de cours perdues en France depuis le début de la rentrée scolaire d’après la Fédération des conseils de parents d'élèves. Certains d'entre eux sont allés jusqu'à attaquer l'Etat en justice pour dénoncer le manque de professeurs. "Mon enfant qui était en 3ème n'a eu sur son année que deux mois de français et il n’avait presque pas de prof de techno. Mon autre fils en 5ème n’a pas eu de cours d'espagnol pendant dix semaines" s'indigne une maman. La pénurie d’enseignants existe bel et bien : après plus de 4.000 postes non pourvus aux concours, environ 200 candidats reconvertis ont été formés en quatre jours pour enseigner dès la rentrée, tandis qu’Emmanuel Macron n'exclut pas un retour du recrutement à bac+3. 

Embaucher des contractuels n’est pas une solution à long terme pour augmenter le nombre de professeurs

Le métier d'enseignant peine à attirer avec des salaires peu alléchants et une mobilité bloquée : les professeurs français gagnent moins que leurs confrères de l'OCDE, et seulement 20,4 % de leurs demandes de mutations interdépartementales sont accordées. Le gouvernement s'est engagé à ce qu'aucun professeur titulaire ne gagne en dessous de 2000 euros à la rentrée, un plancher pourtant relativisé par Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, qui avance que “compte tenu de l'inflation, ce montant devrait être revalorisé aujourd'hui à plutôt 2.200 euros". Directives nébuleuses et perte de sens qui affectent l’attractivité du métier : “Beaucoup se sentent méprisés par des consignes qui viennent de très haut, des injonctions contradictoires", confie un professeur d'histoire-géographie.  Sous Blanquer déjà, deux professeurs étaient jugés après avoir lancé de la chantilly sur le ministre pour dénoncer une Éducation nationale "en chute libre". Le nouveau ministre ne semble pas prêt à soigner la crise en déclarant  : "on retouche, on améliore, mais on ne change rien fondamentalement".