Sound of Freedom : un cri méritant votre attention
Le 15 novembre, la France a découvert Sound of Freedom, le film percutant d'Alejandro Monteverde. Dans le top 10 du box-office américain depuis le 4 juillet 2023, ce long-métrage lève le voile sur la réalité du trafic sexuel des enfants. Les polémiques entourant ce film sont nombreuses. Si elles visent à décourager les spectateurs, elles détournent surtout de la gravité du sujet.
14 500 pédocriminels. 32 700 victimes mineures exploitées dans le monde. Ces chiffres d’Interpol doivent alarmer. Alors que la « journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants » approche le 19 novembre, ce film entend réveiller les consciences.
Alejandro Monteverde, cinéaste mexicain, tourne Sound of Freedom en 2018. Le réalisateur romance la première opération de Tim Ballard, ancien agent spécial pour le ministère de la sécurité intérieure américaine, longtemps affecté à l’équipe en charge de la lutte contre la pédocriminalité sur internet, lorsqu'il infiltre la mafia colombienne en 2013. Après avoir quitté son poste, il se consacre en effet à la recherche des enfants esclaves des réseaux de trafiquants. Un acte noble. Pourquoi, donc, tant de controverses ? Peut-être parce que Jim Caviezel, dans le rôle de Tim Ballard, a interprété Jésus dans La Passion du Christ. Peut-être parce que Jim Caviezel a apporté un soutien à certaines théories de la secte QAnon. Et après ? Car le problème est bien le suivant : les polémiques éclipsent le coeur du film, qu'est la traite sexuelle des enfants.
Polémiques injustes pour un sujet crucial
D'autres critiques fusent à l'encontre de Tim Ballard et de sa fondation, Operation Underground Railroad. Cette organisation à but non lucratif lutte contre le trafic sexuel des enfants, en montant des opérations pour délivrer les jeunes mineurs de leurs prédateurs. Des reproches, souvent adressés par Vice News, portent sur le suivi psychologique des enfants libérés ou sur les trop spectaculaires méthodes d’arrestation des pédocriminels. Ainsi, les enfants ne seraient pas suffisamment pris en charge et filmer les arrestations des trafiquants serait peu louable. A croire qu'il vaut mieux qu'aucune structure n'existe.
Au-delà de ces accusations, le seul soutien de la droite conservatrice suffit à en irriter plus d'un. Parce que Donald Trump a diffusé ce film dans son club de golf, il faudrait le boycotter. Ce qui devait donc être un appel à se mobiliser pour les droits humains et contre l’exploitation sexuelle des enfants, s’est mué en bataille idéologique et politique.
En France, c'est la distribution par Sage qui suscite des interrogations. Pourquoi ? Parce que cette société de distribution est « chrétienne » et « conservatrice » et qu'elle a autrefois diffusé Unplanned. Pourtant, comme le souligne Alejandro Monteverde, « aucun groupe d’intérêt ne doit s’approprier la question de la traite des êtres humains ». Et si le film dérange par sa vérité crue, il est à voir, mouchoirs à la main.
Sacerdoce, portraits de prêtres
Le film Sacerdoce, dont les dernières séances se jouent au cinéma cette semaine, met en lumière le quotidien de cinq prêtres, figure largement incomprise sous nos latitudes.
Voici l’autre côté du prêtre, non pas sa face visible mais sa face intime, cachée. Ici, les clercs parlent naturellement, sans fard ni artifice, comme des hommes qui ont choisi de suivre « une personne » et non un ensemble de dogmes. Le célibat et la solitude sont abordés, ainsi que la richesse des rencontres qu'ils font partout où leur ministère les conduit. Mention spéciale au père Antoine. Avec sa fourgonnette, il parcourt les villages où son sourire, sa bonhomie et sa foi réjouit les plus désespérés.
Les cinq prêtres sélectionnés ne sont pas dans des paroisses classiques. L’un gravit une montagne avec un groupe de jeunes, l’autre fait le Tour de France du clergé et un autre se bat pour les enfants des rues à Manille. Le quotidien du bon vieux curé paroisse n’est presque pas traité, de même que la vie commune dans les presbytères. Cette lacune est dommageable. De même que celle du mystère de l’eucharistie, à peine abordé. Sans doute le doit-on au réalisateur de culture évangélique.
Si Sacerdoce montre un visage sincère de la prêtrise, le film manque de profondeur théologique et ne répond guère à la question que se posent nos contemporains : mais au fait, qu'est-ce qu'un prêtre ?
Le Finistère ravagé par la tempête Ciaran
Le 3 novembre, le président de la République s'est rendu dans le Finistère pour y reconnaître l'état de catastrophe naturelle, afin de faciliter les démarches des sinistrés auprès des assureurs.
La tempête Ciaran a ravagé le Finistère dans la nuit de mercredi à jeudi. Des vents de 160 km/h ont provoqué de nombreux dégâts sur les côtes. Un record à plus de 200km/h a été enregistré à la Pointe du Raz. Près de 286 000 foyers ont été privés d'électricité. Des milliers d'arbres ont été arrachés. Les toitures de des maisons et des bâtiments ont été endommagées, des routes ont été coupées. A Brest, on a vu une grue se briser en deux. A Plouhinec, le toit d'école, en s'effondrant, a blessé une enseignante. Sur la commune de Concarneau, un pont s'est écroulé.
Selon le cabinet Saretec, les dégâts matériels causés par la tempête s'élèveraient à 125 millions d'euros, dont 25 millions d'euros de dommages aux entreprises. Les secours continuent d'évaluer l'ampleur des dégâts. Le retour à la normale devrait prendre encore plusieurs jours.
Les Casques bleus quittent le Mali
La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a quitté la ville de Tessalit le 21 octobre, malgré l’intensification des tensions.
"Notre dernier convoi a quitté samedi après-midi notre base de Tessalit", relate à l’AFP un responsable de la Minusma. A la demande de la junte au pouvoir, les troupes doivent avoir quitté définitivement le territoire malien avant le 31 décembre. Depuis le 1er septembre, les Casques bleus, en majorité de nationalité tchadienne, se retirent progressivement de la région. Déjà, les combattants du groupe Wagner s’apprêtent à occuper la base délaissée non sans l’approbation des forces armées maliennes. Ce départ se heurte à des difficultés logistiques pour que le transport du matériel comme des hommes s'opère en toute sécurité. Aguelhok, Tessalit et bientôt Kidal (ville bastion des séparatistes) voient les troupes se retirer, et il ne restera bientôt plus aucun soldat de l’ONU sur place.
Désengagement et déliquescence
Si la mission de maintien de la paix n’est plus d’actualité au Mali, la paix n’est pas pour autant acquise. Bien au contraire. Les Groupes Armés Terroristes (GAT), composés de Touaregs séparatistes en rébellion contre le gouvernement ou de tribus affiliées à Al Qaïda, continuent de sévir dans ce pays instable. Le départ des forces de l’ONU est loin d’apaiser les tensions, car se pose la question de savoir quelles factions gagneront les bases militaires. Les mois d’août et de septembre ont déjà été marqués par une escalade de violence au Mali, non loin de la région dite "des trois frontières" et les combats entre les rebelles et la junte risquent de s’aggraver après le désengagement des casques bleus, au détriment de la population locale.
LR et PS se mobilisent pour nationaliser Atos
Les groupes Les Républicains et Parti socialiste à l’Assemblée nationale ont déposé des amendements pour que le géant français du numérique Atos soit nationalisé. L'entreprise - qui vient de sortir du CAC 40 - occupe des secteurs trop stratégiques.
Compteurs Linky, logiciels de gestion de centrales nucléaires… Atos est un acteur clé du numérique en France. Les députés LR et PS, malgré les différences qui les opposent, se sont saisis de cette question à l’occasion du projet de loi de finances, actuellement en discussion au Parlement. Olivier Marleix comme Boris Vallaud, respectivement chefs de file des députés LR et PS, parlent d’une entreprise « stratégique » et d’un enjeu de « souveraineté. » Atos est omniprésent dans le service public français ainsi que dans le secteur militaire, entre autres. Avec 110 000 employés répartis dans 73 pays, c’est aussi le numéro 1 du cloud, de la cybersécurité et du super-calcul en Europe. Parmi ses clients, on retrouve les Jeux olympiques et la SNCF par exemple.
Déroute financière et rachat par l’étranger
Atos fait face à deux menaces. La première est celle de la déroute financière. Dirigé pendant dix ans jusqu’en 2019 par Thierry Breton, le groupe est entré en décroissance après le départ de ce dernier, devenu commissaire européen. En avril 2021, la valeur boursière d’Atos, soumise à une volatilité extrême, chute et peine à retrouver des couleurs. En pleine restructuration, trois nouveaux dirigeants se sont succédé en deux ans sans parvenir à redresser la barre. Bertrand Meunier, démis par les actionnaires, puis Nourdine Bihman, qui a bifurqué vers une filiale. C’est maintenant Jean-Pierre Mustier qui a la lourde tâche de diriger Atos. En interne, les investisseurs craignent la cession d’actifs du groupe à Daniel Kretinsky, le milliardaire tchèque qui lorgne sur la firme. D’où la seconde menace qui pèse sur l’entreprise basée à Bezons (Val-d’Oise) : le rachat par l’étranger. Pour Olivier Marleix qui s’est exprimé chez nos confrères du Parisien, Atos « doit rester dans le giron français. »
Au Parti socialiste, on plaide pour une nationalisation partielle, concernant uniquement les activités les plus stratégiques. Le député Philippe Brun énumère : téléphonie des armées, logiciels de surveillance urbains… Aux Républicains, on préfère une nationalisation totale mais temporaire, pour assurer la « continuité » d’Atos. Une dégradation du service aurait des conséquences énormes sur tout le numérique français. Pour l’heure, le gouvernement, qui a déjà eu recours à la nationalisation de STX, ne s’est pas exprimé sur le sujet.
Van Gogh à Auvers-sur-Oise s'expose au musée d'Orsay
L'exposition Van Gogh au musée d’Orsay revient sur les deux derniers mois de la vie du peintre, à Auvers-sur-Oise, où il a signé des chefs-d'œuvre sur un rythme effréné avant de se suicider.
C’est à Auvers-sur-Oise que Vincent Van Gogh a trouvé refuge au cœur d’une période de grands tourments intérieurs. Là-bas, il est soigné par le docteur Gachet, spécialiste de la mélancolie, qui deviendra un de ses très bons amis. Ce temps difficile sur le plan psychologique est aussi celle d’un très grand travail, l’artiste peignant près d’une toile par jour durant cette période. Ainsi, c’est en pleine déroute mentale que le peintre a livré certaines de ses plus belles toiles.
Un vert varié et dominant
L’exposition représente des tableaux d’Auvers-sur-Oise. Van Gogh dit y « trouver presque plus jolies les villas modernes et les maisons de campagne bourgeoise que les vieux chaumes qui tombent en ruine ». La teinte dominante est le vert, et la couleur s’impose comme une des caractéristiques les plus saillantes de ses œuvres. Elle est particulièrement travaillée, et ce qui apparaît à première vue comme une couleur uniforme se révèle en réalité une somme de coups de pinceaux variés.
Des portraits réalistes
Van Gogh a également peint des portraits, notamment celui de la jeune fille de l’aubergiste qui l’accueillait. Ces tableaux, se détachant sur des fonds colorés, sont réalistes. Les murs de l’exposition signalent son amour du portrait, « la seule chose en amour qui l’émeut le plus profondément et lui fait ressentir l’infini plus que toute autre chose ». On s'étonne dès lors du petit nombre de portraits dans l’œuvre de Van Gogh, plus prompt à représenter des paysages.
Les tourments intérieurs de l’artiste
Deux tableaux se distinguent : l’église d’Auvers-sur-Oise, dont le ciel bleu noir et les vitraux violets sont saisissants. Un ciel sombre composé de traits courbes illustre le désarroi de l’artiste qui peine à retrouver l’usage de sa raison. Le dernier tableau laisse également voir un ciel noir qui tranche avec le vert des précédents. Le champ de blé au premier plan, d’un jaune vif, dessine un contraste fort.
Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les derniers mois : du 03 octobre 2023 au 04 février 2024
Avec Saint Exupéry, bâtissons notre Citadelle intérieure
Saint Exupéry donne la parole, dans cet ouvrage posthume, à un seigneur berbère, sans doute un lointain cousin du Petit Prince. porte les méditations personnelles et spirituelles de l’auteur.
Depuis 1936, l’aviateur vit avec ce jeune souverain du désert qui a reçu de son père de sages conseils. Saint Exupéry fait partager des réflexions sur les hommes, la cité, et l’art difficile de les faire l'un et l'autre grandir. Le désert y est bien plus qu’une toile de fond ; il colore le récit de son parfum de liberté. Liberté d’ériger une noble citadelle. Liberté pour l’auteur, à la fois poète et philosophe, de laisser sa plume passer des métaphores aux pensées profondes d’un chef. Le ton humble dessine tout un art de gouverner, de guider les hommes, non pas vers le bonheur mais vers la grandeur. La Citadelle nous construit. Le lecteur devient bâtisseur lui aussi de sa citadelle intérieure.
Une beauté diffuse
« N’est rien une victoire qui dure. Non plus vivifiante. Mais amollissante et ennuyeuse. Car il n’est point alors victoire mais simple paysage accompli », écrit Saint Exupéry sous les traits du jeune prince. Au ton bref et mystérieux, ces mots imagés témoignent d’une esthétique épurée comme le sont les immensités de dunes. Il livre dans cet extrait les délibérations d’un stratège sur la victoire et ses conséquences, mais aussi les rêveries d’un homme prenant conscience de ce que la vie lui a enseigné. Certains passages, succédant parfois à des explications sur la justice ou le courage dans la cité, ne se donnent pas aisément à comprendre mais évoquent avec symbolisme un souvenir, une impression. Cette beauté diffuse, sans pourquoi, fait l’ardeur d’un peuple et lui donne son âme. Car l’éthique et l’esthétique sont intimement liées.
« Ta cité mourra avant d’être achevée. Car ils vivaient non de ce qu’ils recevaient mais de ce qu’ils donnaient. » Comme les citadelles des hommes, le recueil de Saint Exupéry demeure inachevé, publié après sa mort par ses proches qui assemblèrent eux-mêmes ses notes. Mais chaque chapitre de ce qui se voulait d’abord être un poème contient à lui seul une grande puissance de réflexion sur des sujets variés que l’auteur traverse au passage dans d’autres de ses ouvrages.
Un collectionneur français achète sans le savoir un chef-d’œuvre de Raphaël
Des experts français et italiens viennent d’attribuer un portrait de sainte Marie-Madeleine au célèbre peintre de la Renaissance.
Des collectionneurs français avaient acheté ce tableau sur Internet cette année, sans en connaître l'histoire ni l'auteur. Des experts l’ont authentifié en septembre. Il s'agit d'un chef-d’œuvre du maître italien de la peinture, Raphaël. L’œuvre a probablement été peinte vers 1505, date qui correspond à sa rencontre avec Léonard de Vinci. “Quand je l’ai vue en photo via internet la première fois, cette sainte Marie-Madeleine m’a tout de suite interpellé”, raconte à l'AFP l’un des collectionneurs l'ayant acheté dans une galerie londonienne pour 35 000 euros. “Quand elle est arrivée, c’était encore plus touchant, même si elle était vraiment sale”, se souvient-il. Pensant qu'il s'agit d'un tableau de l'école de Léonard de Vinci, il sollicite l'expertise d'Annalisa Di Maria, membre du groupement d'experts de l'Unesco à Florence (Italie). Elle utilisa la lumière infrarouge pour visualiser les couches de carbone cachées par les pigments de peinture.
Une œuvre d'une "incroyable finesse d'exécution"
Ce portrait de Raphaël sur un panneau de peuplier au format 46x33 cm est "d'une grande maîtrise et d'une incroyable finesse d'exécution qui, ajoutée aux éléments scientifiques, attestent que le portrait provient bien de ce génie", souligne Mme Di Maria.
Des recherches dans les archives de la ville de Florence ont également permis de retracer la provenance du tableau qui "était considéré comme perdu", selon la spécialiste. Avant son rachat, "le tableau appartenait à une collection privée du nord de l'Angleterre, et s'est retrouvé dans une petite vente aux enchères, où la galerie londonienne l'a acquis", explique une autre experte, Nathalie Popis, spécialiste des mathématiques appliquées dans l'art de la Renaissance.
Aucun des experts interrogés par l'AFP n'a souhaité estimer la valeur de la Marie-Madeleine retrouvée. Avant la publication de l'étude et sans apport d'éléments de contre-expertise, son attribution à Raphaël a été contestée par certaines sources en Italie, dont le président de l'Académie Raffaello d'Urbino, qui estimait qu'il s'agissait “sûrement d'un prototype du Pérugin”, selon le Journal des Arts.
Cette histoire rappelle la découverte du "Salvator Mundi" attribué à Léonard de Vinci, revendu 450 millions de dollars en 2017 à New York. Un marchand d'art new-yorkais l'avait acheté aux enchères en Nouvelle Orléans pour moins de 2000 dollars.
Formule 1 : première place pour Charles Leclerc aux qualifications du Grand Prix des Etats-Unis
Le pilote monégasque de la Scuderia Ferrari a réalisé le meilleur temps des qualifications du circuit d’Austin. Il s’impose devant le champion du monde Max Verstappen qui partira en sixième place. Charles Leclerc décrochera-t-il son sixième Grand Prix ?
Sous la chaleur texane (35°C dans l’air, plus de 40°C sur la piste), Leclerc a décroché sa 21e pole position de sa carrière, et la troisième de la saison après l’Azerbaïdjan en avril et la Belgique en juillet. C'est la cinquième pole de la Scuderia cette année, y compris celles de Carlos Sainz obtenue en Italie et à Singapour en septembre. L'Espagnol a signé vendredi le 4e temps. Pour son centième GP avec la Scuderia, le Monégasque se place devant Lando Norris et de Lewis Hamilton ainsi que Max Verstappen qui a vu son temps être retiré pour être sorti trop large dans l’avant dernier virage. "J'adore cette piste, j'adore l'atmosphère autour de cette piste, dans cette ville, dans ce pays. C'est extra d'être ici. Ça va être une course intéressante, on va tout faire pour garder cette première place", a commenté Charles Leclerc.
Leclerc en démonstration
Il fallait en effet garder son sang-froid pour réussir le tour parfait sur le tracé fait d'enchaînements à haute vitesse, imaginé par Herman Tilke. Le pilote de la Scuderia a rappelé à tous qu'il demeurait une valeur sûre en bouclant l'affaire en 1'34"723. Samedi a lieu le sprint où se fera le choix de pneumatique pour le reste du week-end. Un défi que tient à rappeler Frédéric Vasseur, patron certes heureux de la Scuderia mais aussi méfiant en l’absence de véritables références sur les longs relais. Le Grand Prix des Etats-Unis, 18e des 22 manches cette saison, est programmé dimanche à 21h00. Charles Leclerc nourrit quelques espoirs mais la concurrence est forte.
Le patinage français brille au Texas
À l’occasion de l’Humana Skate America 2023, les représentants tricolores se sont joliment illustrés ce samedi 21 octobre 2023. Les détails de ces beaux moments de glisse.
Hier, la soirée de patinage s’est transformée en moisson pour les Français à Allen (Texas) avec 100% de podiums pour ce premier Grand Prix de la saison. Kevin Aymoz a décroché l’argent chez les Hommes quand en Danse, Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud sont à six dixièmes seulement de la deuxième marche avant l’épreuve libre.
Un retour en force pour le Grenoblois
Très attendu, Kevin Aymoz confirme sa très belle performance du programme court par un long acclamé par la foule. Approchant son record personnel, il a réalisé son meilleur score de la saison à 181,75pts, soit plus de 20pts d’amélioration en quelques semaines. Sur un style qu’on ne lui connaissait pas, il a proposé une version résolument contemporaine du célébrissime « Boléro » de Ravel. La recette fonctionne auprès du public et a conquis amplement le jury qui lui a octroyé la meilleure note artistique de l’épreuve. Côté technique, pas d’ambition pour celui qui revient de multiples blessures la saison passée. Il a présenté un seul bon quadruple piqué en entrée de programme puis un sans-faute de triples très bien exécutés – exception faite d’une réception à deux pieds en combinaison,. Sa joie était palpable, sa médaille l’est encore plus et le voici bien lancé dans la course vers la Finale de Pékin en décembre.
Impossible néanmoins pour lui d’avoisiner un Ilia Malinin stratosphérique. Le jeune prodige russo-américain de dix-huit ans survole le concours de plus de trente points et dépasse les 310pts au combiné sans même dégainer son redoutable quadruple Axel. On l’a ainsi vu se promener au son du film « Succession » avec un contenu technique ahurissant : quatre quadruples sauts dont deux en deuxième partie et une combinaison triple boucle-triple axel finale (à plus de 3min30 de programme !) Local de l’étape, il a reçu une très méritée standing ovation à faire oublier la très belle réalisation française quelques minutes plus tôt. L’auto-proclamé ’’quad God’’ sur son compte Instagram lance ainsi un signal fort au champion d’Europe français Adam Siao Him-Fa, son rival direct dans la course au titre mondial.
Le coude à coude pour les danseurs
Direction les années 80 durant la Danse Rythmique. Lopareva/Brissaud ont sélectionné plusieurs morceaux de l’univers de Mylène Farmer et livré un programme très abouti chorégraphiquement. La demoiselle se change en poupée animée par son partenaire et l’effet est des plus réussis. Parti pris artistique ne rime pas avec concession technique et ils ont obtenu de très bons niveaux trois pour les pas, ce qui leur vaut d’être seconds sur cette note derrière les champions du monde en titre Madison Chock et Evan Bates. Ces derniers ont enflammé la glace sur le groupe Queen et se hissent sans surprise bien loin du peloton de leurs partenaires d’entraînements. Il faut dire que le podium est intégralement montréalais, les Canadiens Lajoie/Lagha seconds de peu, côtoyant aussi les Français et les Américains au quotidien à l’IAM. Menée ce week-end par Patrice Lauzon et Romain Haguenauer, l’écurie phare a aussi présenté trois autres couples sur les dix de la compétition, soit 60% des participants et les trois meilleurs du classement provisoire. De gros espoirs reposent sur le duo tricolore qui pourrait bien grimper d’une marche ce dimanche 22 octobre au soir. Verdict dès 20h15, heure française.
Corentin Rahier
Manif pour la paix ou pour la Palestine ?
15 000 manifestants se sont réunis dimanche 22 octobre à l’initiative du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, en réaction aux bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Un pacifisme de façade qui laisse voir un parti pris certain.
La place se remplit petit à petit d’une foule bariolée arborant joyeusement keffiehs et drapeaux palestiniens. Le noir, le vert, et le rouge sont à l’honneur dans cette manifestation plus que le drapeau blanc de la paix. Avant l’arrivée massives des participants, les stands s’installent, entourés de pancartes et de banderoles faites à la main et fièrement exposées. Ici on cuisine tunisien, ici on vend des keffiehs, là-bas une sono diffuse tanto des musiques traditionnelles tantôt des chansons populaires remixées à l’orientale. Bella Cio en arabe, qui fait danser Michèle, au centre d’un petit cercle de curieux, de femmes voilées et de maghrébins âgés qui tapent dans leurs mains en rythme. « Nous sommes pour une Palestine indépendante, laïque et démocratique », affirme la retraitée, qui vend des manifestes du Parti Communiste entre deux chansons. L’on moins de la paix que de la Palestine et avec un peu d’imagination on s’y croirait presque.
« Halte au génocide du peuple palestinien », scande la foule avec enthousiasme. A 15h, la place se noircit en quelques minutes, l’ambiance monte. Moins de danses, plus de slogans, de revendications, quelques fumigènes éparses sont craqués, des jeunes brandissant des drapeaux escaladent la statue à la République. Les slogans clamés ou arborés sur les pancartes et les tracts condamnent les massacres d’Israël sur la Palestine et la complicité de l’Occident. Des étudiants paradent avec un sweat « boycott Israël », ils sont nombreux à être venus entre amis, certains militants du NPA ou du Parti mondial de la révolution. Comme les retraités, comme les familles musulmanes dont les enfants agitent des drapeaux en riant, ils ne parlent pas de la paix. Personne ne semble y croire.
Pour la Paix ou contre Israël ?
Luttes et discours convergent chez les gauchistes révolutionnaires et les communautés issues de l’immigration ; tous dénoncent les crimes de guerre, les massacres, la barbarie. Certains ont imprimé des photos d’enfants touchés par des munitions au phosphore blanc, aux béances plus parlantes que mille affiches. Mais toutes les victimes ne sont pas pleurées, et la cause de la tragédie que vit cette région depuis 1948 est clairement identifiée : l’Etat d’Israël. Des phrases telles que « sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes ! » et « libérez la Palestine ! » emportent l’adhésion de la foule qui déborde maintenant sur le boulevard. D’après Abdeslam, « il faut soutenir la Palestine. Israël attaque avec des gros avions, des armes violentes, et les palestiniens sont seuls avec le monde contre eux. Les américains et Macron se couchent devant Netanyahou ». Dans leur mégaphone, les différents animateurs n’appellent pas franchement à la fin du conflit. D’ailleurs, comment cette guerre insoluble pourrait-elle s’achever ? Baldu se positionne pour la séparation des deux populations en deux Etats distincts. Algérien, il a 47 ans et semble très impliqué dans la manifestation. Claude, 80 ans, l'interpelle : « Vous y croyez, vous, à la solution à deux Etats ? Non il faut un seul Etat, une Palestine laïque et indépendante. » Et il ajoute avec certitude : « Il faut rayer Israël de la carte »…
« Après 75 ans de colonisation sioniste, ils se défendent comme ils peuvent, avec des cailloux ou avec des kalachs »
Ici, tout le monde est pour la paix mais pas n’importe laquelle, pas à n’importe quel prix. Aujourd'hui, place de la République, appeler à la paix, c’est demander un cessez-le-feu. Et refuser « cela est criminel, renchérit Baldu, car des milliers d’innocents meurent et bientôt tout le Moyen Orient va s’embraser ». La violence palestinienne n’est pas en soi condamnée, même si nombre de personnes interrogées disent ne pas soutenir le Hamas. La paix, oui, si elle passe par la libération de la Palestine. Et des drapeaux rouge, noir, blanc et vert flottent sur la République.
Orban/Poutine : « une entrevue très très désagréable » pour l'UE
La poignée de main échangée mardi entre les dirigeants russe et hongrois lors du sommet sur les nouvelles routes de la soie inquiète le bloc occidental.
Le premier ministre de la Hongrie et le président Russe se sont rencontrés mardi 17 octobre, dans le cadre du sommet « la ceinture et la route » organisé par la Chine. Un tel geste symbolise une entente qui effraie certains. Dans un contexte de guerre en Ukraine, Orban se désolidarise de la réaction univoque européenne et américaine au grand dam de l’Otan. Inquiets de ce nouvel écart de la Hongrie vers l’est, les ambassadeurs des Etats membres se sont réunis jeudi 19 octobre pour rappeler Budapest à l’ordre. Le représentant américain s'est dit préoccupé : « Nous sommes tous inquiets que le Premier ministre hongrois ait rencontré le président Poutine alors que la Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine. » L’Union européenne a qualifié cette entrevue de « très très désagréable » par la voix du Premier ministre estonien Kaja Kallas déplorant le refus hongrois de s’aligner sur la politique communautaire.
Une Europe centrale rebelle
Ce n’est pas la première fois que le conservateur Viktor Orban s’éloigne de la ligne diplomatique occidentale sur la guerre en Ukraine. Enclavée entre l’est et l’ouest, la Hongrie est placée dans une position difficile, entre refus d’affronter la Russie et allégeance à l’Union Européenne. Dans un post Facebook, le Premier ministre se dit soucieux de « maintenir la coopération » entre les deux blocs. Autre indice de cette réaction ambiguë : il ne parle que d’« opérations militaires » pour qualifier ce que d’autres nomment « invasion de l’Ukraine ». Plus touchée par les conséquences du conflit du fait de sa position géographique, la Hongrie appelle à un cessez-le-feu et s’oppose au financement des livraisons d’armes à l’Ukraine. Sur ce sujet encore, le non-alignement hongrois se manifeste au détriment de la cohésion occidentale. De l’illibéralisme au conservatisme identitaire, Victor Orban incarne une Europe centrale rebelle qui ne se reconnaît pas dans la diplomatie européenne et exprime une position alternative.